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{{Numérotation|SCÈNE XVII.||343|}} |
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— ni chaleur, ni souffle n’attestera que tu vis. — Les |
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ni chaleur ni souffle n’attesteront que tu vis. Les roses de tes lèvres et de tes joues seront flétries et ternes comme la cendre ; les fenêtres de tes yeux seront closes, comme si la mort les avait fermées au jour de la vie. Chaque partie de ton être, privée de souplesse et d’action, sera roide, inflexible et froide comme la mort. Dans cet état apparent de cadavre tu resteras juste quarante-deux heures, et alors tu t’éveilleras comme d’un doux sommeil. Le matin, quand le fiancé arrivera pour hâter ton lever il te trouvera morte dans ton lit. Alors, selon l’usage de notre pays, vêtue de ta plus belle parure, et placée dans un cercueil découvert, tu seras transportée à l’ancien caveau où repose toute la famille des Capulets. Cependant, avant que tu sois éveillée, Roméo, instruit de notre plan par mes lettres, arrivera ; lui et moi nous épierons ton réveil, et cette nuit-là même Roméo t’emmènera à Mantoue. Et ainsi tu seras sauvée d’un déshonneur imminent, si nul caprice futile, nulle frayeur féminine n’abat ton courage au moment de l’exécution. |
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roses de tes lèvres et de tes joues seront flétries — et |
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ternes comme la cendre ; les fenêtres de tes yeux seront |
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closes, — comme si la mort les avait fermées au jour de |
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la vie. — Chaque partie de ton être, privée de souplesse |
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et d’action, — sera roide, inflexible et froide comme la |
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mort {{ancre|Ret_110}}[[Œuvres complètes de Shakespeare/Traduction Hugo, 1868/Tome 7/Notes#lien_110|(110)]]. — Dans cet état apparent de cadavre — tu |
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resteras juste quarante-deux heures, — et alors tu t’éveilleras |
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comme d’un doux sommeil. — Le matin, quand |
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le fiancé arrivera — pour hâter ton lever, il te trouvera |
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morte dans ton lit. — Alors, selon l’usage de notre pays, |
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— vêtue de ta plus belle parure, et placée dans un cerceuil |
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découvert, — tu seras transportée à l’ancien caveau |
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— où repose toute la famille des Capulets. — Cependant, |
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avant que tu sois éveillée, — Roméo, instruit |
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de notre plan par mes lettres, — arrivera ; lui et moi — |
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nous épierons ton réveil, et cette nuit-là même — Roméo |
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t’emmènera à Mantoue. — Et ainsi tu seras sauvée d’un |
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déshonneur imminent, — si nul caprice futile, nulle |
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frayeur féminine — n’abat ton courage au moment de |
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l’exécution. |
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{{Personnage|JULIETTE|c}} |
{{Personnage|JULIETTE.|c}} |
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Donne ! |
— Donne ! oh ! donne ! ne me parle pas de frayeur. |
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LAURENCE |
{{PersonnageD|LAURENCE|c|lui remettant la fiole.}} |
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— Tiens, pars ! Sois forte et sois heureuse dans ta résolution. |
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Je vais dépêcher un religieux — à Mantoue avec |
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un message pour ton mari. |
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{{Personnage|JULIETTE|c}} |
{{Personnage|JULIETTE.|c}} |
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Amour donne-moi ta force, et cette force me sauvera. Adieu, mon père ! |
— Amour, donne-moi ta force, et cette force me sauvera. |
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— Adieu, mon père ! |
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{{Didascalie|Ils se séparent.|d|3}} |