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nesunnmcriou 257
· Et, de nouveau, il y eut un rire général.
— (Test entendu, mon cher, je ferai ce qu’il y aura ai
faire! — reprit Maslinnikov en éteignant sa cigarette
entre les gros doigts de sa main. — Et maintenant,
hein? si nous retournions auprès de ces dames ?
, Mais Nekhludov l’arrêta sur le seuil du salon :
_ - On m’a dit que, l’autre jour, dans la prison, deux
détenus ont été punis du fouet. Est-ce vrai?
Maslinnikov devint tout rouge.
— Ah! on t’a dit cela? Non, mon cher, décidément,
il ne faut plus qu’on te laisse ainsi fourrer ton nez
partout! jI`out cela, vois-tu, ce ne sont pasites affaires.
Allons, viens, Annette nous appelle, — dll2·ll.
Et, le prenant par le bras, 1l l’entraîna dans le salon.
Mais Nekhludov se dégagea de son étreinte · sans
parler à personne, sans paraître voir personne, il tra-
versa le salon et descendit l’escalier.
—— Qu’est<ce qu’il a? — demanda Annette a son mari.
—— Bah`! c’est un original, a toujours été comme ça!
Quelqu un se leva pour sortir, quelqu’un entra, et les
papotages reprirent leurs cours. Tout le monde était
ravi du sujet de conversation que venait de fournir, si à
propos, la visite de Nekhludov. Grâce à elle, le jour de
M"" Maslinnikov s'acheva brillamment.
Le lendemain, Nekhludov reçut du vice-gouverneur -
une lettre, écrite sur une épaisse feuille de papier glacé,
avec un'superbe en—tête armorié. Maslinnikov s’était
informé de la possibilité pour la femme Maslov d’être
transférée au service de lliniîrmerie : suivant toute vrai-
semblance, la chose pouvait se faire. Au-dessus de· la
signature, ornée d’·un paraphe des plus compliqués,
Maslinnikov avait mis : « Ton vieux camarade, qui t’a1me
bien quand même. »
« Quel sot! » ne put s’empêcher de se dire Nekhludov,
écœuré du ton de condescendance de ce fâcheux « cama-
rade ». ·