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MA SŒUR JEANNE


QUATRIÈME PARTIE (1).


<noinclude>{{c|'''MA SŒUR JEANNE'''|fs=200%|lh=3}} {{—|lh=2}} {{c|{{sc|quatrième partie{{lié}}<ref>Voyez la ''Revue'' des 1{{er}} et 15 janvier, et du 1{{er}} février.</ref>.}}}} {{—|lh=2}}</noinclude>
I.
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Le lendemain, je me sentis comme accablé, je ne pus écrire à ma mère, je l’osai d’autant moins que c’était, je m’en rendais bien compte, le premier soin que j’eusse dû prendre. Je me mis à mon bureau, la lettre de Jeanne tomba sous ma main. Par un mouvement instinctif, je la repoussai au fond du tiroir, comme font les Italiens superstitieux quand ils voilent la madone.
Le lendemain, je me sentis comme accablé, je ne pus écrire à
ma mère, je l'osai d'autant moins que c'était, je m'en rendais bien
compte, le premier soin que j'eusse dû prendre. Je me mis à mon
bureau, la lettre de Jeanne tomba sous ma main. Par un mouvement
instinctif, je la repoussai au fond du tiroir, comme font les Italiens
superstitieux quand ils voilent la madone.
Je trouvai sir Richard très calme et comme absorbé dans des
réflexions auxquelles j'étais étranger. Durant le déjeuner, il me
questionna sur les choses insignifiantes qui avaient pu se passer en
son absence; j'ignore s'il entendit mes réponses. Il y avait pour moi
je ne sais quoi d'effrayant dans cette placidité glaciale.
Dès que nous fûmes seuls, — Mon ami, me dit-il, nous allons maintenant
parler des choses positives. Le chapitre du sentiment a été
épuisé hier soir. J'ai peu de jours à passer ici. Le temps de me reposer,
et je repars. Vous est-il possible de me fixer l'époque à laquelle
je dois revenir consacrer votre bonheur?


Je trouvai sir Richard très calme et comme absorbé dans des réflexions auxquelles j’étais étranger. Durant le déjeuner, il me questionna sur les choses insignifiantes qui avaient pu se passer en
— Vous voulez partir encore?
son absence ; j’ignore s’il entendit mes réponses. Il y avait pour moi je ne sais quoi d’effrayant dans cette placidité glaciale.


Dès que nous fûmes seuls, — Mon ami, me dit-il, nous allons maintenant parler des choses positives. Le chapitre du sentiment a été épuisé hier soir. J’ai peu de jours à passer ici. Le temps de me reposer, et je repars. Vous est-il possible de me fixer l’époque à laquelle je dois revenir consacrer votre bonheur ?
— Il le faut absolument, et cette fois j'ai la douce certitude
qu'on ne s'ennuiera pas ici en mon absence.


— Vous voulez partir encore ?
— Ici, en votre absence, on n'aura aucun bonheur, si c'est aux
dépens du vôtre.


— Il le faut absolument, et cette fois j’ai la douce certitude qu’on ne s’ennuiera pas ici en mon absence.
Il se leva avec une sorte de colère. — Encore? s'écria-t-il • vous

persistez à croire... Est-ce de la jalousie? De quel droit me 'soup-
— Ici, en votre absence, on n’aura aucun bonheur, si c’est aux dépens du vôtre.
(I) Voyez la Revue des 1" et 15 janvier, et du l^' février.

TOME l*''. — 15 FÉVRIER 1874. Ar
Il se leva avec une sorte de colère. — Encore ? s’écria-t-il ; vous persistez à croire… Est-ce de la jalousie ? De quel droit me {{tiret|soup|çonnez}}