« Critiques littéraires/Madame Bovary par Gustave Flaubert » : différence entre les versions

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Dès lors, Madame Bovary, — une gageure, une vraie gageure, un pari, comme toutes les œuvres d’art, — était créée.
 
Il ne restait plus à l’auteur, pour accomplir le tour de force dans son entier, que de se dépouiller (autant que possible) de son sexe et de se faire femme. Il en est résulté une merveille ; c’est que, malgré tout son zèle de comédien, il n’a pas pu ne pas infuser un sang viril dans les veines de sa créature, et que madame Bovary, pour ce qu’il y a en elle de plus énergique et de plus ambitieux, et aussi de plus rêveur, madame Bovary est restée un homme. Comme la Pallas armée, sortie du cerveau de Zeus, ce bizarre androgyne a gardé toutes les séductions d’une âme virile dans un charmant corps féminin. Tout a fait vraie de plus que Flaubert a en effet une moquerie ici du romantisme .!
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