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_ ` LES LYS 2x3
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des motifs étroits qui les poussent à cela. Je voudrais
qu’elles désirent et revendiquent le titre de Lady,
pourvu qu’elles revendiquent non pas simplement
fonde diversité des morales, malgré Pidentité des régimes qu’cllcs
nous prescrivent, et ce qu’elles gardent chacune de diffèrent et qu’ellcs
tiennent de leur origine, utilitaire, mystique, etc,). Mais ou peut se
demander si la meilleure manière d’habituer un malade à prendre du
lait est d’ymêler une goutte de cognac,Qetn’est pas plutôt de lui appren-
dre tout de suite à aimer le goût même du lait. Ici cette conception
. uflatteusepourl’amour-propre >> du devoir socialmanque en realite son
but. Quand une femme désire être lady, elle ne se soucie pas de l’ety-
· mologie du mot, mais des privilèges mondains qui y sont attachés.Et
si elle était une « lady » dans le sens que dit Ruskin. c'est-à-dire si
, elle souhaitait seulement être femme de bien,elle ne souhaiterait pas
(ou, en elle, ce ne serait pas la même personne qui le souhaiterailnêtre
· appelée « lady ». — (Je ne parle pas de celles qui, de tous temps, ont
éte« ladies n. Chez celles-là, avolontè d’être appelées « lady >> corres-
_' pond ai quelque chose dfabsolument naturel et légitime, et aussi
~ ' étranger au snobisme que la volonté d’·un général d’être appele mon
·=, général). Lui donner ce petit appât du titre de lady pour l’aider à
aire'le bien. c’est cultiver son amour-propre pour accroître sa cha-
' L rité, c’est-à-dire quelque chose de contradict01re,comme nous avons
_ déjà vu Ptuskin nous autoriser à être ambitieux pourvu que nous
‘_ soyons d’abord philosophes. Une philosophie ou une charitéà quil
' le snobisme sert de seuil ou de terme, voilà une philosophie et une}
1 i charité qui ne se conçoivent pas bien clairement. Sans doute je force
. ici, et bien grossièrement, la pensée de- Buskin. Et sans doute le
mot « lady » n’a pas ici son sens strict. Mais enfin malgré tout il
à Ten garde quelque chose (il est un peu un de ces mots « masqués >>
gg . contre lesquels Ruskin nous met en garde et ne semetpas assez en
'garde lui-même) et introduit dans la pensée du lecteurces gracieuses
confusions ou se plaisent aussi certains écrivains francais quand ils
ij mêlent, — en en parlant ·:1mme de choses analogues - la « no-
`QÈ `blesse » du talent, « la noblesse » dela « naissance » et du carac-
tère. La noblesse de la naissance, cela veut dire être duc, etc. .
Et sans doute dans l’ord1·e des grandeurs dela chair et comme
Tfacteur social, et pour tous les sentiments que cela met en jeu... ·
·g_ chez les autres, cela est im ortantj Mais c’esi, un pur calom-
;·_;···bour ·de rapprocher cela de l)a «— noblessen au sens spirituel; ·`
il est fort utile de se rendre compte du sens des mots, dcne .
jpas tout mêler et, de tant d’iclées confondues, de ne pas faire
;l,_î's0i·tir une prétendue aristocratie de Yintelligence qui em runte a
j:z;·,,l?ar1stocratie de naissance son système de filiation par [le sang,
gjjanon/par lîesprit, pour Yappliquer à la noblesse de l'esprit et Ena-
;}}‘ïalc`ment fait un a noble » (dans tous les sens du mot qui en réalité
eggzaiursi n’e¤ ,a plus alors aucun) du neveu de Michelet. (Inutile de dire
vilyque fignore s’il existe un neveu de Michelet et que j’ai pris ce
yïyygrand nom au hasard,) (Note du traducteur.) . '
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