« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Escalier » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
mAucun résumé des modifications
mAucun résumé des modifications
Ligne 42 :
extérieures ou intérieures. Les anciens ne soulevaient pas la
difficulté; c'était un moyen de ne pas avoir besoin de la résoudre.
</div>
[[Image:Escalier.romain.png|center]]
<div class=prose>
 
L'escalier romain le plus ordinaire est ainsi disposé (1). Il se compose
Ligne 51 ⟶ 54 :
les escaliers des thermes, des théâtres et amphithéâtres romains. On ne
chercha pas d'autre système d'escalier dans les premiers monuments du
 
[[Image:Escalier.romain.png|center]]
 
moyen âge. Mais il est facile de voir que ces doubles rampes conduisaient
toujours au-dessus du point dont on était parti, ce qui pouvait, dans bien
Ligne 89 :
<i>degré</i>, par
excellence. La rampe avait nom <i>épuiement</i><span id="note3"></span>[[#footnote3|<sup>3</sup>]]:
</div>
 
[[Image:Escalier.chateau.Montargis.png|center]]
 
Ligne 96 :
De sanc le truva tut sanglant.»<br>
</center>
<div class=prose>
 
Les couvertures de ces rampes droites étaient ou en bois, comme à
Ligne 110 ⟶ 111 :
Sous l'écu, un porc-épic surmonté d'une couronne, avec cette légende au
bas:
</div>
 
[[Image:Escalier.Chambre.des.Comptes.png|center]]
 
Ligne 117 ⟶ 118 :
Cultor, et æthereæ religionis apex.»<br>
</center>
<div class=prose>
 
Le tout sur un semis de fleurs de lis et de dauphins couronnés. Le semis
Ligne 130 ⟶ 132 :
bien clairement la destination de ces rampes, fort longues, si les chemins
de ronde dominaient de beaucoup le sol intérieur de la ville.
</div>
[[Image:Escalier.fortification.png|center]]
<div class=prose>
 
À Aigues-Mortes, à Avignon, à Villeneuve-lès-Avignon, à Jérusalem, à
Beaucaire, à Carcassonne, on voit encore quantité de ces escaliers extérieurs
découverts qui ont un aspect très-monumental (4)<span id="note5"></span>[[#footnote5|<sup>5</sup>]]. Mais il arrivait
 
[[Image:Escalier.fortification.png|center]]
 
souvent que, faute de place, ou pour éviter la construction de ces arcs,
ou lorsqu'il fallait monter, le long d'un rempart très-élevé, au sommet
Ligne 147 ⟶ 149 :
marches, ainsi combinées, les unes sur les autres, de manière à ce que
le point C vînt tomber sur le point D, elles étaient toujours portées par
 
[[Image:Escalier.en.encorbellement.png|center]]
 
une suite de retraites présentant un encorbellement des plus solides, ainsi
que le font voir le tracé perspectif G, l'élévation H et le profil K. On voit
encore un de ces escaliers, parfaitement exécuté, à l'intérieur de la tour
dite d'Orange, à Carpentras (commencement du XIV<sup>e</sup> siècle).
</div>
[[Image:Escalier.en.encorbellement.png|center]]
<div class=prose>
 
Ordinairement,
il faut, pour qu'un escalier soit facilement praticable, que chaque
marche ait en largeur la longueur d'un pied d'homme, soit 0,28 c. à
0,30 c.,
</div>
[[Image:Escalier.a.45.degres.png|center]]
<div class=prose>
 
<br>
et en hauteur de 0,15 c. à 0,20 c. au plus, ce qui donne une inclinaison
de 22 degrés ou environ. Mais, parfois, la place manque pour obtenir une
Ligne 224 ⟶ 228 :
les Normands étaient dès lors de très-soigneux appareilleurs. Voici, fig. 8,
comme sont taillés les tambours du noyau qui reçoivent les sommiers du
</div>
 
[[Image:Escalier.XIe.siecle.png|center]]
 
[[Image:Noyau.escalier.eglise.Eu.png|centrer]]
<div class=prose>
 
<br>
berceau rampant; il arrive aussi que les portées de la voûte sont fréquemment entaillées dans le noyau cylindrique, ce qui affaiblit beaucoup
celui-ci. Ces sortes d'escaliers ne dépassent guère 1<sup>m</sup>,00 c. d'emmarchement,
Ligne 249 ⟶ 254 :
à un resultat, de bâtir vite en un mot, était un des besoins les plus
manifestes.
</div>
 
