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422 nEsUnnEc·r10N
Dans le premier de ces wagons, il entendit une voix
éraillée qui gemissait, sur un rythme monotone : « Oh!
petit père! Oh! petit père! »
Le sous-officier avait dit que la Maslova devait se
trouver dans le troisième wagon. A peine Nekhludov se
fut-il approché dela fenêtre de ce wagon qu‘il sentit »
venir à lui une épaisse odeur de transpiration qui
Pobligea, un moment, a détourner la tète. Le wagon
bourdonnait de voix criardes et perçantes. Sur tous les
bancs, des femmes étaient assises, les cheveux a nu, les »
vestes déboutonnées, le visage rouge etinondé de sueur:
elles bavardaient, vociféraient, avec force gestes. L’ap-
proche de Nekhludov eut vite fait, cependant, d'attirer i
leur attention. Celles qui étaient assises le plus pres de
la fenêtre se turent, brusquement, puis appelèrent la (
Maslova qui se trouvait placée de l’autre côté du wagon, t
ayant près d’elle la blonde et souriante Fédosia. .
Des qu’elle eut aperçu Nekhludov, la Maslova se
· leva, replaça sur ses cheveux noirs le fichu qu’ellc
venait d’ôter, et, souriant de tout son visage rouge et
anime, elle courut à la fenêtre, dont elle saisit dans ses
mains les gros barreaux de fer.
- Voilà une chaleur! —- dit-elle d’un air tout joyeux. Y
—— Avez-vous reçu les effets?
——— Oui, je vous remercie!
— Vous n’avez besoin de rien? — demanda Nekh-
ludov, a demi assommé par l’épouvantable chaleur qui
venait du wagon.
— Non, merci, je n‘ai besoin de rien!
—— Demande donc si on ne pourrait pas avoir à boire!
—- murmura timidement Fédosia. `
—— Ah! oui, nous boirions volontiers! —- répéta la
Maslova.
— Est—ce qu`on nc vous a pas donné d`eau?
·—— Si, une crucl1e pleine, mais nous avons tout bu!
— J’en parlerai tout a l’l1eure au gardien, — dit
Nekhludov. — Et maintenant no11s ne nous reverrons
plus qu’à Nijni·Novgorod I
— Est-ce que vous y allez aussi?-— s’écria la Maslova,