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<section begin="1"/><ref follow="p105">Forest avait suivi en émigration Louis Gourreau, écuyer, soigneur de Chanteaux, au service duquel il était attaché.</ref>
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avait beaucoup plus d’éducation que n’en ont ordinairement ceux de sa classe ; il avait émigré et était rentré après la campagne de 1792. Cet homme était suspect et avait paru le plus ardent à détourner les paysans de tirer à la milice. Le district jugea essentiel de l’arrêter avant le dimanche indiqué, et envoya huit gendarmes pour le prendre, Forest s’y attendait et s’était muni d’armes bien chargées ; il demeurait dans le bourg, Il voit arriver à sa maison les gendarmes, tire sur eux par la fenêtre, en tue un, le reste s’enfuit, Il court à l’église et sonne le tocsin ; la paroisse se rassemble, il harangue les paysans en leur montrant le corps du gendarme. Aussitôt, tous les jeunes gens du village se dispersent et vont dans toutes les paroisses des environs sonner le tocsin.
avait beaucoup plus d’éducation que n’en ont ordinairement ceux de sa classe ; il avait émigré et était rentré après la campagne de 1792. Cet homme était suspect et avait paru le plus ardent à détourner les paysans de tirer à la milice. Le district jugea essentiel de l’arrêter avant le dimanche indiqué, et envoya huit gendarmes pour le prendre, Forest s’y attendait et s’était muni d’armes bien chargées ; il demeurait dans le bourg, Il voit arriver à sa maison les gendarmes, tire sur eux par la fenêtre, en tue un, le reste s’enfuit, Il court à l’église et sonne le tocsin ; la paroisse se rassemble, il harangue les paysans en leur montrant le corps du gendarme. Aussitôt, tous les jeunes gens du village se dispersent et vont dans toutes les paroisses des environs sonner le tocsin.


Pendant ce temps, Cathelineau<ref>Jacques Cathelineau, né au Pin-en-Mauges, près Beaupréau, le 5 janvier 1759, appelé le saint d’Anjou, premier généralissime de la grande armée, fut blessé à Nantes, le 29 juin 1793, et mourut le 14 juillet, à Saint-Florent-sur- Loire.</ref>, colporteur, du Pin-en-Mauges, père de cinq enfants en bas âge, en faisait autant, uniquement poussé par l’idée de la vengeance qu’exercerait le district sur ses compatriotes pour la mutinerie qui avait eu lieu à Saint-Florent.
Pendant ce temps, Cathelineau<ref>Jacques Cathelineau, né au Pin-en-Mauges, près Beaupréau, le 5 janvier 1759, appelé le saint d’Anjou, premier généralissime de la grande armée, fut blessé à Nantes, le 29 juin 1793, et mourut le 14 juillet, à Saint-Florent-sur- Loire.</ref>, colporteur, du Pin-en-Mauges, père de cinq enfants en bas âge, en faisait autant, uniquement poussé par l’idée de la vengeance qu’exercerait le district sur ses compatriotes pour la mutinerie qui avait eu lieu à Saint-Florent.


Tout le pays se rassemble : Cathelineau, Forest, Forestier, Stofflet se mettent à la tête ; la plupart armés de bâtons, ils vont attaquer Chemillé, Cholet, les prennent, ainsi que les canons qui y étaient, s’emparent de plusieurs autres petites villes. MM. de Bonchamps<ref>Charles-Melchior-Artus de Bonchamps, seigneur de la Baronnière, paroisse de la Chapelle-Saint-Florent, né le 10 mai 1760, au château du Crucifix, prés Châteauneuf-sur-Sarthe, blessé le 17 octobre 1793 près Cholet, mort le lendemain au hameau de la Meilleraye, paroisse de Varades.</ref>, d’Elbée<ref>Maurice-Joseph-Louis Gigot d’Elbée, né le 22 mars 1752, à Dresde, en Saxe, où son père s’était marié, prit du service en France, devint lieutenant aux chevau-légers, puis se retira au château de la Loge, prés Beaupréau. Général en chef de la grande armée, Il fut blessé, mis hors de combat à Cholet le 17 octobre 1793 ; transporté à Noirmoutier, il y fut pris et fusillé le 9 janvier 1794.</ref>, se joignent à eux<ref>Les paysans allèrent chercher M. d’Elbée qui était tranquillement chez lui</ref>.<section end="2"/>
Tout le pays se rassemble : Cathelineau, Forest, Forestier, Stofflet se mettent à la tête ; la plupart armés de bâtons, ils vont attaquer Chemillé, Cholet, les prennent, ainsi que les canons qui y étaient, s’emparent de plusieurs autres petites villes. MM. de Bonchamps<ref>Charles-Melchior-Artus de Bonchamps, seigneur de la Baronnière, paroisse de la Chapelle-Saint-Florent, né le 10 mai 1760, au château du Crucifix, prés Châteauneuf-sur-Sarthe, blessé le 17 octobre 1793 près Cholet, mort le lendemain au hameau de la Meilleraye, paroisse de Varades.</ref>, d’Elbée<ref>Maurice-Joseph-Louis Gigot d’Elbée, né le 22 mars 1752, à Dresde, en Saxe, où son père s’était marié, prit du service en France, devint lieutenant aux chevau-légers, puis se retira au château de la Loge, prés Beaupréau. Général en chef de la grande armée, Il fut blessé, mis hors de combat à Cholet le 17 octobre 1793 ; transporté à Noirmoutier, il y fut pris et fusillé le 9 janvier 1794.</ref>, se joignent à eux<ref>Les paysans allèrent chercher M. d’Elbée qui était tranquillement chez lui</ref>.

<ref follow=p105>Forest avait suivi en émigration Louis Gourreau, écuyer, soigneur de Chanteaux, au service duquel il était attaché.</ref>