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Advis pour dresser une bibliotheque.

Presenté à monseigneur le president

de mesme.

Je croy, monseigneur,

qu' il ne vous

honneur dans une belle et somptueuse

bibliotheque.

Car encore bien que nous ayons

le conseil que donna Jean Baptiste

excusables, et affranchis de toute

sorte de blasme et de calomnie.

Aussi est-il vray qu' il n' appartient pas

à un chacun de bien rencontrer

deux autres sortes de personnes,

(...).

Et si je prends la hardiesse, m.

De vous presenter ces memoires

et instructions, ce n' est pas que

d' avoir un heureux succez de cette

belle et genereuse entreprise.

C' est pourquoy, m. Apres vous

avoir tres-humblement requis

aux diverses rencontres des

sujets particuliers et non communs.

Mais si vous ambitionnez de

faire esclatter vostre nom par celuy

manque ou defaut, '' adeo nihil est ab omni parte beatum ''

.

 

==CHAPITRE 1==

par ces beaux mots du cinquiesme

de ses epistres, (...).

Joint que cette recherche curieuse

et non triviale et commune

bons termes et quasi avec admiration

de celuy qui la pratique, (...).

Et à la verité si

nous ne trouvons point estrange

et la mieux fournie et entretenuë

qui soit de vostre temps.

Finalement si ces raisons n' ont

assez de pouvoir pour vous disposer

'' tout ce qui est, qui fut, et qui peut estre en terre, en mer, au plus caché des cieux ''

.

Je diray donc pour le resultat de

ces raisons, et de beaucoup d' autres,

ont cousté que l' on ne peut rien

avoir de bon s' il n' est bien cher.

Combien que ce ne soit pas aussi

mon intention de vous persuader

finalement au but que je

vous propose.

 

==CHAPITRE 2==

manquer de suivre ; puis que

suivant le dire de Pline Le Jeune.

(...) : et

que pour ce qui est de vostre

bons livres, et de ce qui est le plus

curieux dans chacune des leurs.

Le second est de consulter et

recueillir soigneusement le peu de

meritent de l' estre, pour quelque

circonstance qui nous est incognuë.

Et en effect je puis dire avec

verité, que pendant l' espace de

seulement en France, mais en tout

le reste du monde.

 

==CHAPITRE 3==

favoriser et fortifier cette opinion

par l' auctorité de ce grand personnage.

Mais si nous la voulons

renverser entierement pour

addressé '' ad philomusum, (...) ''

.

Mais vous, m. Qui estes en reputation

de plus sçavoir que l' on ne

de chacune de leurs bibliotheques

peut faire un juste volume.

Aussi faut-il confesser qu' il

n' y a rien qui rende une bibliotheque

avec le temps, parce que

suivant le dire du poëte satyrique, (...).

Et de plus il faut encore croire

que tout homme qui recherche

qu' il y en doit avoir une infinité

de bons, signalez et remarquables.

Toutesfois pour ne laisser

cette quantité infinie ne l' a definissant

les opinions communes,

et tiennent du paradoxe.

 

==CHAPITRE 4==

ennuyeux de specifier et nommer

precisément.

Secondement d' y mettre tous

les vieux et nouveaux autheurs

qui sont ordinairement controversez

ou revoquez en doute.

Tiercement, ceux qui ont le

mieux traicté les parties de quelque

Salvianus celles des poissons, Vicomercat

les meteores, etc.

En quatriesme lieu, tous ceux

qui ont mieux commenté ou

auront rencontré des interpretes

et commentateurs.

Puis apres tous ceux qui ont

escrit et fait des livres et traictez

que l' on suit soit preferée aux

autres.

En suitte tous ceux qui ont escrit

le plus heureusement contre

aux livres de quelques autheurs

des plus celebres et renommez.

C' est pourquoy on ne

doit pas negliger Sextus Empiricus,

sans l' autre, ou un contraire sans

celuy qui luy est opposé.

Il ne faut aussi obmettre tous

ceux qui ont innové ou changé

autres personnes de lettres et de

merite.

On doit pareillement avoir

cette consideration au choix des

se sont meslez d' en escrire depuis

eux.

