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22 nxèsuanizcriou
« Les cochers eux-mêmes connaissent mes relations
avec les Korchaguine I » pensa Nekhludov, et de nou-
veau se présenta devant lui la question de savoir s’il ·
devait ou non se marier avec la jeune princesse. Et il ne
parvenait toujours pas a trancher cette question dans un ~'
sens ni dans l’autre. ·
Deux arguments plaidaient en faveur du mariage en ‘
général. D’abord le mariage, en plus du repos du foyer `
domestique, lui assurait la possibilité d’une vie honnête · 1
et morale ; en second lieu et surtout, Nekhludov espérait ·
qu’une famille, des enfants, donneraient un but a sa vie,
maintenant sans objet. Contre le mariage en général, «
d’autre part, il y avait le sentiment dont nous avons déjà ~1
parlé, cette sorte de crainte qu’inspire aux célibataires
d’un certain age la perspective de perdre leur liberté ;
et il y avait aussi une peur inconsciente du mystère que I
renferme toujours une nature de femme.
En faveur du mariage avec Missy, en particulier
(Missy était le surnom que portait, dans l’intimité, la ··
jeune princesse Korchaguine, dont le vrai prénom était .
Marie), le premier argument en faveur de ce mariage
était que la jeune fille était de bonne famille et que, en
toutes choses, depuis ses toilettes jusqu’à sa manière '
de parler,`de marcher, de rire, elle différait des femmes `
du commun non point par quelque chose d’exceptionnel, ·
mais par sa « distinction ». Il ne trouvait pas d’autre
mot pour désigner cette qualité, qu’il prisait extrême-
ment. Le second argument était que la jeune princesse
l'appréciait mieux que personne, le comprenait mieux;
et dans ce fait qu’elle le comprenait, c’est-à-dire qu’elle
reconnaissait ses hautes qualités, Nekhludov trouvait la Ã
preuve de son intelligence et de la sûreté de son juge-
ment. Mais il y avait aussi des arguments très sérieux ~
contre le mariage avec Missy en particulier : le premier l
était que, suivant toute vraisemblance, Nekhludov aurait
pu trouver une jeune iillc encore plus « distinguée » que
Missy; en second lieu, que celle—ci avait déjà vingt-sept
ans, que probablement elle avait aimé d’autres hommes : 4
et cette pensée était un tourment pour Nekhludov. Sa l
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