« Déclaration de la profession de foi de l’Église grecque orientale en 1723 » : différence entre les versions

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Nous croyons que nul ne peut se sauver sans la foi. Sous la dénomination de foi nous comprenons une idée vraie de Dieu et des choses divines. La foi est soutenue par la charité, ou, ce qui revient au même, elle nous justifie par la pratique des divins commandements de Dieu. Et sans elle il est impossible de plaire à Dieu.
 
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Nous croyons, comme croient tous les hommes instruits, en cette église qui se nomme l’apostolique, qui est dans son genre l’unique, c’est-à-dire la sainte et catholique, laquelle comprend tous ceux qui croient en Jésus-Christ, quels qu’ils soient, et quelque part qu’ils se trouvent ; pourvu qu’ils soient encore dans leur pèlerinage sur la terre, et qu’ils ne soient pas encore arrivés à la céleste patrie ; en quoi nous ne confondons pas l’église voyagère avec l’autre qui est déjà en possession de la patrie (comme quelques hérétiques croient, lesquels disent que ces deux églises sont réunies), formant deux troupeaux du même pasteur suprême qui est Dieu ; et qui sont sanctifiées par le même Saint-Esprit. Ce mélange est incompatible et impossible, parce que l’une de ces églises est militante et encore dans la voie, tandis que l’autre, triomphant déjà dans sa victoire, possède la patrie, et jouit de la récompense dont devient participante toute cette Église universelle. Également un
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homme soumis à la mort ne peut être le guide permanent de l’Église, mais seulement notre Seigneur Jésus-Christ qui en est le chef, et tient le gouvernail du gouvernement ecclésiastique au moyen des saints Pères. De là vient que ''l’Esprit saint a donné aux églises particulières qui se sont formées légalement et légalement sont composées de membres, les évêques en qualité de pasteurs, de chefs et de prélats pour qu’ils gouvernent'', non par un abus, mais légalement, parce que ''le Saint-Esprit fait voir en eux l’image du juge et du consommateur de notre rédemption ;'' afin que la communauté des fidèles arrive, sous leur conduite, à la possession de ses droits et de sa gloire. Mais puisque les hérétiques, entre autres erreurs impies, prétendent que le prêtre est égal à l’evêquel’évêque, et qu’on pourrait subsister même sans évêques ; qu’un certain nombre de prêtres est suffisant pour le gouvernement de l’Église ; que nonseulementnon-seulement l’évêque, mais tout prêtre a droit de faire l’imposition des mains aux prêtres et même de consacrer les évêques, propageant et soutenant enfin que l’église d’Orient est d’accord avec eux sur cette erreur ; nous définissons, nous, au contraire, d’après la croyance qui a toujours existé dans l’église d’Orient, que ''l’épiscopat est tellement nécessaire à l’Église que, sans lui, il n’y aurait pas d’Église et pas même l’idée de chrétiens''. Parce que l’évêque, comme successeur des Apôtres, lequel avec l’imposition des mains et l’invocation du Saint-Esprit reçoit de Dieu le pouvoir de lier et de délier, est l’image vivante de Dieu sur la terre ; et avec le pouvoir sanctifiant du Saint-Esprit, il est le dispensateur humain, dans l’Église universelle, de tous les sacrements par le moyen desquels on obtient le salut. Nous soutenons que l’évéque''l’évêque est aussi nécessaire à l’Église que le pouvoir de respirer est nécessaire à l’homme et le soleil au monde''. C’est pourquoi quelques-uns disent très-bien à la louange de la dignité épiscopale : Ce {{corr|queDieu |que Dieu}} est dans l’Église, le premier-né dans le ciel et le soleil dans le monde, c’est l’évêque dans son église particulière ; de sorte que, par son moyen, son troupeau se trouve éclairé,
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réchauffé et propagé par l’Église universelle de Dieu. Il est évident que le grand mystère et la grande fonction de l’épiscopat nous sont venus par la succession ; parce que bien que le Seigneur, lequel nous a promis de rester avec nous jusqu’à la fin, demeure parmi nous sous d’autres formes de grâces et de divins bienfaits, toujours est-il certain que, d’une manière particulière, il se trouve en communion avec nous sous la forme du saint épiscopat. Il vit en nous, et communique avec nous par le moyen des sacrés mystères, dont l’évêque est le premier exécuteur et prêtre selon le pouvoir de l’Esprit saint qui empêche de tomber dans l’hérésie. Aussi saint Jean de Damas dit-il bien, dans sa quatrième lettre aux Africains, que l’Église universelle fut confiée aux évêques ; qu’on doit vénérer le successeur de Pierre (à Rome, Clément a été le premier évêque, EvodiusÉvodius à Antioche, Marc à Alexandrie) ; qu’André plaça sur le siége de Constantinople Stacchius ; dans la grande et sainte cité de Jérusalem fut placé par {{abréviation|N. S.