« Les Fleurs du mal (1861)/Une gravure fantastique » : différence entre les versions

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{{TitrePoeme|[[Les Fleurs du mal]]|Charles Baudelaire|}}
 
'''LXXI. - Une gravure fantastique'''
 
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Ce spectre singulier n’a pour toute toilette,
 
Grotesquement campé sur son front de squelette,
 
Qu’un diadème affreux sentant le carnaval.
 
Sans éperons, sans fouet, il essouffle un cheval,
 
Fantôme comme lui, rosse apocalyptique,
 
Qui bave des naseaux comme un épileptique.
 
Au travers de l’espace ils s’enfoncent tous deux,
 
Et foulent l’infini d’un sabot hasardeux.
 
Le cavalier promène un sabre qui flamboie
 
Sur les foules sans nom que sa monture broie,
 
Et parcourt, comme un prince inspectant sa maison,
 
Le cimetière immense et froid, sans horizon,
 
Où gisent, aux lueurs d’un soleil blanc et terne,
 
Les peuples de l’histoire ancienne et moderne.
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