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et la bouche un peu enfoncée ; c’étoit un colosse, et en ce temps-là elle avoit déjà un peu trop de ventre, et la moitié plus de tétons qu’il ne faut ; il est vrai qu’ils étoient bien blancs et bien durs ; mais ils ne s’en cachoient que moins. Elle avoit le teint fort blanc et les cheveux fort noirs, et une grande majesté.

Dans la grande jeunesse où elle étoit quand elle parut à la cour, elle disoit qu’on n’étoit bon à rien à trente ans, et qu’elle vouloit qu’on la jetât dans la rivière quand elle les auroit. Je vous laisse à penser si elle manqua de galants. M. de Chevreuse, gendre de M. de Montbazon, fut des premiers[1]. On en fit un vaudeville dont la fin étoit :

Mais il fait cocu son beau-père
Et lui dépense tout son bien.
Tout en disant ses patenotres,
Il fait ce que lui font les autres.

M. de Montmorency chanta ce couplet à M. de Chevreuse dans la cour du logis du Roi ; je pense que c’étoit à Saint-Germain. M. de Chevreuse dit : « Ah ! c’est trop, » et mit l’épée à la main ; l’autre en fit autant. Les gardes ne voulurent pas les traiter comme

  1. Ce couplet de Neufgermain fait voir que le duc de Saint-Simon en a tâté aussi bien que les autres (il ne ressemble pas mal à un ramoneur) :

    Un ramoneur nommé Simon,
    Lequel ramone haut et bas,
    A bien ramoné la maison
    De monseigneur de Montbazon. (T.)