[[Image:Escalier.XIIe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
 
La fig. 9 donne le plan et la coupe<span id="note7"></span>[[#footnote7|<sup>7</sup>]] d'un de ces escaliers. La porte
Ligne 441 ⟶ 447 :
ligne CB, explique les révolutions des rampes et les divers paliers
de plain-pied avec les étages du logis B. Elle nous indique la structure du noyau
 
[[Image:Escalier.Louvre.png|center]]
 
ajouré, et, en K, le niveau du dernier palier de la grande vis, à partir
duquel commence à monter la petite vis portant quarante et une marches
Ligne 449 ⟶ 452 :
ses
jours dans la cage de la grande au moyen d'arcatures ressautantes.
</div>
[[Image:Escalier.Louvre.png|center]]
<div class=prose>
 
Nous ne prétendons pas, cela va sans dire, présenter ces figurés comme
un relevé scrupuleux de ce monument détruit depuis le XVII<sup>e</sup> siècle,
Ligne 460 ⟶ 467 :
de paliers de grandes dimensions, devant offrir une parfaite résistance,
puisque, suivant la méthode alors adoptée, ces marches, sauf celles des
 
[[Image:Coupe.escalier.Louvre.png|center]]
 
deux premières révolutions, ne portaient que par leurs extrémités. Quant
aux paliers, qu'il eût été impossible de faire d'un seul morceau, nous les
avons supposés portés, soit par des voûtes, soit par des arcs ajourés, ainsi
que l'indique la vue perspective (12) prise au-dessous du palier supérieur.
</div>
[[Image:Coupe.escalier.Louvre.png|center]]
<div class=prose>
 
Les architectes, devenus très-habiles traceurs-géomètres dès la fin du
XIII<sup>e</sup> siècle, trouvaient dans la composition des escaliers un sujet propre à
Ligne 476 ⟶ 484 :
fort rares)les descriptions de châteaux et de monastères font-elles mention
d'escaliers remarquables.
</div>
 
[[Image:Escalier.Louvre.2.png|center]]
<div class=prose>
 
Souvent, par exemple, ces grandes vis de palais étaient à double
Ligne 518 ⟶ 527 :
de Sauval, on trouverait le plan (13). En A et B sont les deux entrées, en
C et D les deux premières marches; le nombre de marches à monter de C
</div>
 
[[Image:Escalier.Bernardins.Paris.png|center]]
<div class=prose>
 
<br>
en E, vu la hauteur de ces marches, permet de dégager sous le giron E
pour prendre la seconde rampe D; les degrés continuent ainsi à monter
Ligne 566 ⟶ 576 :
lance sur la cuisse, pouvoient de front monter jusques au-dessus de
tous le bastiment<span id="note28"></span>[[#footnote28|<sup>28</sup>]].»
</div>
 
[[Image:Escalier.chateau.Gaillon.png|center]]
<div class=prose>
 
Nous avons vu comment Raymond du Temple avait disposé le grand
Ligne 596 ⟶ 607 :
vis, au lieu d'être en dehors du portique comme à Gaillon, laissait le
portique passer devant elle. La figure 15 présente en plan un escalier
</div>
 
[[Image:Escalier.XVe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
 
<br>
établi d'après cette donnée. Un portique A B est planté à
rez-de-chaussée
Ligne 612 ⟶ 624 :
l'entresol en G, et au premier en H. Il existe une disposition d'escalier
absolument semblable à celle-ci dans le château de Châteaudun<span id="note31"></span>[[#footnote31|<sup>31</sup>]].
</div>
 
[[Image:Coupe.escalier.XVe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
 
Mais dans
Ligne 626 ⟶ 639 :
projection
horizontale dans le plan (18).
</div>
 
[[Image:Escalier.Chateaudun.png|center]]
<div class=prose>
 
Les trompes de la vis de Châteaudun sont appareillées; ce sont des
Ligne 634 ⟶ 648 :
grand diamètre pour exiger cet appareil. Dans des vis d'un moins grand
développement, les angles, qui du carré arrivent à un octogone, n'ont
</div>
 
[[Image:Plan.escalier.Chateaudun.png|center]]
<div class=prose>
 
<br>
pas autant d'importance; ces angles forment seulement un pan abattu
de façon à donner en projection horizontale un octogone à quatre grands
Ligne 649 ⟶ 664 :
culs-de-lampes, quelquefois dans de petites niches, soit scellés dans la
muraille en manière de bras.
</div>
 
