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les écrivains de ce temps i. Sachant par coeur, tres certainement, une bonne partie des oeuvres classiques, il se
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ABLIUS ARISTIDE 579
les écrivains de ce temps i. Sachant par coeur, tres cer- I
tainement, une bonne partie des oeuvres classiques, il se
sert sans effort des ressources qu’elles lui fournissaient.
sert sans effort des ressources qu’elles lui fournissaient.
Thucydide, Platon, Xénophon, lsocrate, Démosthene
Thucydide, Platon, Xénophon, lsocrate, Démosthene
surtout, sont ses modeles favoris. Rivaliser avec ce der- '
surtout, sont ses modeles favoris. Rivaliser avec ce dernier a été son ambition constante, et il s’est flatté plus
nier a été son ambition constante, et il s’est flatté plus
d’une fois de l’avoir égalé, sinon surpassé *. En luttant
d’une fois de l’avoir égalé, sinon surpassé *. En luttant
avec lui, il ne craignait pas de lui prendre ses propres i
avec lui, il ne craignait pas de lui prendre ses propres armes; il est plein de tours, d’expressions, de raisonnements meme, qui viennent directement de son modele. Toutefois, l’allure de sa phrase n’a rien de la véhémence du grand orateur. Son style est plutol une sorte
de compromis entre sa manière et celle d’Isocrate, avec ,
armes; il est plein de tours, d’expressions, de raison-
un mélange d'éléments abstraits qui procedent de Thucydide. Qu’i| ait quelque chose d’apprété et d’artificiel, cela est incontestable. Mais pour les meilleurs juges de
nements meme, qui viennent directement de son me-
ce temps, il représentait, en face des improvisations frivoles et du mauvais gout régnant, la forte tradition
dele. Toutefois, l’allure de sa phrase n’a rien de la vé- ‘
classique °. N’ayant qu’une mediocre aptitude a improviser, Aristide s’était fait une préférence raisonnée pour
hémcnce du grand orateur. Son style est plutol une sorte
de compromis entre sa manicre et celle d’lsocrate, avec ,
un mélange d'éléments abstraits qui procedent de Thu- l
cydide. Qu’i| ait quelque chose d’apprété et d’artiticiel, “
eela est incontestable. Mais pour les meilleurs juges de
ce temps, il représentait, en face des improvisations fri-
voles et du mauvais gout réguant, la forte tradition
classique °. N’ayant qu’une mediocre aptitude a impro-
viser, Aristide s’était fait une préférence raisonnée pour
l’éloquence étudiée. qui lui semblait plus sérieuse. Il se
l’éloquence étudiée. qui lui semblait plus sérieuse. Il se
prenait lui-meme pour un pur Attique, et il eensurait de
prenait lui-même pour un pur Attique, et il censurait de
haut les écarts des parleurs contemporains, comme on
haut les écarts des parleurs contemporains, comme on
peut le voir surtout dans son discours Contra ccux qui
peut le voir surtout dans son discours Contra ceux qui
p pro/`anent l‘é/oquence (Or. L, Kami nav éEepZouy.£vwv).
profanent l‘éloquence (Or. L, Kami nav éEepZouy.£vwv).
, Quelle que fut la part d’illusion qu’il y edt dans cette
, Quelle que fut la part d’illusion qu’il y eût dans cette

t. Voir sur ce sujet Schmidt, Atlicismus, t. II.
1. Voir sur ce sujet Schmidt, ''Atticismus'', t. II.
2. Disc. were':. 1V. (Or. XXVI, p. 507, Dindorf). Au début de sa

maladie. il raconte qu’il vit en songe un philosophe, Rhosandre,
qui lui dit; Hzpiglbsg hpftv ve; aEu6p.a1:¢ rbv A·r,p.0¤·0év·q, eb; p.·q6’ afnoiq Ep;
2. Disc. were':. 1V. (Or. XXVI, p. 507, Dindorf). Au début de sa maladie. il raconte qu’il vit en songe un philosophe, Rhosandre, qui lui dit; Hzpiglbsg hpftv ve; aEu6p.a1:¢ rbv A·r,p.0¤·0év·q, eb; p.·q6’ afnoiq Ep;
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t¤`i;`:p¢).oc·6q>0z; dvds Gnspypovicat. Et il ajolltc Z 10*31*0 vb §·7]p.a azimxv
{pot vhv Gcnpov qatlotzplav £E·F;·.laz.
{pot vhv Gcnpov qatlotzplav £E·F;·.laz.
3. Son contemporain,l’atticiste Phrynichos, faisait de lui ls plus
grand éloge dans le 10· livre de sa napaaxzuh uopzcmii (Phot.. cod.
{S8, p. HH, :1. Bekker); il n’est pas douteux, étant donné l’esprit
de Youvrage, qu’i1 nele louat justement a ce point de vue.



3. Son contemporain,l’atticiste Phrynichos, faisait de lui le plus grand éloge dans le 10· livre de sa napaaxzuh uopzcmii (Phot.. cod.
{S8, p. HH, :1. Bekker); il n’est pas douteux, étant donné l’esprit de l'ouvrage, qu’i1 ne le louat justement a ce point de vue.