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{{Numérotation|SCÈNE XXIV.||373|}}
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Tout impuissant que j’ai été, c’est moi qui suis le plus suspect, puisque l’heure et le lieu s’accordent à m’imputer cet horrible meurtre ; me voici, prêt à m’accuser et à me défendre, prêt à m’absoudre en me condamnant.
Tout impuissant que j’ai été, c’est moi qui suis
le plus suspect, puisque l’heure et le lieu s’accordent
à m’imputer cet horrible meurtre ! — me voici, prêt à
m’accuser et à me défendre, prêt à m’absoudre en
me condamnant.


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Dis donc vite ce que tu sais sur ceci.
Dis donc vite ce que tu sais sur ceci.


{{Personnage|LAURENCE|c}}
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— Je serai bref : car le peu de souffle qui me reste —
Je serai bref, car le peu de souffle qui me reste ne suffirait pas à un récit prolixe. Roméo, ici gisant, était l’époux de Juliette ; et Juliette, ici gisante, était la femme fidèle de Roméo. Je les avais mariés : le jour de leur mariage secret fut le dernier jour de Tybalt, dont la mort prématurée proscrivit de cette cité le nouvel époux. C’était lui, et non Tybalt, que pleurait Juliette. (À Capulet.) Vous, pour chasser la douleur qui assiégeait votre fille, vous l’aviez fiancée, et vous vouliez la marier de force au comte Paris. Sur ce, elle est venue à moi, et, d’un air effaré, m’a dit de trouver un moyen pour la soustraire à ce second mariage ; sinon, elle voulait se tuer là, dans ma cellule. Alors, sur la foi de mon art, je lui ai remis un narcotique qui a agi, comme je m’y attendais, en lui donnant l’apparence de la mort. Cependant j’ai écrit à Roméo d’arriver dès cette nuit fatale, pour aider Juliette à sortir de sa tombe empruntée, au moment où l’effet du breuvage cesserait. Mais celui qui était chargé de ma lettre, Frère Jean, a été retenu par un accident, et me l’a rapportée hier soir. Alors tout seul, à l’heure fixée d’avance pour le réveil de Juliette, je me suis rendu au caveau des Capulets, dans l’intention de l’emmener
ne suffirait pas à un récit prolixe. — Roméo, ici gisant,
était l’époux de Juliette ; — et Juliette, ici gisante, était
la femme fidèle de Roméo. — Je les avais mariés : le jour
de leur mariage secret — fut le dernier jour de Tybalt,
dont la mort prématurée — proscrivit de cette cité le
nouvel époux. — C’était lui, et non Tybalt, que pleurait
Juliette.

{{Didascalie|À Capulet.|g|3}}

— Vous, pour chasser la douleur qui assiégeait votre
fille, — vous l’aviez fiancée et vous vouliez la marier de
force — au comte Pâris. Sur ce, elle est venue à moi, —
et, d’un air effaré m’a dit de trouver un moyen — pour
la soustraire à ce second mariage : — sinon, elle voulait
se tuer, là, dans ma cellule. — Alors, sur la foi de mon
art, je lui ai remis — un narcotique qui a agi, — comme
je m’y attendais, en lui donnant — l’apparence de la
mort. Cependant j’ai écrit à Roméo — d’arriver, dès
cette nuit fatale, — pour aider Juliette à sortir de sa
tombe empruntée, — au moment où l’effet du breuvage
cesserait. — Mais celui qui était chargé de ma lettre,
frère Jean, — a été retenu par un accident, et me l’a
rapportée — hier soir {{ancre|Ret_145}}[[Œuvres complètes de Shakespeare/Traduction Hugo, 1868/Tome 7/Notes#lien_145|(145)]]. Alors tout seul, — à l’heure
fixée d’avance pour le réveil de Juliette, — je me suis
rendu au caveau des Capulets dans l’intention de {{tiret|l’em|mener}}