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L’air n’entr’ouvre sous sa tiédeur |
L’air n’entr’ouvre sous sa tiédeur |
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Que fleurs qui, presque sans odeur, |
Que fleurs qui, presque sans odeur, |
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Comme les lys ont la candeur |
Comme les lys ont la candeur |
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De l’innocence ; |
De l’innocence ; |
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Sur leur sein pâle et sans reflets |
Sur leur sein pâle et sans reflets |
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Languissent des oiseaux muets ; |
Languissent des oiseaux muets ; |
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Dans le ciel, l’onde et les forêts, |
Dans le ciel, l’onde et les forêts, |
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Tout est silence. |
Tout est silence. |
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Loin de Dieu, là, sont renfermés |
Loin de Dieu, là, sont renfermés |
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Les milliers d’êtres tant aimés, |
Les milliers d’êtres tant aimés, |
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Qu’en ces bosquets inanimés |
Qu’en ces bosquets inanimés |
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La tombe envoie. |
La tombe envoie. |
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Le calme d’un vague loisir, |
Le calme d’un vague loisir, |
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Sans regret comme sans désir, |
Sans regret comme sans désir, |
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Sans peine comme sans plaisir, |
Sans peine comme sans plaisir, |
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C’est là leur joie. |
C’est là leur joie. |
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Là, ni veille ni lendemain ! |
Là, ni veille ni lendemain ! |
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Ils n’ont sur un bonheur prochain, |
Ils n’ont sur un bonheur prochain, |
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Sur celui qu’on rappelle en vain, |
Sur celui qu’on rappelle en vain, |
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Rien à se dire. |
Rien à se dire. |
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Leurs sanglots ne troublent jamais |
Leurs sanglots ne troublent jamais |
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De l’air l’inaltérable paix ; |
De l’air l’inaltérable paix ; |
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Mais aussi leur rire jamais |
Mais aussi leur rire jamais |
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N’est qu’un sourire. |
N’est qu’un sourire. |
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Sur leurs doux traits que de pâleur ! |
Sur leurs doux traits que de pâleur ! |
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Adieu cette fraîche couleur |
Adieu cette fraîche couleur |
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Qui de baiser leur joue en fleur |
Qui de baiser leur joue en fleur |
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Donnait l’envie ! |
Donnait l’envie ! |
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De leurs yeux, qui charment d’abord, |
De leurs yeux, qui charment d’abord, |
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Mais dont aucun éclair ne sort, |
Mais dont aucun éclair ne sort, |
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Le morne éclat n’est pas la mort, |
Le morne éclat n’est pas la mort, |
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N’est pas la vie. |
N’est pas la vie. |
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