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DE LA BASSE-NORMANDIE

galette de fée ? demanda une jeune fille à la vieille qui avait parlé la première.

— Pas moi ; mais j’ai entendu dire à ma grand-mère qu’elle avait connu une femme qui en avait mangé.

— Et comment les fées lui avaient-elles donné de la galette ?

— On ne parle plus des fées aujourd’hui, continua la vieille, sans répondre à la question, mais on en parlait beaucoup dans ma jeunesse. On dit qu’il n’y en a plus depuis que les prêtres ont eu l’idée de se signer avec la couverture du calice. Autrefois tout en était plein.

— On les voyait ?

— On ne les voyait pas souvent, mais on les entendait chanter et causer entre elles. On les voyait aussi, mais généralement de loin, laver leur linge dans le ruisseau de la vallée du Hubilan, seulement c’était la nuit au clair de la lune.

— Et le jour, qu’est-ce qu’elles devenaient ?

— Je n’en sais rien ; mais il y a sous les falaises des houles qu’on appelle les trous des fées et sur les falaises des endroits qu’on appelle les jardins des fées.

— Mais les grottes des fées sont bien petites