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tous les autres, en fait une chose unique, spéciale, sans
équivalent.
Malgré la pâleur maladive et Pamaigrissement, il
retrouvait cette particularité dans tous les traits du
visage, dans la bouche, dans les yeux qui louchaient un
peu, dans la voix, mais surtout dans le regard ingénu et
charmeur, dans 1’expression avenante non seulement de
la face, mais de la personne tout entière.
— Vous auriez dû répondre cela tout de suite! — dit
le président,toujours avec le même ton de douceur, tant
était irrésistible l’attrait qu’elle exerçait. — Et votre
nom patronymique ?
— Je suis fille naturelle, -·~ répondit la Maslova.
— Cela ne fait rien; du nom de votre parrain, com-
ment vous a-t.-on appelée ?
— Mikaîlonva.
« Mais quel crime peut-elle bien commis? » se
demandait Nekhludov, tout haletant.
— Et votre nom de famille, votre surnom? — pour-
suivait le président.
— On m’appelait la « Sauvée »,
— Comment?
—— La « Sauvée », -— répondit-elle, avec un léger
sourire. — On m`appelait aussi du nom de ma mère,
Maslova.
— Votre condition?
— Bourgeoise.
— De la religion orthodoxe ?
— Orthodoxe.
C — Profession ? Quel métier faisiez-vous ?
La Maslova se taisait.
— Quel métier faisiez-vous? — répéta le président.
-— J'étais dans une maison! — dit-elle.
— Dans quelle maison? —· demanda avec sévérité le
juge en lunettes.
— Vous savez bien vous-même dans quelle maison
j`étais ! —répondit la Maslova, et, après avoir un instant
détourné les yeux, elle se remit a fixer le président.
Une rougeur lui monta au visage.