« La Vie de M. Descartes/Livre 3/Chapitre 12 » : différence entre les versions
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qu' il n' osa lui envoyer aucun avis ni aucune des
pensées qu' il avoit sur ce sujet.
La censure de Rome lui parut trop violente pour
pouvoir subsister long-têms dans sa vigueur. Aussi ne
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l' autorité du s. Siége d' avec celle d' une congrégation
particuliére.
Enfin il vint à bout de recouvrer le livre de Galilée
que
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persuaderont pas qu' il y eût de la dissimulation dans
tout ce qu' il a fait contre Galilée.
M Descartes feüilleta le livre de Galilée tout
entier dans le peu de têms qu' on lui avoit donné pour
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autrement que ne l' explique Galilée, quoi qu' il le fit
dépendre du mouvement de la terre aussi bien que lui.
Il remarqua dans cét ouvrage quelques unes des pensées
qu' il croyoit lui être tellement propres, que s' il les
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et que les digressions qu' il y mêle font qu' on ne se
souvient plus des prémiéres lorsqu' on lit les derniéres.
Mais aprés avoir considéré avec un peu d' attention la
maniére dont Galilée s' explique sur le mouvement de la
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le mouvement de la terre, et dont il l' avoit exprimé
dans son traité du monde qu' il vouloit supprimer.
Comme il sçavoit que ces messieurs ne s' arrêtent
souvent qu' aux termes et aux expressions des choses,
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systême que j' expose, je satisfais entiérement à ces
passages.
M Descartes s' avisa de cét expédient pour tâcher de
contenter également les personnes qui n' agissent que
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terre, des eaux et de l' air, mais plûtôt à la matiére
céleste qui emporte cette masse autour du soleil.
Quelque changement que M Descartes ait donné au tour
de ses expressions touchant le mouvement de la terre en
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aussi divers prédicateurs luthériens et calvinistes
élevez sous la discipline d' Aristote et de Ptolémée.
Plusieurs d' entre eux se trouvérent pour cette fois
unis de sentimens avec les inquisiteurs romains. M
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que rien ne m' a empêché jusqu' ici de publier ma
philosophie que la défense du mouvement de la terre.
Je ne l' en sçaurois séparer, à cause que toute ma
physique en dépend. Vous pourrez lui mander que je
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de mes raisons, je ne puis craindre qu' une vérité soit
contraire à l' autre.
C' étoit l' envie d' être orthodoxe en tout jusqu' aux
moindres choses qui faisoit parler M Descartes avec
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en parler encore long-têms aprés avec cet air de
présomption qu' il faisoit paroître par tout le reste.
Il ne me reste plus qu' un seul scrupule, dit-il à l' un
de ses amis, qui est touchant le mouvement de la terre.
Et pour cela j' ai donné ordre que l' on consultât pour
moi un cardinal, qui me fait l' honneur de m' avoüer pour
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j' espére pouvoir soûtenir seul sans beaucoup de peine
tous les efforts de mes envieux.
Cette nouvelle consultation qu' il fit faire à Rome
auprés de ce cardinal de ses amis qu' il ne nomme pas,
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paroissoit n' avoir pas moins de confiance que dans
celle du Cardinal De Baigné.
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