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MADAME DE MONTBAZON
(MARIE DE BRETAGNE).


Elle étoit fille aînée du comte de Vertus et de la comtesse dont nous venons de parler. Elle étoit encore fort jeune et étoit en religion quand le bon homme de Montbazon l’épousa ; c’est pourquoi il l’a toujours appelée ma religieuse. Il en écrivit une lettre à la Reine-mère, ou plutôt il la copia, car elle étoit assez raisonnable pour avoir été écrite par un plus habile homme que lui[1]. La substance étoit qu’il savoit bien de quoi cela menaçoit une personne de son âge ; mais qu’il espéroit que le bon exemple que lui donneroit Sa Majesté la retiendroit toujours dans les bornes du devoir, etc. Vous verrez si elle a fait mentir le proverbe que bon chien chasse de race. C’étoit une des plus belles personnes qu’on pût voir, et ce fut un grand ornement à la cour ; elle défaisoit toutes les autres au bal, et, au jugement des Polonois, au mariage de la princesse Marie, quoiqu’elle eût plus de trente-cinq ans, elle remporta encore le prix. Mais, pour moi, je n’eusse pas été de leur avis ; elle avoit le nez grand

  1. Une fois il dit en présence de la feue Reine-mère et de la Reine : « Je ne suis ni Italien, ni Espagnol ; je suis homme de bien. » Je pense même que c’étoit parlant à leur personne. (T.)