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{{Didascalie|[L’appartement de Juliette.] {{ancre|Ret_100}}[[Œuvres complètes de Shakespeare/Traduction Hugo, 1868/Tome 7/Notes#lien_100|(100)]]|c}} |
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:''Le jardin de Capulet. Entre Juliette.'' |
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— Retournez au galop, vous coursiers aux pieds de |
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flamme, — vers le logis de Phébus ; déjà un cocher — |
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Retournez au galop, vous coursiers aux pieds de flamme, vers le logis de Phébus ; déjà un cocher comme Phaéton vous aurait lancés dans l’ouest et aurait ramené la nuit nébuleuse… Étends ton épais rideau, nuit vouée à l’amour, que les yeux de la rumeur se ferment et que Roméo bondisse dans mes bras, ignoré, inaperçu ! Pour accomplir leurs amoureux devoirs, les amants y voient assez à la seule lueur de leur beauté ; et, si l’amour est aveugle, il s’accorde d’autant mieux avec la nuit… Viens, nuit solennelle, matrone au sobre vêtement noir, apprends-moi à perdre, en la gagnant, cette partie qui aura pour enjeux deux virginités sans tache ; cache le sang hagard qui se débat dans mes joues, avec ton noir chaperon, jusqu’à ce que le timide amour devenu plus hardi, ne voie plus que chasteté dans l’acte de l’amour ! À moi, nuit ! Viens, Roméo, viens : tu feras le jour de la nuit, quand tu arriveras sur les ailes de la nuit, plus éclatant que la neige nouvelle sur le dos du corbeau. Viens, gentille nuit ; viens, chère nuit au front noir donne-moi mon Roméo, et, quand il sera mort, prends-le et coupe-le en petites étoiles, et il rendra la face du ciel si splendide que tout l’univers sera amoureux de la nuit et refusera son culte à l’aveuglant soleil… Oh ! j’ai acheté un domaine d’amour mais je n’en ai pas pris possession, et celui qui m’a acquise |
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comme Phaéton vous aurait lancés dans l’ouest — et aurait |
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ramené la nuit nébuleuse… — Étends ton épais |
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rideau, nuit vouée à l’amour, — que les yeux de la rumeur |
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se ferment et que Roméo — bondisse dans mes |
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bras, ignoré, inaperçu ! — Pour accomplir leurs amoureux |
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devoirs, les amants y voient assez — à la seule |
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lueur de leur beauté ; et, si l’amour est aveugle, — il |
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s’accorde d’autant mieux avec la nuit… Viens, nuit solennelle, |
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— matrone au sobre vêtement noir, — apprends-moi |
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à perdre, en la gagnant, cette partie — qui aura |
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pour enjeux deux virginités sans tache ; — cache le sang |
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hagard qui se débat dans mes joues, — avec ton noir |
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chaperon, jusqu’à ce que le timide amour, devenu plus |
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hardi, — ne voie plus que chasteté dans l’acte de l’amour ! |
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— À moi, nuit ! Viens, Roméo, viens : tu feras le jour |
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de la nuit, — quand tu arriveras sur les ailes de la nuit, |
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— plus éclatant que la neige nouvelle sur le dos du corbeau. |
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— Viens, gentille nuit ; viens, chère nuit au front |
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noir, — donne-moi mon Roméo, et, quand il sera mort, |
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— prends-le et coupe-le en petites étoiles, — et il rendra |
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la face du ciel si splendide — que tout l’univers sera |
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amoureux de la nuit — et refusera son culte à l’aveuglant |
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soleil… — Oh ! j’ai acheté un domaine d’amour, — mais |
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je n’en ai pas pris possession, et celui qui m’a acquise — |