« La Vie de M. Descartes/Livre 2/Chapitre 6 » : différence entre les versions

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postes à garder le reste de leurs jours, ne servoit
de rien pour fixer ses irrésolutions.
 
Il y avoit déja longtêms que sa propre expérience
l' avoit convaincu du peu d' utilité des mathématiques,
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servir. Les attaches qu' il eut pour la géométrie
subsistérent un peu plus longtêms dans son coeur.
 
Les mathématiciens de Hollande et d' Allemagne qu' il
avoit vûs pendant ses voyages avoient contribué à les
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1638, '' il y avoit plus de quinze ans qu' il faisoit profession de négliger la géométrie, et de ne plus s' arrêter jamais à la solution d' aucun problême, qu' à la priére de quelque ami ''
.
 
Durant ses études de mathématiques il avoit eu soin
de lire avec attention les traittez qu' il en put
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à l' égard des figures, et ils lui en représentoient
plusieurs dont ses yeux ne pouvoient disconvenir.
 
Mais son esprit éxigeoit autre chose d' eux. Il auroit
souhaité qu' ils lui eussent fait voir les raisons
pour lesquelles cela étoit ainsi, et qu' ils lui
eussent produit les moiens d' en tirer les consequences.
 
C' est ce qui fit qu' il fut moins surpris dans la suite
de voir que la plûpart des habiles gens, méme parmi
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voient rebutez par les difficultez et les embarras
qui se rencontrent dés l' entrée.
 
Il ne trouvoit rien effectivement qui lui parût moins
solide que de s' occuper de nombres tout simples et de
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expose à perdre
la route que sa lumiére nous trace.
 
Voila une partie des motifs qui le portérent à renoncer
aux mathématiques vulgaires. Mais il paroît que le
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de pousser le mépris qu' il faisoit de ces sciences
dans la maniére de les cultiver ou de les enseigner.
 
Car venant à faire réfléxion sur la conduite des
anciens philosophes, qui ne vouloient recevoir
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fussent nouvelles et inconnuës au vulgaire pour
attirer l' admiration publique.
 
Les prémiéres semences de vérité, que la nature à
mises dans l' esprit de l' homme, qui nous font corriger
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crainte de la rendre méprisable en la divulguant, sous
prétexte qu' elle étoit trés-simple et trés-facile.
 
Et il leur sçavoit mauvais gré de n' avoir voulu
substituer à la place de cette véritable science que
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au lieu de montrer l' art en lui même pour ne dupper
personne, et faire cesser l' admiration des simples.
 
M Descartes ne fut pas le prémier qui s' apperçût du
mauvais état où étoit cette science des anciens, et
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figures inéxplicables, dont on a coûtume de la
surcharger.
 
Les pensées qui lui vinrent sur ce sujet lui firent
abandonner l' étude particuliére de l' arithmétique
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ce qui peut faire mériter le nom de science et de
mathématique particuliére aux autres connoissances.
 
Voila le dénouëment de la difficulté qu' il y auroit à
croire que M Descartes eût absolument renoncé aux
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même traittement à la physique, si l' on ne trouve le
tour qu' on peut donner à une résolution si surprenante.
 
Il faut avouër que se trouvant quelquefois découragé
par le peu de certitude qu' il remarquoit dans ses
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dessein de ne plus s' appliquer qu' à la science de bien
vivre.
 
Au milieu de ces loüables mouvemens il avoit embrassé
l' étude de la morale. Il la reprit tout de nouveau
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qui ne dépendent que de la prudence et de l' autorité
des hommes.
 
M Descartes fut deux mois et quelques jours à
Paris, entretenant ses amis de cette illusion où
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quitter la ville vers le commençement du mois de may,
pour retourner en Bretagne auprés de ses parens.
 
Aprés avoir passé quelques jours à Rennes, il prit
le consentement de m. Son pére, pour vendre en Poitou
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majeur : et il s' en alla à Poitiers, puis à
Châtelleraut vers la fin du mois de may.
 
Il emploia dans ces négociations le mois de juin
entier et la moitié de celui de juillet. Il disposa
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deux autres métairies qui lui avoient été données
autour de Châtelleraut ; et d' une maison à Poitiers.
 
Les deux métairies, appellées l' une la '' grand-maison ''
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'' Monsieur Du Perron ''
, au moins dans sa famille.
 
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