« Déclaration de la profession de foi de l’Église grecque orientale en 1723 » : différence entre les versions

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Première question. Tous les chrétiens sont-ils obligés en général de lire la sainte Écriture ? Réponse. Nous savons que toute la sainte Écriture révélée de Dieu est utile et même nécessaire ; qu’il est tout à fait impossible d’avoir sans elle la foi chrétienne. Cependant tous ne peuvent pas la lire, mais seulement ceux qui connaissent de quelle manière on doit sonder, étudier et comprendre la sainte Écriture. De cette manière, il est permis à tout fidèle d’écouter la sainte Écriture, afin qu’il puisse croire dans son cœur la vérité, et la reconnaître pour son salut ; mais il n’est pas permis à tout le monde de lire sans guide certaines parties de l’Écriture, surtout dans l’Ancien Testament. Permettre la lecture de la sainte Écriture sans distinction à ceux qui n’ont pas d’expérience, c’est la même chose que donner aux petits enfants un mets dur et indigeste. Deuxième question. L’Écriture sainte est-elle compréhensible à tous ceux qui la lisent ? Réponse. Si la sainte Écriture était compréhensible à tous les Chrétiens, le Seigneur n’aurait pas donné l’ordre de l’expliquer à ceux qui veulent obtenir le salut éternel. Saint Paul aurait enseigné inutilement que le pouvoir d’enseigner a été concédé par Dieu à l’Église, et saint Pierre n’aurait pas pu dire qu’il y a dans les épîtres de saint Paul beaucoup de choses qui sont difficiles à comprendre. Puisqu’il y a dans la sainte Écriture des pensées profondes et sublimes, l’homme a donc besoin d’une explication, d’un éclaircissement de Dieu, pour l’approfondir, la comprendre véritablement, et pouvoir connaître la vérité, laquelle est unie à toute l’Écriture et au Saint-Esprit, son divin auteur. Et encore que les fidèles connaissent la doctrine évangélique du Créateur, de l’Incarnation du Fils de Dieu, de sa passion, de sa résurrection et de son ascencion, de sa naissance et de son jugement, pour laquelle doctrine beaucoup ont souffert la mort, il n’est pas cependant nécessaire à tous, ou si vous voulez mieux, il est impossible que tous les hommes puissent apprendre ce que le Saint-Esprit a révélé à ceux-là seulement qui se sont perfectionnés dans la sagesse et la sainteté. Troisième question. Que devons-nous croire par rapport aux images et au culte des saints ? Reponse. Parce qu’il y a des saints que l’Église catholique reconnaît et présente commetels, nous les vénérons comme amis de Dieu, lesquels supplient Dieu pour nous dans tous nos besoins. Le culte que nous rendons aux saints est de deux genres, l’un se rapporte à la Mère du Verbe divin, que nous vénérons comme serviteurs de Dieu, parce qu’elle est la Mère de Dieu ; ainsi, quoiqu’elle soit réellement la servante de Dieu, elle est cependant Mère de Dieu ; parce que, selon la chair, elle a donné le jour à une personne de la Trinité divine. De là, nous l’elevons en comparaison plus haut que les Anges et les saints, et nous lui apportons une plus grande vénération qu’il ne convient aux autres serviteurs de Dieu. Le second genre de çulte que l’on doit aux serviteurs de Dieu, se rapporte aux saints Anges, aux Apôtres, aux Prophètes, aux Martyrs, et en général à tous les saints. En outre, nous vénérons l’arbre de la venérable et vivifiante Croix, sur laquelle notre Rédempteur a souffert pour le salut du monde ; nous vénérons l’image de la Croix vivifiante, la Crèche de Bethléem, par laquelle nous avons été délivrés de notre honte ; nous vénérons le lieu de Golgotha, le tombeau vivifiant, et les autres lieux saints ; ensuite nous vénérons le saint Évangile et les vases sacrés dans lesquels le sacrifice est offert.Nous rendons un culte aux saints par louange, par commémorations annuelles et les fêtes générales, par la construction des saints temples et par le saint Sacrifice. Aussi vénérons-nous les images de Notre-Seigneur Jésus-Christ, de la sainte Vierge, mère de Dieu, et de tous les saints ; nous vénérons ces images et nous les baisons ; ensuite les