« La Consolation de la philosophie » : différence entre les versions

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déjà assez digne d'étonnement, tu en conviens sans doute; mais voici qui est plus grave : tandis que le vice règne et prospère, la vertu non seulement se voit frustrée de toute récompense, mais elle est encore foulée aux pieds des scélérats et traînée au supplice à la place du crime. Que les choses se passent ainsi dans le royaume d'un Dieu qui sait tout, qui peut tout, et qui ne veut que le bien, c'est ce dont on ne peut assez s'étonner ni se plaindre. » Elle alors « Ce serait, en effet, un incroya­ble sujet de stupéfaction, et la plus horrible des monstruosités si, comme tu le penses, chez un père de famille si grand, dans une maison si bien ordonnée, d'ignobles vases s'étalaient à la place d'honneur, tandis que des vases précieux se terniraient dans la poussière ; mais il n'en est pas ainsi: En effet, si nous maintenons entières les conséquences que nous avons tirées de nos principes, celui dont le gouvernement nous occupe t'appren­dra lui-même que la puissance appartient toujours aux bons, et que l'abjection et la faiblesse sont toujours le lot des méchants; que le vice n'est jamais sans pu­nition, ni la vertu sans récompense; que le bonheur est toujours réservé aux bons, et le malheur aux méchants. Il te révélera encore d'autres vérités du même genre, qui imposeront silence à tes plaintes et te rendront la force et le courage. Et maintenant qu'instruit par mes leçons tu sais en quoi consiste la vraie félicité et en quel lieu elle réside, je vais rapidement toucher tous les points qu'il me paraît nécessaire d'examiner d'abord, puis je t'indiquerai la route qui doit te ramener à ta demeure. Je donnerai même à ton esprit des ailes pour s'élever dans l'espace. Affranchi de toute inquiétude, c'est `sous ma conduite, par mon sentier, sur mon char, que tu retourneras sain et sauf dans ta patrie.
 
Pour monter jusqu'au ciel j'ai des ailes de flamme
Comme les purs esprits;
Ose les essayer, prends l'essor, et ton âme
Pour les fausses grandeurs de cette terre infâme
N'aura que des mépris.
Elle dépassera, dans son hardi voyage,
La coupole de l'air,
Les vastes régions où flotte le nuage,
Et l'immense foyer qui brûle au voisinage
Du tournoyant éther.
Elle atteindra, planant d'espaces en espaces,
Les astres radieux;
Aux traces de Phéhus elle joindra ses traces,
Ou suivra le Vieillard qui promène ses glaces
Aux limites des cieux.
Elle escortera Mars, fidèle satellite,
Dans ses détours, et puis,
D'un vol rapide et sûr contournera l'orbite
De la planète d'or qui dans l'azur gravite,
Reine et flambeau des nuits.
Lasse de contempler ce multiple miracle,
Des cieux supérieurs
Et du mobile éther brisant le frêle obstacle,
Ses regards reposés jouiront du spectacle
Des divines splendeurs.
 
C'est de cet empyrée éclatant de lumière
Que le maître des rois,
Immuable, conduit sou char dans la carrière,
Et que, le sceptre en main, à la nature entière
Il impose ses lois.
Lorsque tu reverras cet océan de vie Oh tu mets ton salut
Oh tu mets ton salut
« Voilà, je m'en souviens, oai, voilà ma patrie, Diras-tu, c'est de là que mon âme est sortie, C'est là son dernier but. »
Diras-tu, c'est de là que mon âme est sortie,
C'est là son dernier but. »
Puis, si tu veux encor contempler les ténèbres De la terre, astre vil,
De la terre, astre vil,
Les monstres couronnés et les tyrans célèbres
Les monstres couronnés et les tyrans célèbres T'apparaîtront de loin traînant leurs jours funèbres Dans un funèbre exil.
Dans un funèbre exil.
 
C'est de cet empyrée éclatant de lumière Que le maître des rois, Immuable, conduit sou char dans la carrière, Et que, le sceptre en main, à la nature entière Il impose ses lois.
Lorsque tu reverras cet océan de vie Oh tu mets ton salut
« Voilà, je m'en souviens, oai, voilà ma patrie, Diras-tu, c'est de là que mon âme est sortie, C'est là son dernier but. »
Puis, si tu veux encor contempler les ténèbres De la terre, astre vil,
Les monstres couronnés et les tyrans célèbres T'apparaîtront de loin traînant leurs jours funèbres Dans un funèbre exil.
-Par le ciel! m'écriai-je, tu me fais là de magnifiques promesses ! Je ne doute pas pourtant que tu ne sois en mesure de les tenir; mais puisque tu as excité ma curio­sité, hâte-toi de la satisfaire. -Pour commencer, dit-elle, je te ferai voir que les bons sont toujours en possession de la puissance, et que les méchants n'ont que la faiblesse en partage; ces deux propositions se prouvent l'une. par l'autre; le bien, en effet, étant le contraire du mal, s'il est démontré que la puissance est l'attribut du bien, il est évident que la faiblesse est celui du mal; et si le mal a pour caractère distinctif la fragilité, il est clair que le bien