« Un coup de dés jamais n’abolira le hasard (1897) » : différence entre les versions

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{{Journal|Cosmopolis, mai 1897 (T6, N17, ppp. 417-427)|[[Stéphane Mallarmé]]|Un coup de dés jamais n’abolira le hasard}}
 
==[[Observation relative au poème Un Coup de Dés jamais n’abolira le Hasard]]==
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{{Page|Mallarmé - Un coup de dés (Cosmopolis).djvu/3|num=419}}
== 419 ==
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<poem>
{{Page|Mallarmé - Un coup de dés (Cosmopolis).djvu/4|num=420}}
 
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<big><big><big>'''UN COUP DE DÉS'''</big></big></big>
{{Page|Mallarmé - Un coup de dés (Cosmopolis).djvu/5|num=421}}
 
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<big><big><big>'''JAMAIS'''</big></big></big>
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QUAND BIEN MÊME LANCÉ DANS DES
{{Page|Mallarmé - Un coup de dés (Cosmopolis).djvu/7|num=423}}
CIRCONSTANCES ÉTERNELLES
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DU FOND D’UN NAUFRAGE
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</poem>
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== 420 ==
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<poem>
{{Page|Mallarmé - Un coup de dés (Cosmopolis).djvu/11|num=427}}
 
SOIT
que
l’abîme
blanchi
étale
furieux
sous une inclinaison
plane désespérément
d’aile
la sienne
par avance retombée d’un mal à dresser le vol
et couvrant les jaillissements
coupant au ras les bonds
très à l’intérieur résume
l’ombre enfouie dans la transparence par cette voile alternative
jusqu’adapter
à l’envergure
sa béante profondeur en tant que la coque
d’un bâtiment
penché de l’un ou l’autre bord
 
</poem>
== 421 ==
<poem>
 
LE MAÎTRE
hors d’anciens calculs
où la manœuvre avec l’âge oubliée
surgi
inférant
jadis il empoignait la barre
de cette conflagration
à ses pieds
de l’horizon unanime
que se prépare
s’agite et mêle
au poing qui l’étreindrait
comme on menace un destin et les vents
le nombre unique qui ne peut pas en être un autre
esprit
pour le jeter
dans la tempête
en reployer l’âpre division et passe fier
hésite
tout chenu
cadavre par le bras écarté du secret qu’il détient
plutôt
que de jouer en maniaque la partie
au nom des flots
un envahit le chef
coule en barbe soumise
naufrage cela direct l’homme
sans nef
n’importe
où vaine
 
</poem>
 
== 422 ==
<poem>
 
ancestralement à n’ouvrir pas la main
crispée
par delà l’inutile tête
legs en la disparition
à quelqu’un
ambigu
l’ultérieur démon immémorial
ayant
de contrées nulles
induit
le vieillard vers cette conjonction suprême avec la probabilité
celui
son ombre puérile
caressée et polie et rendue et lavée
assouplie par les ondes et soustraite
aux durs os perdus entre les ais
d’un ébat
la mer tentant par l’aïeul ou lui contre la mer
une chance oiseuse
fiançailles
dont
le voile d’illusion rejailli leur hantise
ainsi que le fantôme d’un geste
chancellera
s’affalera
folie
 
<big><big><big>'''N’ABOLIRA'''</big></big></big>
 
</poem>
 
== 423 ==
<poem>
 
<big>''COMME SI''</big>
''Une simple insinuation''
''d’ironie''
''enroulée à tout le silence''
''ou''
''précipité''
''hurlé''
''dans quelque proche tourbillon d’hilarité et d’horreur''
''voltige''
''autour du gouffre''
''sans le joncher''
''ni fuir''
''et en berce le vierge indice''
<big>''COMME SI''</big>
''plume solitaire éperdue''
''sauf''
''que la rencontre ou l’effleure une toque de minuit''
''et immobilise''
''au velours chiffonné par un esclaffement sombre''
''cette rigide blancheur''
''dérisoire''
''en opposition au ciel''
''trop''
''pour ne pas marquer''
''exigüment''
''quiconque''
 
</poem>
== 424 ==
<poem>
 
''prince amer de l’écueil''
''s’en coiffe comme de l’héroïque''
''irrésistible mais contenu''
''par sa petite raison virile''
''en foudre''
''soucieux''
''expiatoire et pubère''
''muet''
''rire''
''que''
<big>'''''Si'''''</big>
''(La lucide et seigneuriale aigrette de vertige''
''au front invisible''
''scintille''
''puis ombrage''
''une stature mignonne ténébreuse debout''
''en sa torsion de sirène''
''le temps''
''de souffleter''
''par d’impatientes squames ultimes bifurquées''
''un mystère''
''faux roc évaporé en brumes''
''qui imposa''
''une borne à l’infini)''
 
</poem>
 
== 425 ==
<poem>
 
<big><big>'''''c’était'''''</big></big>
<small>''issu stellaire''</small>
<big><big>'''''le nombre'''''</big></big>
EXISTÂT-IL
<small>autrement qu’hallucination éparse d’agonie</small>
COMMENÇÂT-IL ET CESSÂT-IL
<small>sourdant que nié et clos quand apparu</small>
<small>enfin</small>
<small>par quelque profusion répandue en rareté</small>
SE CHIFFRÂT-IL
<small>évidence de la somme pour peu qu’une</small>
ILLUMINÂT-IL
<big><big>'''''ce serait'''''</big></big>
<small>pire</small>
<small>non</small>
<small>davantage ni moins</small>
<small>mais autant indifféremment</small>
 
<big><big><big>'''LE HASARD'''</big></big></big>
 
(''Choit''
''la plume''
 
</poem>
 
== 426 ==
<poem>
 
''rhythmique''
''suspens du sinistre''
''s’ensevelir''
''aux écumes orginelles''
''naguères d’où sursauta leur délire jusqu’à une cime''
''flétrie''
''en la neutralité identique du gouffre'')
RIEN
de la mémorable crise
ou se fut l’événement accompli
en vue de tout résultat nul
humain
N’AURA EU LIEU
une élévation ordinaire verse l’absence
QUE LE LIEU
inférieur clapotis quelconque comme pour disperser l’acte vide
abruptement qui sinon
par son mensonge
eût fondé
la perdition
dans ces parages
du vague
où toute réalité se dissout
 
</poem>
 
== 427 ==
<poem>
 
EXCEPTÉ
à l’altitude
PEUT-ÊTRE
aussi loin qu’un endroit
fusionne avec au-delà
hors l’intérêt
quant à lui signalé
en général
selon telle obliquité par telle déclivité
de feux
vers
ce doit être
le Septentrion aussi Nord
UNE CONSTELLATION
froide d’oubli et de désuétude
pas tant
qu’elle n’énumère
sur quelque surface vacante et supérieure
le heurt successif
sidéralement
d’un compte total en formation
veillant
doutant
roulant
brillant et méditant
avant de s’arrêter
à quelque point dernier qui le sacre —
Toute Pensée émet un Coup de Dés
</poem>
 
{{AutreVersion|Un coup de dés jamais n’abolira le hasard|Un coup de dés jamais n’abolira le hasard}}