images des Anges, représentés avec les formes sous lesquelles ile se sont montrés à quelques patriarches et prophètes ; nous figurons aussi le Saint-Esprit, comme il s’est fait voir en forme de colombe. — « . Si pour ce culte des saintes images quelques-uns nous font un reproche d’idolâtrie, nous le reconnaissons comme vain et comme absurde ; car nous n’adorons personne autre qu’un Dieu unique dans la Trinité. Mais nous vénérons les saints doublement : premièrement par rapport à Dieu, parce que nous les respectons comme serviteurs de Dieu ; secondement par rapport aux saints eux-mêmes, parce qu’ils sont les images vivantes de Dieu. En outre, lorsque nous rendons un culte aux saints comme serviteurs de Dieu, nous les vénérons rélativement ; car le culte des saintes images se rapporte à l’original ; de sorte que celui qui vénère l’image, en vénère par elle l’original ; il est donc impossible de séparer la vénération de l’image du culte de celui qui est représenté par l’image, mais tous les deux sont unis, ainsi que l’acte de vénération fait à un ambassadeur de l’empereur, ne peut être séparé de celui qu’on fait à l’empereur lui même. Les passages que les adversaires veulent trouver dans l’Écriture, ne parlent pas en confirmation de leurs absurdités, comme ils le pensent ; mais ces passages s’accordent parfaitement avec notre opinion. Si nous lisons la sainte Écriture, nous devons faire attention au temps, aux personnes, aux exemples et aux causes, Si nous trouvons que l’unique et même Dieu dit dans un lieu : « Ne te fais point d’image sculptée, pour ne » pas l’adorer et la servir, » que dans un autre lieu, il donne l’ordre de faire des chérubins ; et si nous voyons dans le temple les images sculptées des bœufs et des lions, nous ne devons pas considérer tout cela comme de l’idolâtrie, mais, ainsi que nous l’avons déjà dit, comme étant approprié au temps et aux autres circonstances. Les paroles, « Ne te fais aucune image » sculptée, » ne signifient, selon que nous l’entendons, rien autre chose que ceci : « N’adorez aucuns dieux étrangers et ne faites » aucun acte idolâtrique. » Quant à l’Église, depuis le temps des Apôtres, nous trouvons pratiqué le culte des images en général, lequel s’est conservé constamment jusqu’à nous. Nos adversaires citent les saints Pères, lorsque ceux-ci considèrent l’adoration des images comme une chose indécente ; mais ces saints hommes nous confirment, au contraire, dans notre doctrine, parce que dans leurs disputes, ils attaquent et blâment seulement ceux qui font aux images une adoration divine, ou qui apportent dans les temples sacrés les images de leurs parents morts. Ils frappent d’anathèmes de tels adorateurs ; mais ils ne blâment pas la vénération pour les saints et pour leurs images, ni pour la sainte Croix et tous les objets ci-dessus indiqués. Mais beaucoup de Pères et de conciles prouvent, qu’au temps des Apôtres il y avait déjà des images, et que les fidèles les vénéraient. En particulier le septième concile œcuménique a condamné l’opinion des hérétiques contraire à cette doctrine. Comme ce saint concile montre d’une manière claire, comment nous devons vénérer les saintes images, en condamnant ceux qui leur rendent une adoration divine et ceux qui nomment idolâtres les fidèles qui vénèrent ces mêmes images, nous aussi, nous livrons à la damnation tous ceux qui font une adoration à un saint ou à un ange, à une image, à la croix ou aux vases sacrés, ou à l’Évangile, ou à un objet quelconque, au ciel, ou sur la terre, ou dans la mer ; adoration que nous devons rendre seulement à Dieu dans la Trinité. Nous condamnons pareillement tous ceux qui appellent idolâtrie le culte des images, et qui, par conséquent, ne les vénèrent pas, et qui ne respectent pas la Croix et les saints, comme l’Église l’a commandé. Nous vénérons les saints et les saintes images, comme nous l’avons expliqué, et nous les peignons pour l’ornement des églises, afin qu’ils servent de livres aux illettrés, qu’ils les encouragent à l’imitation des vertus de ces saints, pour que ceuxci les appellent à eux, qu’ils