« Déclaration de la profession de foi de l’Église grecque orientale en 1723 » : différence entre les versions

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Nous croyons que Dieu dans sa bonté souveraine a prédestiné à la gloire tous ceux qu’il a choisis pour cela de toute éternité, et qu’il a abandonné à la damnation ceux qu’il a également réprouvés dès le commencement. Il ne s’ensuit pas cependant que par là Dieu ait voulu justifier les uns et réprouver les autres, et les damner ainsi sans aucune raison ; car ce serait incompatible avec un Dieu qui est le père impartial et universel de tous ; lequel veut que tout homme se sauve, et que tous arrivent à la connaissance de la vérité. — I Tim. Il{{sc|ii}}, 4. — Mais au contraire il suit de là qu’ayant prévu que les uns se seraient bien servis de leur liberté, et que les autres en auraient abusé, il a prédestiné les uns à la gloire et les autres à la réprobation. Quant à l’usage de la liberté, nous pensons de la manière suivante : La bonté de Dieu nous donne sa grâce divine qui nous éclaire, et pour cela est appelée grâce ''prévenante ;'' parce que, de même que la lumière éclaire celui qui marche dans les ténèbres, de même aussi la grâce est
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le guide de tous. Celui qui la désire, doit s’y soumettre (parce que la grâce aide ceux qui la cherchent, et non ceux qui lui résistent) et en suivre les inspirations. La grâce est absolument nécessaire au salut. Ainsi on {{corr|recoit|reçoit}} une grâce spéciale, laquelle coopérant dans l’homme, le fortifie et le consolide dans l’amour de Dieu, c’est-à-dire dans les bonnes œuvres que Dieu exige de nous (lesquelles nous sont inspirées par la grâce prévenante).

La grâce justifie pareillement l’homme, et le rend prédestiné ; tandis qu’au contraire ceux qui n’obéissent pas à la grâce, qui ne veulent pas la suivre, et n’obéissent pas aux commandements de Dieu, mais au contraire écoutent les instigations de Satan, abusent de la liberté qu’ils avaient reçue de Dieu afin de pratiquer volontairement la justice, et ainsi, d’eux-mêmes, ils se jettent dans la masse des réprouvés. Quant aux hérétiques blasphémateurs qui disent que Dieu prédestine ou réprouve sans avoir égard aux œuvres des réprouvés ou des prédestinés, nous déclarons qu’une opinion semblable est contraire à la raison et impie ; parce que, dans ce cas, la sainte Écriture se trouverait en contradiction avec elle-même, attendu qu’elle enseigne que les fidèles se sauvent par le moyen de la foi unie aux œuvres, lesquelles réunies constituent Dieu l’unique source de notre salut, parce que lui seul accorde la grâce illuminante, qui conduit l’homme à la connaissance de la divine vérité, et lui apprend à y coopérer (s’il ne résiste pas), et à faire tout ce qui est juste et agréable à Dieu, afin qu’il obtienne le salut. De cette manière, la liberté de l’homme n’est pas détruite, puisqu’il reste à son libre arbitre la faculté de suivre l’action de la grâce ou d’y résister. Or, ces vérités établies, n’est-ce pas contraire à la raison et sans aucun fondement, de vouloir soutenir que la volonté de Dieu est la cause du malheur des réprouvés ? N’est-ce point là prononcer une horrible calomnie contre Dieu ? N’est-ce point là proférer une monstrueuse injustice contre le ciel ? Dieu qui n’est pas capable de faire le mal, veut sans distinction et d’une égale manière
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le salut de tous. En lui il n’y a pas lieu à partialité. Aussi nous confessons que Dieu abandonne justement à la damnation ceux qui, suivant leur volonté corrompue et les mouvements de leur cœur pervers et endurci, persistent dans l’impiété. Mais nous n’avons jamais dit, nous ne dirons jamais que Dieu soit la cause de la peine et des tourments éternels, ou qu’il soit ennemi de l’homme ; lui qui, de sa propre bouche, dit que {{corr|le le|le}} Ciel se réjouit de la conversion d’un seul pécheur qui fait pénitence. Nous n’aurons pas l’audace de croire et de penser de la sorte, tant que nous conserverons l’usage de la raison, et nous abandonnons au contraire à la réprobation éternelle tous ceux qui pensent et parlent de cette manière, les croyant plus méchants que tous les infidèles.
 
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