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lui et sauta dans un fiacre pour retourner chez sa tante. |
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Mais c’est que Nekhludov était plein de tristesse. Sa |
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tristesse venait, avant tout, de ce que la décision du |
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Sénat eût confirmé la peine monstrueuse infligée à la i |
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Maslova. Tristement aussi il songeait que cette décision · |
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du Sénat allait rendre plus dure, pour lui, la réalisation |
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de son projet d’unir sa destinée à celle de la Maslova. Et |
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toutes ces histoires que l’avocat lui débitait si complai- |
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samment achevaient encore de le désoler, en lui mon- |
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trant partout le triomphe du mal, sans compter que, |
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malgré lui, il revoyait toujours le froid et malveillant i |
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regard de ce Sélénine, jadis si franc, si affectueux, et si |
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hon. i |
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Quand il arriva chez sa tante, le portier lui remit avec i |
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une nuance de dédain une lettre qu’une « femme », ·- « |
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comme disait le portier, —- était venue apporter pour lui. |
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Cette lettre était de la mère de la Choustova. Cette per- j |
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sonne remerciait en termes émus le « bienfaiteur », le , |
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« sauveur » de sa fille, et elle le suppliait de ne pas |
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quitter Pétersbourg sans venir la voir. C’était, ajoutait- i |
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elle, dans l’intérèt de Vera Bogodouchovska. |
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Après toutes les déceptions éprouvées durant son |
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—séjour à Pétersbourg, Nekhludov se sentait profondé- f |
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ment découragé. Les projets qu’il avait formés quelques |
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jours auparavant lui paraissaient à présent aussi irréali- i |
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sables que ces rêves de jeunesse où, jadis, ils’était plu a |
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s’abandonner. En rentrant dans sa chambre, il tira des |
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papiers de son portefeuille; et il était en train de dresser _ |
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une liste de ce qui lui restait à faire avant de repartir, |
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1orsqu’un valet de chambre vint lui dire que la com- |
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tesse le priait de descendre au salon pour prendre le thé. |
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Nekhludov replaça ses papiers dans son portefeuille et |
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descendit au salon. Par la fenétre de l’escalier, sur son |
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chemin, il aperçut le landau de Mariette, arrêté devant } |
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la maison : et soudain il eut l’impression que son cœur |
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s’égayait. Un désir le prit d’étre jeune, et de sourire. |
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Mariette, coill`ée cette fois d’un chapeau clair, et vêtue |
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d’une robe claire, était assise sur une chaise pres du |
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fauteuil de la comtesse, une tasse de thé en main, et i |