leur viennent au secours dans leur amour encore imparfait, que ceux-là soient animés par ceux-ci à invoquer Dieu comme le gouverneur et père, et les saints comme ses serviteurs et nos aides et médiateurs auprès de lui. Les hérétiques blâment même les prières que les fidèles adressent à Dieu, et nous ne savons pas pourquoi ils se raillent particulièrement de la prière des moines. Nous croyons, au contraire, que la prière est un entretien avec Dieu, une supplique pour obtenir une juste grâce, que nous espérons recevoir de Dieu ; c’est une élévation à Dieu, un pieux et servent attrait vers Dieu, un désir intime de ce qui est en haut : c’est une médecine pour l’âme, une œuvre sainte qui plaît à Dieu, un signe de repentir et d’une forte espérance. On la fait soit dans l’esprit seulement, soit dans l’esprit et par la bouche en même temps. Dans la prière, nous considérons la bonté et la miséricorde de Dieu, nous reconnaissons notre indignité, nous excitons dans notre intérieur les sentiments de reconnaissance, nous promettons de nous convertir dans l’avenir à Dieu. La prière donne de la sorce à la foi et à l’espérance ; elle enseigne la patience, l’observation des commandements, et spécialement elle enseigne à obtenir la grâce céleste ; la prière porte des fruits, dont le nombre est très-grand ; on peut la faire à tous les temps, tenant le corps droit ou à genoux. L’utilité de la prière est si grande qu’elle est la nourriture et la vie de l’âme. Tout ce qu’on a dit jusqu’ici est fondé sur la sainte Écriture, et celui qui voudrait demander des preuves pour des vérités aussi incontestables, ressemblerait à un insensé, ou à un aveugle qui, en plein midi, douterait de la lumière du soleil. » Comme les hérétiques veulent également détruire tout ce que le Christ a ordonné, aussi ils attaquent la prière. Du reste, comme ils craignent de mettre au jour leur impiété, ils ne rejettent pas la prière en général, mais seulement celle des moines, à la seule fin d’exciter contre eux la haine des chrétiens, pour les représenter comme inutiles, sans culture, ignorants, comme des hommes à charge à la société civile. Ils le font expressément afin que personne ne veuille se faire instruire par les moines dans les dogmes de la vénérable et orthodoxe doctrine ; parce que le démon est astucieux en faisant le mal, et habile à conduire aux œuvres de vanité.De sorte que lui et ses partisans, qui sont les hérétiques, se soucient peu de l’exercice des bonnes œuvres, tandis qu’au contraire ils sont attentifs à précipiter les autres dans la corruption, et ils exercent leur profession dans les lieux où le Seigneur me tourne Pas ses regards. Enfin, qu’on nous accorde de pouvoir demander ce que pensent les hérétiques des prières des moines. S’ils pouvaient prouver que les moines, comme tels, ont en eux quelque chose d’incompatible avec ce qui convient à un fidèle et pieux chrétien, nous serions d’accord avec eux, et nous n’appellerions plus les moines du nom de moines, pas même de chrétiens. Mais, puisqu’au contraire les moines, avec une parfaite abnégation d’eux-mêmes, proclament par leur bouche la louange de Dieu, et révèlent constamment et dans tous les temps, autant qu’il est possible, la majesté de Dieu dans les prières et dans les psaumes, puisqu’ils chantent les paroles de la sainte Écriture, qu’ils lisent des hymnes ou qu’ils composent leurs prières particulières conformément à la sainte Écriture, alors ils accomplissent, selon notre opinion, l’œuvre des Apôtres et des Prophètes, ou pour mieux dire l’œuvre de Dieu. Si nous chantons les louanges de la rptzôn et du saint légendaire, nous ne faisons rien qui soit opposé à l’esprit chrétien ; puisque tous ces livres contiennent une sainte et vraie doctrine, se composent d’hymnes ou recueillis dans la sainte Écriture, ou faits selon l’inspiration de l’Esprit saint ; de telle sorte qu’on trouve des paroles diverses dans les psaumes et dans les hymnes, mais au fond nous chantons toujours ce que contient la sainte Écriture ; seulement nous le chantons aveç d’autres paroles. Que nos hymnes