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que, dans les contes indiens, on rencontre des héros et des héroïnes aux cheveux d’or et au teint blanc (fair-complexioned). »

On peut renvoyer, à ce sujet, à divers contes du recueil de miss Stokes, par exemple au conte n° 14 (p. 73) :

Le roi Dantâl avait un fils unique, appelé le Prince Majnoûn, « qui était un joli petit garçon aux dents blanches, lèvres rouges, yeux bleus, cheveux rouges et peau blanche (white skin). »

Dans le conte n° 11 (p. 62) du même recueil, une rânî (princesse), dont la beauté frappe tous ceux qui la voient, a « la peau blanche, blanche, (a fair, fair skin), les joues roses, les yeux bleus, les lèvres roses, les paupières d’or, les sourcils d’or, les cheveux d’or ».

Dans le conte n° 23 (p. 168), ceci encore est à noter.

Il y avait une maison où habitait la fée rouge. Elle était appelée la fée rouge, non parce que sa peau était rouge, car elle était tout à fait blanche (quite white), mais parce qu’autour d’elle tout était rouge, sa maison, ses habits et son pays.

Nous croyons que l’on peut citer en toute confiance les contes de ce recueil : ils ont, en effet, le mérite de n’avoir été publiés qu’après avoir été déclarés exacts quant à leur rédaction par les deux conteuses hindoues, les ayahs (« bonnes ») de miss Stokes (p. 238). Ainsi (ibid.), à propos des « cheveux rouges » de ce prince Majnoûn, Mme Stokes ayant poussé une exclamation mi-incrédule, mi-interrogative, la conteuse Dunknî lui répond : « Rouges ! oui, ils étaient rouges, rouges comme l’or. »

Un autre recueil, sérieusement fait, lui aussi, donne, dans un conte indien, recueilli par Mme F. A. Steel, le passage suivant [1] :

Un roi, à la chasse, se laisse entraîner bien loin dans la montagne par une biche blanche à cornes d’or et pieds d’argent, jusqu’à ce qu’il arrive dans un ravin auprès d’une misérable masure.

Là il trouve une vieille femme et sa fille, une jeune fille si gracieuse et si charmante avec son teint blanc et ses cheveux d’or, que le roi en reste cloué d’étonnement. Pendant qu’elle lui donne à boire, il la regarde dans les yeux, et aussitôt il comprend que la jeune fille n’est autre que la biche blanche qui vient de l’attirer si loin.

Bref, la beauté de la jeune fille fascine le roi, et il l’épouse.

Nous n’avons pas à raconter ce que fait ensuite « la rusée sorcière blanche » (the cunning white witch).

  1. Wide Awake Stories, recueil déjà cité, p. 99.