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mtsumxscrion 187
que les visiteurs passaient devant lui, les comptait à
haute voix. Et, quelques pas plus loin, au fond du pre-
mier corridor, il y avait encore un antre gardien qui,
touchant au bras toutes les personnes qui passaient,
avant de leur laisser franchir une petite porte, les comp-
tait de nouveau, afin que, à la sortie, on pût s`assurer
que pas un seul des visiteurs ne restait dans la prison,
etque pas un seul des prisonniers n’en _était sorti. Ce
gardien, trop occupé de son calcul pour voir les figures
a qui il avait affaire, secoua vivement au passage l`épaule
de Nekhludov, ce dont celui-ci, malgré ses excellentes
intentions, ne laissa pas de se sentir quelque peu irrité.
La petite porte donnait sur une grande pièce voûtée,
avec des barreaux de fer aux fenêtres. Nekhludov la
traversa d’un pas lent, laissant passer devant lui le flot
pressé des visiteurs. Il éprouvait à la fois un sentiment
de répugnance pour les malfaiteurs enfermés dans cette '
prison, un sentiment de compassion pour les innocents
qui, comme 1’accusé de la veille et comme Katucha, y
étaient enfermés en leur compagnie, et un sentiment de `
joie et d’orgueil à la pensée de l’acte héroïque qu’il allait
accomplir.
A l’autre extrémité de la grande salle, un gardien
disait quelque chose aux visiteurs qui défilaient devant
lui. Mais Nekhludov, plongé dans ses réflexions, ne l’en-
tendit pas et continua à suivre le groupe qui marchait
devant lui. ll se trouva ainsi amené au parloir des
hommes, tandis que c'était au parloir des femmes qu’il
aurait dû se rendre.
Quand il entra, le dernier de tous, dans le parloir, il
fut tout d’abord frappé d’un bruit assourdissant, forme
du mélange d’un grand nombre de voix qui criaient en
même temps. ll ne comprit la cause de ce bruit que lors-
qu’il fut parvenu au milieu de la salle, ou la foule des
visiteurs se tenait debout' devant un grillage, pareille à
un essaim de mouches sur un morceau de sucre.
La salle était divisée en deux moitiés par un double
grillage, qui allait du plafond jusqu’à terre. Entre les
deux grillages s’étendait un espace d’environ trois ar-