consistent dans les paroles de la sainte Écriture, cela résulte clairement de la circonstance que d’un verset de la sainte Écriture nous formons ce que nous appelons un zporz ;. Si nous récitons en outre des prières qui ont été composées par les anciens Pères, les hérétiques s’efforcent en vain de nous faire croire qu’elles contiennent des choses impies et scandaleuses ; parce que si cela était, nous eussions élevé la voix contre eux, comme l’ont fait les hérétiques. S’ils critiquent la prière quotidienne et non interrompue, nous leur demanderons en quoi cette prière nuit à eux et à nous ? En vain ils voudraient s’opposer à Jésus-Christ qui nous enseigne de veiller et de prier pour ne pas tomber dans la tentation. En vain ils s’opposeraient à saint Paul dans l’épître à ceux de Thessalonique et en beaucoup d’autres passages de la sainte Écriture. Nous n’avons pas cru chose nécessaire, de nous adresser à l’autorité d’autres pieux docteurs de l’Église catholique, dont le nombre est si grand depuis le temps du Christ jusqu’à nos jours ; parce qu’il suffit pour faire rougir les hérétiques de leur indiquer la puissante prière des Patriarches, des Apôtres et des Prophètes. Comme les moines imitent les Apôtres, les Prophêtes et les saints Pères, alors il est clair que leurs prières sont le fruit des dons de l’Esprit saint. Quant aux hérétiques qui vomissent des blasphèmes contre Dieu, et qui renversent tout l’ordre divin, la sainte Écriture nous montre suffisamment, et d’une manière très-douloureuse, que leurs inventions ne sont que malice et inventions du démon. L’objection que l’Église ne peut commander l’abstinence des viandes, sans exercer par le fait la violence et l’oppression, est également vaine. En attendant, l’Église a très-sagement procédé en cette affaire ; elle s’est fortifiée par la mortification de la chair, par la prière et le jeûne. Les saints furent les modèles pour cette doctrine, par la pratique de laquelle fut humilié le démon, notre adversaire, avec toutes ses legions et toutes ses puissances. Et avec cette doctrine, enfin, l’on rend facile la voie de la piété. De cette manière on n’a pas besoin de puissance, et l’on n’en fait pas d’usage.Au contraire on prie, on avertit, on enseigne ce qui est contenu dans nos saints livres, et l’on procède par la puissance de l’esprit. Constantinople, l’an 723 après la naissance de Jésus-Christ, dans le mois de septembre. Jérémie, par la grâce de Dieu, archevêque de Constantinople, de la Nouvelle Rome, patriarche œcuménique, soussigné de sa main propre, atteste et reconnaît que ceci est la doctrine orthodoxe de notre chrétienne, apostolique et catholique église orientale. Athanase, par la grâce de Dieu, patriarche de la grande et sainte ville d’Antioche, soussigné de sa main propre, atteste de même par le présent, confirme et reconnaît que ceci est la doctrine orthodoxe de notre, etc. Chrysanthe, par la grâce de Dieu, patriarche de la sainte ville de Jérusalem, soussigné de sa propre main, atteste de même et reconnaît par le présent, que, etc. Kallinik, d’Héraclée, soussigné, je m’accorde de cœur et de bouche avec les saints patriarches ci-dessus soussignés, et je reconnaîtrai ceci jusqu’au dernier soupir. Antoine, de Kisikea, je reconnais que ceci est la foi de l’Église catholique orientale. Dansius, de Nicomédie, soussigné de ma propre main, reconnais que ceci est la foi de l’Église catholique orientale. Gérasime, de Nicée, soussigné de ma propre main, reconnais que ceci est la doctrine de l’Église catholique orientale. Pacôme, de Chalcédoine, soussigné de ma propre main, reconnais et atteste que ceci est la dectrine de l’Église catholique orientale. Ignace, de Thessalonique, soussigné de ma propre main, reconnais et atteste que ceci est la doctrine de l’Église catholique orientale. Anthyme, de Philippopolis, soussigné de sa main, reconnaît et atteste que ceci est la doctrine de l’Église orientale catholique. Kallinik, de Varna, soussigné, reconnaît que telle est la doctrine de l’Église catholique orientale.
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