[[Image:Escalier.hotel.Tremoille.png|center]]
<div class=prose>
 
Les textes que nous avons cités précédemment indiquent assez combien,
Ligne 680 ⟶ 696 :
saillies en forme de bandeau spirale, pour recevoir les petits bouts des
marches.
</div>
 
[[Image:Noyau.escalier.Chateaudun.png|center]]
<div class=prose>
 
Le noyau de l'escalier de Châteaudun, donné fig. 17, est couvert d'ornements
Ligne 695 ⟶ 712 :
pareils noyaux, faite avant la pose, devait exiger une adresse et une connaissance
du trait fort remarquables.
</div>
 
[[Image:Escalier.XIVe.siecle.sans.noyau.png|center]]
<div class=prose>
 
Parfois, dès le XIV<sup>e</sup> siècle, lorsqu'on n'avait qu'un très-petit espace pour
Ligne 716 ⟶ 734 :
fois déjà, et sont parfaitement connus. On voit une de ces vis, enclose
entre des colonnes, dans la cathédrale de Mayence, et qui date du milieu
</div>
 
[[Image:Escalier.cathedrale.Mayence.png|center]]
<div class=prose>
 
<br>
du XIII<sup>e</sup> siècle; nous donnons (22) la moitié de son plan et une
révolution
entière<span id="note35"></span>[[#footnote35|<sup>35</sup>]]. À partir du mur circulaire qui ne monte que jusqu'au
</div>
 
[[Image:Escalier.tour.cathedrale.Reims.png|center]]
<div class=prose>
 
<br>
niveau A, la construction consiste seulement en des marches portant
noyau, et en des colonnettes, toutes d'égale hauteur, soutenant chacune
Ligne 757 ⟶ 777 :
travers des constructions massives, dans les châteaux, dans les tours. Les
couvertures de ces rampes avaient alors un poids considérable à porter.
</div>
 
[[Image:Plafond.escalier.png|center]]
<div class=prose>
 
Si ces rampes étaient larges (comme le sont en général les descentes de
Ligne 790 ⟶ 811 :
couverture, ainsi que l'indique la fig. 25. D'une nécessité de construction
ces architectes ont fait ici, comme partout, un motif de décoration.
</div>
[[Image:Plafond.escalier.2.png|center]]
<div class=prose>
 
==== ESCALIERS DE CHARPENTE ET DE MENUISERIE ====
Ligne 839 ⟶ 860 :
limons spirales. Les marches, dans les escaliers en bois du moyen âge,
sont toujours pleines, assemblées dans le limon à tenons et mortaises.
</div>
 
[[Image:Escalier.a.limon.droit.png|center]]
<div class=prose>
 
Soit (26) un limon droit présenté en face intérieure en A et en coupe
Ligne 868 ⟶ 890 :
ce genre. Quelquefois, mais rarement, les marches sont en noyer ou en
châtaignier<span id="note39"></span>[[#footnote39|<sup>39</sup>]].
</div>
 
[[Image:Escalier.a.deux.rampes.png|center]]
<div class=prose>
 
Ces premiers principes de construction posés, examinons d'abord un
Ligne 897 ⟶ 920 :
mains-courantes
dans les poteaux.
</div>
 
[[Image:Escalier.assemblage.limons.png|center]]
<div class=prose>
 
Examinons maintenant comment se combinent les assemblages des
Ligne 935 ⟶ 959 :
à ce qu'on couvrît ces poteaux, ces limons, ces liens, ces balustrades,
de sculptures et de peintures; aussi le faisait-on souvent.
</div>
 
[[Image:Escalier.a.vis.en.bois.png|center]]
<div class=prose>
 
On faisait en bois des escaliers à vis aussi bien qu'en pierre. Les plus
Ligne 974 ⟶ 999 :
plateau en charpente, et au sommet dans un cercle également en
charpente.
</div>
 
[[Image:Escalier.a.vis.en.bois.2.png|center]]
<div class=prose>
 
Cela formait une cage cylindrique ou un prisme ayant autant de
Ligne 1 036 ⟶ 1 062 :
à son inclinaison; le profil de la corniche avec l'épaulement est
tracé en E.
</div>
 
[[Image:Escalier.college.Montaigu.png|center]]
<div class=prose>
 
Avant de finir cet article, disons un mot de ces escaliers pivotants dont
Ligne 1 049 ⟶ 1 076 :
auquel il fallait donner accès était ménagé un palier C dans la
maçonnerie.
</div>
 
[[Image:Escalier.pivotant.png|center]]
<div class=prose>
 
Nous supposons toutes les portes percées au-dessus de celle D du