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242 LA axane D`AMIENS |
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Le devoir qui me fut imposé dans ma première |
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jeunessei de lire chaque mot des évangiles et des pro- |
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phéties, comme s’il avait été écrit par la main de Dieu, |
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me donna 1’habitude d’une attention respectueuse qui, |
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, plus tard, rendit bien des passages des auteurs pro- |
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` fanes, frivoles pour un lecteur irréligieux, profondé- |
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ment graves pour moi. Jusqu’à quel point mon esprit ,, |
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a été paralysé par les fautes et les chagrins de la Vie ’, |
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de la Fontaine de Brundusium, en le Faune de sa colline et en |
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la protection des grands Dieux est constante, profonde et eil'ec·· |
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tive » (Fers Clavîgere, lettre XCII, ill.) —-— (Note du Traducteur.) |
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1. Voir Praeterita, I. -— (Note du Traducteur.) |
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2. Cf. Praetertta, I, XII : <<J’admire ce que j‘aurais pu être sià ce |
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moment-là. 1`amour avait été avec moi au lieu d’être contre mol, |
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si j’avais eu la joie d‘un amour permis et l’encouragement incal- |
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culable de sa sympathie et de son admiration. >> C‘est toujours la |
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même idée que le chagrin, sans doute parce qu`il est une forme |
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d'égoîsme, est un obstacle au plein exercice de nos facultés. De |
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même plus haut (page 224 de la Bible): et toutes les adversizés, |
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quelles résident dans la tentation ou dans la douleur » et dans la |
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préface d’A¢·2·ows of the C/zace. « J’ai dit à mon pays des paroles |
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dont pas une n’a été altérée par l‘intérêt ou aiïaiblie par la dou- |
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leur. » Et dans le texte qui nous occupe chagrin est rapproché de |
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, faute comme dans ces passages tentation de peine et intérêt de |
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douleur. « Bien n’est frivole comme les mourants, » disait Emerson. |
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A un autre point de vue, celui de la sensibilité de Ruskin, la cita- |
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tion de Prœterita : « Que serais-je devenu si i'amour avait été avec . |
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moi au lieu d`être contre moi, » devrait être rapprochée de cette |
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lettre de Iiuskin a Rossetti, donnée par M. Bardouxx « Si l`on vous |
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dit que je suis dur et froid, soyez assuré que cela n’est point vrai. |
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Je n’aipoint damitiés et point damours, en effet; mais avec cela |
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je ne puis lire 1`épitaphe des Spartiates aux Thcrmopyles, sansque |
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mes yeux se mouillent de larmes, et il y a encore, dans un de mes |
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tiroirs, un vieux gant qui s’y trouve depuis dix-huit aus ct qui |
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. aujour·;l’hui encore est plein de prix pour moi. Mais si par contre |
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_ vous vpus sentez jamais disposé à me croire particulièrement |
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bon, vous vous tromperez tout autant que ceux qui ont de moi |
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Yopinion opposée. Mes Seuls plaisirs consistent à voir, a penser, |
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a lire et à rendre les autres hoinmes heureux, dans la mesure ou |
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jp puis lî faire, sans nuire tv. mon propre bien. n -— (Note du Tra- |
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