« Page:Ruskin - La Bible d’Amiens.djvu/223 » : différence entre les versions

YannBot (discussion | contributions)
m Yann : ocr
 
YannBot (discussion | contributions)
m Yann : ocr
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
LE nonrrsun pa mons 223
{{OCR en cours}}
trop sévères pour lui de la vie romaine elle-même! et
contemplant sans aversion les splendeurs mondaines
perdre l'esprit. Quelle preuve curieuse de la timidité du mona-
` chismel Voici des hommes qui font profession de préférer à
la Teïre le Ciel --· se préparant à, passer de l’une à 1’autre 4-
comme à. la récompense de tout leur sacrifice présent l Et voilà
la façon dont ils reçoivent Ia première chance qui leur est
offerte d’accomplir ce changement d‘étet. .
« Evidemment Pimpression de Carpaccio sur les moines ·:loit
être qu’ils étaient plus braves ou meilleurs que les auires
hommes, mais qu’ils aimaient les livres, et les jardins, et la
paix, et avaient peut- de la mort, par conséquent reculaient
devant les formes du danger qui étaient l’atl‘aire des guerriers de
la chevalerie, d’une façon quelque peu égoïste et mesquine.
« ll les regarde clairement dans leur role de chevaliers. Ce
qu’il pourra nous dire ensuite de bien sur eux ne sera pas d’un
témoin prévenu en leur faveur, Il nous en dit cependant quelque
bien, même ici. Larrangement, agréable dans la sauvagerie, des
arbres; les bâtiments pour les besoins religieux et agricoles
disposés comme dans une exploitation américaine de défriche-
ment, çà et la, comme si le terrain avait été préparé pour eux;
la grâce parfaite d‘un art joyeux, pur, illuminant, remplissant
chaque petit coin de corniche de la chapelle, d'un portrait ·
de saint (*), enfin, et par-dessus tout, la parfaite bonté, la ten-
dresse pour tous les animaux. N’êtes-vous pas, quand vous i
contemplez cet heureux spectacle, mieux en état de comprendre
‘ quelle sorte d’hommes furent ceux qui mirent à. Pabri du
tumulte des guerres les doux coins de prairies qu’arrosent
vos propres rivières descendues des montagnes, à Bolton et Foun-
tains, Furnest et Tintern? Mais, du saint lui—même, Carpaccio 1:’a
que du bienà vous dire, Les moines vulgaires étaient, du moins,
des créatures inoffensives, mais lui est une créature forte et
bienfaisante. « Calme, devant le lion! » dit le Guide avec Sa
perspicacité habituelle, comme si, seul, le saint avait le courage
dnlfronter la bête furieuse, —- un Daniel dans la fosse aux lions!
Ils pourraient aussi bien dire de la beauté vénitienne de Car-
paccio qu‘elle est calme devant le petit chien. Le saint fait entrer -
son nouveau favori comme il amènerait un agneau, et il exhorte
vaineme:1t ses frèresà ne pas être ridicules.
« L’he;*be sur laquelle ils ont laisse tomber leurs livres est
(*) Voyez la partie du monastère qu'on aperçoit au loin, dans le
tableau du lion, avec ses fragments de fresque sur le mur, sa porte
couverte de lierre et sa corniche enluminée.
‘ , i3*