« L’Uscoque (1854) » : différence entre les versions

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==__MATCH__:[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 7, 1854.djvu/154]]==
 
plaisanterie, car il a tout à fait changé cette histoire, dont au reste je
L’USCOQUE.
 
« Je crois, Lélio, dit Beppa, que nous avons endormi le digne Asseim Zuzuf.
 
— Toutes nos histoires l’ennuient, dit l’abbé. C’est un homme trop grave
pour s’intéresser à des sujets aussi frivoles.
 
— Pardonnez-moi, répondit le sage Zuzuf. Dans mon pays, on aime les contes
avec passion ; dans nos cafés, nous avons nos conteurs comme ici vous avez
vos improvisateurs. Leurs récits sont tour à tour en prose et en vers.
J’ai vu le poëte anglais les écouter des soirées entières.
 
— Quel poëte anglais ? demandai-je.
 
— Celui qui a fait la guerre avec les Grecs, et qui a fait passer dans les
langues d’Europe l’histoire de Phrosine et plusieurs autres traditions
orientales, dit Zuzuf.
 
— Je parie qu’il ne sait pas le nom de lord Byron ! s’écria Beppa.
 
— Je le sais fort bien, répondit Zuzuf. Si j’hésite à le prononcer, c’est
que je n’ai jamais pu le dire devant lui sans le faire sourire. Il paraît
que je le prononce très-mal.
 
— Devant lui ! m’écriai-je ; vous l’avez donc connu ?
 
— Beaucoup, à Athènes principalement. C’est là que je lui ai raconté
l’histoire de ''l’Uscoque''>, qu’il a écrite en anglais sous le titre du
''Corsaire'' et de ''Lara''.
 
— Comment, mon cher Zuzuf, dit Lélio, c’est vous qui êtes l’auteur des
poëmes de lord Byron ?
 
— Non, répondit le Corcyriote sans se dérider le moins du monde à cette
plaisanterie, car il a tout à fait changé cette histoire, dont au reste je
ne suis pas l’auteur, puisque c’est une histoire véritable.