« Page:Peguy oeuvres completes 01.djvu/237 » : différence entre les versions

ThomasBot (discussion | contributions)
m maintenance
Antoine Péguy (discussion | contributions)
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
samedi 21 juillet 1896. Pierre Baudouin la continua et finit d'écrire à Paris en juin 1897. Puis, comme il avait quelque argent, et qu'il ne prévoyait pas les disettes futures, il fit imprimer. On tira mille exemplaires et on clicha, car ce Pierre Baudouin n'avait alors aucune idée de ce que c'est qu'une opération de librairie. Sur ces mille exemplaires, l'auteur en donna au moins deux cents à ses amis, à ses camarades, aux amis de ses amis et aux camarades et amis de ses camarades et amis. Ceux qui avaient quelque argent et qui savaient que l'auteur n'en avait pas beaucoup achetaient le volume au prix marqué: dix francs. Ceux qui n'avaient pas d'argent, et ils étaient nombreux, l'acceptaient bien amicalement. On ne fit aucun service de presse, l'auteur déclarant que la véritable publication n'aurait lieu que plus tard. Les exemplaires qui demeuraient dormirent un long-sommeil dans les maisons de plusieurs amis et pour la plupart dans la librairie de ''la Revue Socialiste'' alors autonome et domiciliée passage Choiseul, 78. Un seul exemplaire fut vendu commercialement, et encore l'auteur est-il autorisé à considérer cet achat comme un témoignage de cordialité personnelle. Un bon nombre d'exemplaires furent perdus, parce que le brocheur inattentif, dépourvu de tout foliotage, ahuri de l'aspect inaccoutumé des pages, avait effectué des interpolations extraordinaires. La publication n'eut jamais lieu. C'est une opération qui déplait invinciblement à ce Pierre Baudouin. Et si elle avait lieu elle ne réussirait pas. Il fit transporter plus tard les exemplaires inpubliés chez Georges Reliais, libraire, 17, rue Cujas. Ils sont échus aujourd'hui à la Société Nouvelle de librairie et d'édition, dont ils doivent encombrer le magasin {{tiret|exté|rieur}}
ENTRE DEUX TRAINS
samedi 21 juillet 1896. Pierre Baudouin la continua et
finit d'écrire à Paris en juin 1897. Puis, comme il avait
quelque arg'ent, et qu'il ne prévoyait pas les disettes
futures, il fit imprimer. On tira mille exemplaires et on
clicha, car ce Pierre Baudouin n'avait alors aucune idée
de ce que c'est qu'une opération de librairie. Sur ces
mille exemplaires, l'auteur en donna au moins deux
cents à ses amis, à ses camarades, aux amis de ses
amis et aux camarades et amis de ses camarades et
amis. Ceux qui avaient quelque argent et qui savaient
que l'auteur n'en avait pas beaucoup achetaient le
volume au prix marqué: dix francs. Ceux qui n'avaient
pas d'argent, et ils étaient nombreux, l'acceptaient bien
amicalement. On ne fit aucun service de presse, l'auteur
déclarant que la véritable publication n'aurait lieu que
plus tard. Les exemplaires qui demeuraient dormirent
un long- sommeil dans les maisons de plusieurs amis et
pour la plupart dans la librairie de /a Revue Socialiste^
alors autonome et domiciliée passage Choiseul, 78. Un
seul exemplaire fut vendu commercialement, et encore
l'auteur est-il autorisé à considérer cet achat comme un
témoignage de cordialité personnelle. Un bon nombre
d'exemplaires furent perdus, parce que le brocheur
inaitenlif, dépourvu de tout foliotage, ahuri de l'aspect
inaccoutumé des pages, avait effectué des interpolations
extraordinaires. La publication n'eut jamais lieu. C'est
une opération qui déplait invinciblement à ce Pierre
Baudouin. Et si elle avait lieu elle ne réussirait pas.
Il fit transporter plus tard les exemplaires inpubliés
chez Georges Reliais, libraire, 17, rue Cujas. Ils sont
échus aujourd'hui à la Société Nouvelle de librairie et
d'édition, dont ils doivent encombrer le magasin exté-

229

��