De plus il faut aussi prendre

garde si les matieres qu' ils traictent

l' on dit de toutes les choses non

vulgaires, (...).

Sous l' adveu doncques de ce precepte

on doit ouvrir les bibliotheques,

les nez coupez, Libavius et

Goclin de l' onguent magnetique.

Secondement tous les curieux et

non vulgaires, comme sont les

le chef-d' oeuvre et la fabrique

de sa composition.

Cette maxime nous doit faire

passer à une autre de pareille consequence,

ils travaillent souvent avec beaucoup

d' industrie et de felicité.

C' est pourquoy puis qu' il est

necessaire que nos docteurs les

Moulin, voire mesmes plusieurs

autres de moindre consequence, (...).

Il faut pareillement tenir pour

maxime, que tous les corps et

d' escus si on vouloit avoir separément

tous ceux qu' ils contiennent.

Je tiens encore pour un precepte

autant necessaire que les

moindres fragments, papiers

descousus, et mots qui leur eschappent.

Car tout ainsi que ce seroit

mal employer le lieu et l' argent

quoy l' on ne doit esperer aucune

utilité ou profit manifeste.

Il ne faut aussi oublier toutes

sortes de lieux communs, dictionaires,

que les autres leur broyent et leur

preparent.

Finalement il faut pratiquer

en cette occasion l' aphorisme

et dans celles de France

beaucoup d' histoires et controverses.

Pareille diversité s' estant

fait aussi remarquer en la suitte

autrefois par Symmaque de

semblables narrations, (...).

Ces preceptes et maximes

communes estans si amplement

et jourd' huy avec toute asseurance

et verité, (...).

D' où l' on peut inferer

que ce seroit une grande faute à

foibles, et fort peu qui les

surpassent.

La seconde maxime, qui ne

semblera, peut-estre, moins tenir

plus souvent des panspermies, des

cahos et abysmes de confusion, (...).

Et de là vient un succez si inegal

qui se fait remarquer entre les uns

coustume de se promettre de ses

petites elegies, (...).

Mais ce qui me fait le plus

estonner en cette rencontre, c' est

desunis et separez de ces pauvres

Hippolites.

La troisiesme, que l' on jugeroit

de prime face estre contraire

Symmaque, Sydonius et

Cassiodore, jusques à celuy de Picus.

Politian, Hermolaus, Gaza,

Philelphe, Poge et Trapezonce,

fois quitté, et de dire temerairement

avec le poëte Calphurne, (...).

De façon que la pluspart des

bons autheurs demeurent parce

des fleurs et du langage, où sans

penetrer plus avant, (...).

Quoy doncques sera-il dit que

Scaliger et Cardan, les deux plus

qu' on les remette jamais sous la

presse.

Finalement la quatriesme et

derniere de ces maximes n' a pour

pour ce qui est de la critique,

prefere à tous les autres.

J' adjouste en fin pour clorre et

fermer ce poinct de la qualité des

sans qu' on les puisse facilement

reduire en art ou methode.

Ce qui me fait croire que

celuy-là se peut dignement acquitter

faire eu esgard à leur propre usage

et nature.

 

==CHAPITRE 5==

moindre vertu de bien conserver

que d' acquerir, (...).

Le second est de ne rien negliger

de tout ce qui peut entrer en

quelquefois des plus curieuses

pieces d' une bibliotheque.

Le troisiesme se peut tirer des

moyens qui furent pratiquez par

qui se perdent par nostre negligence,

(...).

à quoy il adjouste

encore les divers voyages qu' il fit

furent mis dans une chambre particuliere,

avec cette inscription, (...).

Le quatriesme est de retrancher

la despense superfluë que beaucoup

avec toute sorte de mignardise,

de luxe et de superfluité.

Le cinquiesme concerne l' achapt

que l' on doit faire d' iceux,

peine et le temps qu' il faudroit

consommer à les achepter separément.

Je le nomme en fin avantageux,

parce que si les bibliotheques

augmenter le credit et la reputation

de celles qui en sont enrichies.

D' où nous voyons que Possevin

fait beaucoup d' estat de celle

du plaisir et de l' instruction

qu' ils en ont receu.

