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plus guère au Ve siècle, pour représenter l’apologétique, que l’Altercation de Simon et de Théophile d’Evagrius<ref>Voir Spicilegium d’Achéry, t. X et XV.</ref>, dans laquelle était imitée et plagiée même l’Altercation de Jason et de Papiscus d’Ariston de Pella ; puis il faut venir au VII<sup>e</sup> siècle pour trouver les trois livres d’Isidore de Séville dirigés contre les Juifs<ref>Isidore de Séville : De Fide Catholica ex veteri et novi Testamenti contra Judoeos (Opera, t. VII), MIGNE, P. L., LXXXIII.</ref>.
plus guère au Ve siècle, pour représenter l’apologétique, que l’''Altercation de Simon et de Théophile d’Evagrius''<ref>Voir Spicilegium d’Achéry, t. X et XV.</ref>, dans laquelle était imitée et plagiée même l’''Altercation de Jason et de Papiscus'' d’Ariston de Pella ; puis il faut venir au VII<sup>e</sup> siècle pour trouver les trois livres d’Isidore de Séville dirigés contre les Juifs<ref>Isidore de Séville : ''De Fide Catholica ex veteri et novi Testamenti contra Judoeos'' (Opera, t. VII), MIGNE, P. L., LXXXIII.</ref>.


Quand naquit la scolastique, l’apologétique reparut. La scolastique fut bien à ses débuts une servante du dogme, mais une servante raisonneuse qui essayait d’expliquer métaphysiquement la Trinité, et les discussions sur le nominalisme et sur le réalisme n’eurent tant d’importance au Moyen Âge que parce que l’on appliqua ces deux théories à l’interprétation de la Trinité. Toute la métaphysique de ce temps tournait autour de la nature et de la divinité de Jésus-Christ ; de là, l’importance pour les théologiens scolastiques de défendre cette divinité même contre ceux qui la niaient ; or ceux dont la négation était la plus tenace n’étaient-ils pas les Juifs ? Il était donc nécessaire de persuader ces obstinés ; aussi les apologies renaquirent-elles et toutes ou presque toutes furent adressées aux Juifs. Elles étaient à deux fins : elles défendaient les dogmes et les symboles catholiques et elles combattaient le judaïsme. Elles s’opposaient à cette judaïsation que l’Église, ses docteurs, ses philosophes et ses
Quand naquit la scolastique, l’apologétique reparut. La scolastique fut bien à ses débuts une servante du dogme, mais une servante raisonneuse qui essayait d’expliquer métaphysiquement la Trinité, et les discussions sur le nominalisme et sur le réalisme n’eurent tant d’importance au Moyen Âge que parce que l’on appliqua ces deux théories à l’interprétation de la Trinité. Toute la métaphysique de ce temps tournait autour de la nature et de la divinité de Jésus-Christ ; de là, l’importance pour les théologiens scolastiques de défendre cette divinité même contre ceux qui la niaient ; or ceux dont la négation était la plus tenace n’étaient-ils pas les Juifs ? Il était donc nécessaire de persuader ces obstinés ; aussi les apologies renaquirent-elles et toutes ou presque toutes furent adressées aux Juifs. Elles étaient à deux fins : elles défendaient les dogmes et les symboles catholiques et elles combattaient le judaïsme. Elles s’opposaient à cette judaïsation que l’Église, ses docteurs, ses philosophes et ses