|Notre Seigneur}} Jacques comme premier évêque, lequel en eut un autre pour successeur à qui succéda un troisième, et ainsi de main en main, jusqu’à nos jours. Tertullien, dans sa lettre à Papias, appelle tous les évêques les successeurs des Apôtres. Et Eusèbe de Pamphylie, et avec lui ''la majeure partie des Pères, prouvent la commune et antique forme de l’Église universelle, par la succession directe dans la dignité des Apôtres''. C’est donc chose évidente que la dignité épiscopale est différente de la presbytériale ; car c’est l’évêque qui impose les mains aux prêtres et non les prêtres à l’évêque, lequel, selon les constitutions apostoliques, doit être consacré par deux ou trois évêques. En outre, c’est l’évêque qui choisit le prêtre, mais non l’évêque qui est élu par les prêtres ou par le pouvoir séculier. La seule haute réunion ecclésiastique de la province où se trouve la ville pour laquelle l’évêque doit être élu, a droit à cette élection. Il est vrai, toutefois, qu’il arrive à une ville entière d’élire son évêque, mais ce n’est pas d’une manière arbitraire, laissant la confirmation du choix à l’assemblée (ecclésiastique), laquelle, quand elle trouve l’élection{{tiret|l’élec|tion}}
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{{tiret2|l’élec|tion}} conforme aux constitutions, proclame l’évêque élu, et l’établit par le moyen de l’imposition des mains et de l’invocation du Saint-Esprit. Enfin le prêtre reçoit sa dignité uniquement pour lui, tandis que l’évêque a le pouvoir de la communiquer à d’autres. Le prêtre reçoit sa dignité de l’évêque de qui il tient également la mission de conférer, avec les prières, le baptême, de célébrer le sacrifice non sanglant, de distribuer le sacré corps et le sang de notre Seigneur Jésus-Christ au peuple, d’administrer l’huile sainte aux fidèles, de bénir légalement et dans la crainte de Dieu ceux qui veulent s’unir en mariage, de prier pour les infirmes et pour le salut de tous, et pour qu’ils connaissent la vérité, et par-dessus tout, pour la rémission des péchés de tous les fidèles, des vivants comme des morts ; et enfin s’il se distingue en science et en vertu dans l’exercice du pouvoir qui lui est confié par l’évêque, il obtient également la faculté d’instruire les fidèles qui s’adressent à lui, pour apprendre à ces mêmes fidèles la voie qui conduit à la conquête du royaume céleste, exerçant l’office de la prédication du saint Évangile. L’évêque, outre tout ce qui convient à celui-ci, est le seul qui puisse administrer le saint chrême ; parce que, comme nous avons dit, il est le distributeur des saints sacrements et des grâces par le pouvoir du Saint-Esprit. À lui seul appartient de fixer l’ordre des prêtres et les autres ministres de l’autel, et de leur tracer leurs devoirs ; et il a notamment le droit particulier de lier et de délier et, par ordre de Dieu, de prononcer des jugements justes, et qui lui sont agréables. L’évêque proclame l’Évangile, confirme les orthodoxes dans leur foi, chasse de l’Église les récalcitrants comme des païens et des imposteurs, livre les hérétiques à la réprobation et damnation, et donne sa vie pour ses brebis. De tout cela il résulte l’incontestable prééminence de l’évêque sur le prêtre, comme il s’ensuit ''que tous les prétresprêtres pris ensemble ne sauraient point pattrepaître et gouverner l’Église de Dieu''. De telle sorte qu’un Père de l’Église a justement fait observer qu’il n’est pas si facile de trouver parmi les hérétiques
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un seul homme éclairé, parce que ces derniers ayant abandonné l’Église, l’Esprit saint les abandonne également. Aussi n’y a-t-il chez eux ni connaissance, ni lumière, mais au contraire les ténèbres et l’aveuglement y règnent ; parce que s’ils n’étaient pas aveuglés, ils n’auraient pas aboli des choses aussi claires, telles par exemple que le grand mystère de l’épiscopat dont la sainte Écriture fait mention ainsi que l’histoire ecclésiastique et les écrits des saints, et qui toujours et partout, a été reconnu et professé par l’Église universelle.
 
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