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Soudain l’âpre gelée, aux piquantes haleines, |
Soudain l’âpre gelée, aux piquantes haleines, |
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Frappe à la fois les prés, les vergers et les plaines, |
Frappe à la fois les prés, les vergers et les plaines, |
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Et le froid aquilon, de son souffle acéré, |
Et le froid aquilon, de son souffle acéré, |
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Poursuit dans les bosquets le printemps éploré. |
Poursuit dans les bosquets le printemps éploré. |
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C’en est fait ! Une nuit d’haleine empoisonnée |
C’en est fait ! Une nuit d’haleine empoisonnée |
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A séché dans sa fleur tout l’espoir de l’année. |
A séché dans sa fleur tout l’espoir de l’année. |
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Le mal se cache encor sous un voile incertain ; |
Le mal se cache encor sous un voile incertain ; |
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Mais quand l’aube eut blanchi les portes du matin, |
Mais quand l’aube eut blanchi les portes du matin, |
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Que son premier rayon éclaira de ravages ! |
Que son premier rayon éclaira de ravages ! |
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Tout du fougueux Borée attestait les outrages. |
Tout du fougueux Borée attestait les outrages. |
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Le fruit tendre et naissant, que septembre eût doré, |
Le fruit tendre et naissant, que septembre eût doré, |
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Par le souffle ennemi s’offre décoloré. |
Par le souffle ennemi s’offre décoloré. |
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La vigne, autre espérance, en proie à la froidure, |
La vigne, autre espérance, en proie à la froidure, |
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A du pampre hâtif vu mourir la verdure. |
A du pampre hâtif vu mourir la verdure. |
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L’épi, dans ses tuyaux vainement élancé, |
L’épi, dans ses tuyaux vainement élancé, |
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Est frappé par le givre, et retombe affaissé. |
Est frappé par le givre, et retombe affaissé. |
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Le pommier, que |
Le pommier, que parait sa fleur prématurée, |
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A vu tomber l’honneur de sa tête empourprée ; |
A vu tomber l’honneur de sa tête empourprée ; |
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Et, plus honteux encor, de ses bouquets flétris |
Et, plus honteux encor, de ses bouquets flétris |
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L’arbre de Cérasonte a pleuré les débris. |
L’arbre de Cérasonte a pleuré les débris. |
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À l’aspect du fléau, que de larmes coulèrent ! |
À l’aspect du fléau, que de larmes coulèrent ! |
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Mais quand le jour s’accrut, les sanglots redoublèrent, |
Mais quand le jour s’accrut, les sanglots redoublèrent, |
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Et les vieux laboureurs, au désespoir réduits, |
Et les vieux laboureurs, au désespoir réduits, |
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Se montraient, en pleurant, tant de trésors détruits. |
Se montraient, en pleurant, tant de trésors détruits. |
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Méril, non sans verser bien des larmes amères, |
Méril, non sans verser bien des larmes amères, |
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Du hameau ruiné déplora les misères ; |
Du hameau ruiné déplora les misères ; |
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Mais, d’une âme chrétienne, il soutint ses malheurs, |
Mais, d’une âme chrétienne, il soutint ses malheurs, |
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Et le malheur d’autrui seul lui coûta des pleurs. |
Et le malheur d’autrui seul lui coûta des pleurs. |
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Il disait : « Puisqu’un Dieu si bon, si tutélaire, |
Il disait : « Puisqu’un Dieu si bon, si tutélaire, |
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A fait sur nos guérets descendre sa colère, |
A fait sur nos guérets descendre sa colère, |
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De nos erreurs sans doute il était mécontent. |
De nos erreurs sans doute il était mécontent. |
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Amis, résignons-nous. Je l’avoûrai pourtant, |
Amis, résignons-nous. Je l’avoûrai pourtant, |
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