Apres quoy il me semble que

le moyen qui approche le plus de

avoir d' autre usage sinon que

d' empescher, (...).

Combien qu' il s' y rencontre

ordinairement de tres-bons livres,

souhaitter sans la pouvoir atteindre

en fait de bibliotheque.

Mais parce qu' il est encore

necessaire pour l' accroissement et

recherche et perquisition de ceux

qu' on leur demanderoit par catalogues.

Ce qu' il n' est pas necessaire

de pratiquer pour les vieux

ont coustume de les disperser et

respandre.

Je ne veux toutesfois inferer

par tout le bon mesnage proposé

vieilles pancartes et registres de

leur faculté.

J' adjouste qu' il seroit aussi besoin

de sçavoir des parens et heritiers

renommez professeurs de toute

la France.

Finalement celuy qui auroit

autant d' affection envers les livres

non pas de le prescrire comme

une regle generale et necessaire.

 

==CHAPITRE 6==

le pouvoir, ou qu' il la jugera

veritable et conforme à sa volonté.

Pour ce qui est donc de la

situation et de la place où l' on

aucune disgrace ou incommodité

manifeste.

Or pour en venir à bout avec

plus de plaisir et moins de peine,

l' hyver et les jours des autres

saisons qui seront plus humides.

Mais il semble que toutes ces

difficultez et circonstances ne

humidité, et conservent assez

bien les livres et papiers.

 

==CHAPITRE 7==

docteurs meslez, historiens ;

et finalement les heretiques.

En philosophie, commencer

par celle de Trismegiste qui

de Ptolomée, tel livre que l' on

en pourroit choisir ou desirer.

Ce que pour faire encore avec

moins de peine et plus de

faut placer une trentaine de volumes

en divers endroits d' icelle.

Mais je responds pour le premier,

qu' il n' y a gueres de livres

qu' à destiner un certain endroit

pour les reduire tous ensemble.

Et quant à ce qui est du second,

il est bien vray que l' on pourroit

precises et particulieres de leurs

parties.

Maintenant il ne reste plus

qu' à parler des manuscripts, qui

diligence du Sieur Jean Antoine

Olgiati, et que dans celle de m.

Le president De Thou il y a une

chambre de pareil pied et d' aussi

aux livres arrangez sur des

pulpitres dans les vieilles bibliotheques.

Ce qui doit suffire pour

ce poinct, sur lequel il n' est pas

pas suivre la trace et les opinions

des autres.

 

==CHAPITRE 8==

que suivant le dire du mesme autheur,

(...).

Et dire vray,

ce qui me fait plus facilement excuser

que les armoires et pulpitres

estoient d' ebene et de cedre.

Si nous recherchons quelles

pieces rares et exquises ils y

relier avec toute sorte de bombance,

mignardise et superfluité.

Mais pour tirer quelque instruction

de ce desordre, il nous faut

necessaire à l' ornement du lieu et

à la conservation des volumes.

Il n' est point aussi question de

rechercher et entasser dans une

battus de quelque belle entreprise

et resolution.

Encore moins faut-il employer

l' or à ses lambris, l' yvoire et le

temps et quasi sans rien mettre et

desbourser.

Finalement ce seroit une

grande oubliance, si apres avoir

ceux qui negligent d' en faire

provision.

 

==CHAPITRE 9==

ne plus ne moins que la

nature, (...).

C' est pourquoy je vous

diray, m. Avec autant de liberté

le dire du poëte estant tres-veritable,

(...).

Aussi estoit-ce une des principales

maximes des plus somptueux

ceux qui viennent tous les jours

estudier en iceller.

Mais pour regler cét usage avec

la bienseance et toutes les precautions

Heinsius a succedé ; comme apres

Budé, Gosselin et Casaubon M.

Rigault gouverne aujourd' huy

la Royale establie par le roy

par son industrie et la diligence

extreme qu' il y apporte.

Apres quoy le plus necessaire

seroit de faire deux catalogues

sont semblables à celuy d' Horace,

duquel il disoit en ses epistres, (...).

Toutesfois d' autant qu' il ne seroit

pas raisonnable de profaner