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ou quatre siècles plus tard, la distinction moderne des deux termes, ''Hêrbad'' et ''Maubad'', semble établie : le colophon du ''Gὸshti Fryân'', de l’an 1397, distingue soigneusement les qualités de ''Magûpat'' et d’''Hèrpat''<ref>1. « Peshyὸtan, fils de Ràm, fils de Kàm-dìn, fils de Shahryàr, fils de Néryosang, fils de Gàyômart, fils de Shahryâr, fils de Bahrâm, fils du ''Magûpat'' Ormazdyâr, fils de l’''hérpat'' Ràmyâr ». Peshyôtan lui-même prend le titre de ''din bôndak hèrpat zâtak ôstât'' «<maître Peshyôtan, fils d’Hèrbad, serviteur de la loi ». Autrement dit, il n’est pas Hèrbad lui-même ; ''ôstât'' « maître » est donc probablement un simple titre d’honneur donné à l’ecclésiastique, dérivé du ''ôst'' de la note précédente et parallèle au moderne ''ôstâ'' (p. {{sc|li}}, n. 1) ; ''dìn bôndak'' est le synonyme ecclésiastique de ''Beh-dìn''.</ref>.
{{A|ou quatre siècles plus tard, la distinction moderne des deux termes, ''Hêrbad'' et ''Maubad'', semble établie : le colophon du ''Gὸshti Fryân'', de l’an 1397, distingue soigneusement les qualités de ''Magûpat'' et d’''Hèrpat''<ref>1. « Peshyὸtan, fils de Ràm, fils de Kàm-dìn, fils de Shahryàr, fils de Néryosang, fils de Gàyômart, fils de Shahryâr, fils de Bahrâm, fils du ''Magûpat'' Ormazdyâr, fils de l’''hérpat'' Ràmyâr ». Peshyôtan lui-même prend le titre de ''din bôndak hèrpat zâtak ôstât'' «<maître Peshyôtan, fils d’Hèrbad, serviteur de la loi ». Autrement dit, il n’est pas Hèrbad lui-même ; ''ôstât'' « maître » est donc probablement un simple titre d’honneur donné à l’ecclésiastique, dérivé du ''ôst'' de la note précédente et parallèle au moderne ''ôstâ'' (p. {{sc|li}}, n.1) ; ''dìn bôndak'' est le synonyme ecclésiastique de ''Beh-dìn''.</ref>.|0|0}}


Le mot ''Mobed'', comme on l’a vu, n’existe pas {{Corr|au|en}} zend : son équivalent est '''âthravan''', littéralement sans doute « prêtre du feu »<ref name="note2">Cf. page {{sc|i}}, note 1.</ref>. ''Mobed'' signifie « Chef des Mages » et est né à une époque tardive où le mot de Mage avait perdu son sens ethnique et impopulaire et où les vieilles querelles de Mèdes et de Perses étaient oubliées<ref name=note2/>.
{{A|Le mot ''Mobed'', comme on l’a vu, n’existe pas {{Corr|au|en}} zend : son équivalent est '''âthravan''', littéralement sans doute « prêtre du feu »<ref name="note2">Cf. page {{sc|i}}, note 1.</ref>. ''Mobed'' signifie « Chef des Mages » et est né à une époque tardive où le mot de Mage avait perdu son sens ethnique et impopulaire et où les vieilles querelles de Mèdes et de Perses étaient oubliées<ref name=note2/>.|0|1.5}}


Au temps où le Zoroastrisme était la religion officielle du pays, le sacerdoce reconnaissait une hiérarchie. Au sommet régnait le ''Maubadàn Maubad'', ou Mobed des Mobeds, appelé aussi '''Zarathushtrôtema''', « le plus semblable à Zoroastre », qui était dans l’ordre religieux ce que le Grand Roi était dans l’ordre temporel et dont la position était assez celle du patriarche dans l’Église grecque. Il paraît qu’au-dessous de ce prélat d’empire, chaque grande province, chaque satrapie, avait une sorte d’inspecteur du culte, le ''Magû-andarzpat'' ; dans chaque district il y avait un évêque, ''rat'' ou '''ratu''' ; dans le bourg, un '''Mobed''', ''magûpat''. Au-dessous des Maubads, mais appartenant encore à la race sacerdotale, se plaçaient les juges civils, les dàtôbar [[Fichier :Lezendavestatrad01darm-69.jpg|25px]]<ref>Voir plus bas, pages 27-33.</ref>.
{{A|Au temps où le Zoroastrisme était la religion officielle du pays, le sacerdoce reconnaissait une hiérarchie. Au sommet régnait le ''Maubadàn Maubad'', ou Mobed des Mobeds, appelé aussi '''Zarathushtrôtema''', « le plus semblable à Zoroastre », qui était dans l’ordre religieux ce que le Grand Roi était dans l’ordre temporel et dont la position était assez celle du patriarche dans l’Église grecque. Il paraît qu’au-dessous de ce prélat d’empire, chaque grande province, chaque satrapie, avait une sorte d’inspecteur du culte, le ''Magû-andarzpat'' ; dans chaque district il y avait un évêque, ''rat'' ou '''ratu''' ; dans le bourg, un '''Mobed''', ''magûpat''. Au-dessous des Maubads, mais appartenant encore à la race sacerdotale, se plaçaient les juges civils, les dàtôbar [[Fichier :Lezendavestatrad01darm-69.jpg|25px]]<ref>Voir plus bas, pages 27-33.</ref>.|0|1.5}}


Aujourd’hui il n’y a plus qu’une trace de cette hiérarchie, qui, naturellement, devait être emportée avec la conquête arabe : c’est l’institution du Dastùrat. Le mot Dastùr est un terme aux emplois très variés, qui originairement signifie « celui qui donne la règle »<ref name=plv>V. page 304, note 30. — Beaucoup de Mobeds prennent le titre de Dastùr sans y avoir aucun droit réel ou moral. Les noms ordinaires des prêtres sont : ''Mobed'', ''Dastùr'' et ''Dârû'' : ce dernier est d’origine sanscrite : c’est la corruption d’'''adhvaryu''', devenu d’abord ''andheru'' ; ''Dârû'' s’emploie familièrement et ironiquement, à cause de l’{{tiret|as|sonance}}</ref>
{{A|Aujourd’hui il n’y a plus qu’une trace de cette hiérarchie, qui, naturellement, devait être emportée avec la conquête arabe : c’est l’institution du Dastùrat. Le mot Dastùr est un terme aux emplois très variés, qui originairement signifie « celui qui donne la règle »<ref name=plv>V. page 304, note 30. — Beaucoup de Mobeds prennent le titre de Dastùr sans y avoir aucun droit réel ou moral. Les noms ordinaires des prêtres sont : ''Mobed'', ''Dastùr'' et ''Dârû'' : ce dernier est d’origine sanscrite : c’est la corruption d’'''adhvaryu''', devenu d’abord ''andheru'' ; ''Dârû'' s’emploie familièrement et ironiquement, à cause de l’{{tiret|as|sonance}}</ref> et désigne comme le zend|0|1.5}}