« Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 60.djvu/798 » : différence entre les versions

KatiaCher (discussion | contributions)
→‎Page non corrigée : Page créée avec « fiancer. Vers minuit, il aida à mettre des poissons rouges dans le lit dʹun des invités et à fabriquer un cambrioleur-mannequin dans le cabinet de toilette dʹune ta... »
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
fiancer. Vers minuit, il aida à mettre des poissons rouges dans le lit dʹun des invités et à fabriquer un cambrioleur-mannequin dans le cabinet de toilette dʹune tante timide. Enfin, il participa à la bataille dʹoreillers qui, jusquʹaprès minuit, bouleversa la maison depuis les chambres dʹenfants jusquʹà la cave. Mais le dimanche, il emprunta un traîneau pour aller à Skuytercliff.
fiancer. Vers minuit, il aida à mettre des poissons rouges dans
le lit dʹun des invités et à fabriquer un cambrioleur-mannequin
dans le cabinet de toilette dʹune tante timide. Enfin, il participa
à la bataille dʹoreillers qui, jusquʹaprès minuit, bouleversa la
maison depuis les chambres dʹenfants jusquʹà la cave. Mais le
dimanche, il emprunta un traîneau pour aller à Skuytercliff.


La maison de Skuylercliff avait la prétention dʹêtre une
La maison de Skuylercliff avait la prétention dʹêtre une
villa italienne. Construite par Mr van der Luyden en vue de son prochain mariage avec Miss Louisa Dagonet, cʹétait une grande bâtisse carrée, peinte en blanc et vert pâle, avec un portique corinthien et dʹétroits pilastres entre les fenêtres. De la hauteur où elle était placée, une série de terrasses, que bordaient des balustrades surmontées dʹurnes, descendait jusquʹà un petit lac à bord dʹasphalte, ombragé de conifères pleureurs. À droite et à gauche des terrasses, sʹétendaient les fameuses pelouses, parsemées dʹarbres de choix, chacun dʹune variété différente, et au delà, de longues rangées de serres. Plus bas, dans un vallonnement, se voyait la petite maison en pierres que le premier « Patroon » avait fait construire sur le terrain qui lui avait été concédé en 1603.
villa italienne. Construite par Mr van der Luyden en vue de son
prochain mariage avec Miss Louisa Dagonet, cʹétait une grande
bâtisse carrée, peinte en blanc et vert pâle, avec un portique
corinthien et dʹétroits pilastres entre les fenêtres. De la hauteur
où elle était placée, une série de terrasses, que bordaient
des balustrades surmontées dʹurnes, descendait jusquʹà un petit
lac à bord dʹasphalte, ombragé de conifères pleureurs. A droite
et à gauche des terrasses, sʹétendaient les fameuses pelouses,
parsemées dʹarbres de choix, chacun dʹune variété différente, et
au delà, de longues rangées de serres. Plus bas, dans un vallonnement,
se voyait la petite maison en pierres que le premier
« Patroon » avait fait construire sur le terrain qui lui avait été
concédé en 1603.


Contre la blanche étendue de neige et le ciel gris dʹhiver, la
Contre la blanche étendue de neige et le ciel gris dʹhiver, la
villa italienne avait un aspect assez lugubre. Même en été, elle gardait sa dignité et les plus téméraires corbeilles de cannas ne sʹaventuraient jamais à moins de trente pieds de sa façade. Quand Archer sonna, le long tintement sembla se prolonger comme dans un mausolée, et lorsquʹenfin le maître dʹhôtel se présenta, il parut aussi étonné que sʹil eût été réveillé de son dernier sommeil. Mais Archer était de la famille : le maître dʹhôtel crut pouvoir lui dire que la comtesse Olenska était sortie pour se rendre, avec Mrs van der Luyden, aux offices du soir.
villa italienne avait un aspect assez lugubre. Même en été, elle
gardait sa dignité et les plus téméraires corbeilles de cannas
ne sʹaventuraient jamais à moins de trente pieds de sa façade.
Quand Archer sonna, le long tintement sembla se prolonger
comme dans un mausolée, et lorsquʹenfin le maitre dʹhôtel se
présenta, il parut aussi étonné que sʹil eût été réveillé de son
dernier sommeil. Mais Archer était de la famille : le maitre
dʹhôtel crut pouvoir lui dire que la comtesse Olenska était
sortie pour se rendre, avec Mrs van der Luyden, aux offices
du soir.


— Mr van der Luyden, continua le maître dʹhôtel, est à Ia
— Mr van der Luyden, continua le maître dʹhôtel, est à la
maison ; mais je crois quʹil finit sa sieste ou quʹil lit lʹ''Evening
maison ; mais je crois quʹil finit sa sieste ou quʹil lit lʹ''Evening Post'' dʹhier. Je lʹai entendu dire ce matin, à son retour de lʹéglise, quʹil lirait lʹ''Evening Post'' après le déjeuner. Si vous le désirez, monsieur, je puis aller voir…
Post'' dʹhier. Je lʹai entendu dire ce matin, à son retour de
lʹéglise, quʹil lirait lʹ''Evening Post'' après le déjeuner. Si vous
le désirez, monsieur, je puis aller voir...


Archer répondit quʹil irait au-devant des dames, et le
Archer répondit quʹil irait au-devant des dames, et le maître dʹhôtel, visiblement soulagé, referma majestueusement
maitre dʹhòtel, visiblement soulagé, referma majestueusement
la porte.
la porte.