« Horace (Sand) » : différence entre les versions

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==__MATCH__:[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/165]]==
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/165]]==
tenté de faire un peu attentivement la critique du beau jeune homme de ce temps-ci ; et ce ''beau'' n’est pas ce
qu’à Paris on appelle ''lion''. Ce dernier est le plus inoffensif des
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l’étrange industrie de se voler elle-même en retranchant chaque jour,
à la consommation de sa famille, un peu du nécessaire : cela fait une
triste vie, sans charité, sans gaieté, sans variété et sans hospitalité.s
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/166]]==
ans hospitalité.
Mais qu’importe aux riches, qui trouvent la fortune publique
très-équitablement répartie ! « Si ces gens-là veulent élever leurs
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parfaitement qu’il pouvait impunément déranger dix fois par heure sa
coiffure, parce que, selon l’expression qui lui échappa un jour devant
moi, ses
moi, ses cheveux ''étaient admirablement bien plantés.'' Il était habillé
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/167]]==
cheveux ''étaient admirablement bien plantés.'' Il était habillé
avec une sorte de recherche. Il avait un tailleur sans réputation et
sans notions de la vraie ''fashion'', mais qui avait l’esprit de le
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bouillonne à l’idée d’une injustice. Les grandes choses m’enivrent
jusqu’au délire. Je n’en tire et n’en peux tirer aucune vanité, ce
me semble ; mai
me semble ; mais, je le dis avec assurance, je me sens de la race des
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s, je le dis avec assurance, je me sens de la race des
héros ! »
 
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— Peut-être. Qu’importe ? Demandez à votre propre coeur ce que c’est que
l’amour.
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/169]]==
 
— Dieu me damne si je m’en doute, s’écria-t-il en haussant les épaules.
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sotte.
 
Elle servit notre modeste déjeuner, qu’elle avait préparé elle-même, et
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/170]]==
préparé elle-même, et
cette action prosaïque souleva de dégoût le coeur altier d’Horace. Mais
lorsqu’elle s’assit entre nous deux, et qu’elle lui fit les honneurs
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— Ne faites pas attention, » dit le rapin en grimpant sur la commode ;
et, ayant mis sa casquette entre son coude et son genou, il essuya d’un
mouchoir à carreaux sa figure inondée de sueur et parla en ces
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figure inondée de sueur et parla en ces
termes, les jambes pendantes et le reste du corps dans l’altitude du
''Pensieroso'' :
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un n’a parlé comme j’aurais voulu. Pas un ne comprenait. Je me suis dit
alors : À quoi bon faire de l’art pour un public qui n’y voit et qui n’y
 
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/172]]==
entend goutte. C’était bon ''dans les temps !'' Moi je vais prendre un
autre métier pourvu que ça me rapporte de L’argent.
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et une indomptable droiture d’intention. Il y avait à la commissure
des narines des délicatesses exquises pour un adepte de Lavater ; et le
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front, qui était d’une structure admirable dans le sens de la statuaire,
ne l’était pas moins au point de vue phrénologique. Pour moi, qui étais
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Louison, qui avait déjà quinze ans, devenait jolie, et que les gens du
quartier s’en apercevaient. La voilà qui prend Louison en haine, qui
commence à lui reprocher d’être une petite coquette, et pis que cela.
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/174]]==
pis que cela.
La pauvre Louison était pourtant aussi pure qu’un enfant de dix ans, et
avec cela, fière comme était notre pauvre mère. Louison, désespérée, au
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discrétion, je ne savais pas si j’étais bien ou mal mis. J’avais bien
autre chose dans la cervelle, et je marchai à côté de lui sur les quais,
lui parlant peinture ; car c’était mon idée fixe. Il parut s’intéresser à
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/175]]==
parut s’intéresser à
ce que je lui disais. Peut-être aussi n’était-il pas fâché de se montrer
avec un des ''bras-nus'' des glorieuses journées, et de faire croire par
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Horace me fréquentait de plus en plus. Il me témoignait une sympathie à
laquelle j’étais sensible, quoique Eugénie ne la partageât point. Ilquoi
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que Eugénie ne la partageât point. Il
lui arriva plusieurs fois de rencontrer chez moi le petit Masaccio, et
malgré le bien que je lui disais de ce jeune homme, loin de partager
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prenant le café avec lui chez Poisson. La journée avait été orageuse,
et de grands éclairs faisaient par intervalles bleuir la verdure des
marronniers du Luxembourg. La dame du comptoir était belle comme
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comptoir était belle comme
à l’ordinaire, plus qu’à l’ordinaire peut-être ; car la mélancolie
habituelle de son visage était en harmonie avec cette soirée pleine de
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M. Poisson parlait ainsi debout, à deux pas de ma petite table, le coude
appuyé, majestueusement sur la face externe du comptoir d’acajou où sa
fem
femme trônait d’un air aussi ennuyé qu’une reine véritable. La figure
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me trônait d’un air aussi ennuyé qu’une reine véritable. La figure
ronde et rouge de l’époux sortait de sa chemise à jabot de mousseline,
et son embonpoint débordait un pantalon de nankin ridiculement tendu sur
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d’années, c’est-à-dire quand on est établi bien ou mal, qu’on soit
juste-milieu, légitimiste ou républicain, qu’on soit de la nuance des
''Débats'', de la ''Gazette'' ou du ''National'', on inscrit sur sa porte,insc
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rit sur sa porte,
sur son diplôme ou sur sa patente, qu’on n’a, en aucun temps de sa vie,
entendu porter atteinte à la sacro-sainte propriété.
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beaucoup qu’ils fussent vicieux, et que leurs jours s’écoulassent dans
l’abrutissement, leurs nuits dans l’orgie. En un mot, j’ai vu beaucoup
plus d’étudiants dans le genre d’Horace, que je n’en ai vu dans celui de
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dans le genre d’Horace, que je n’en ai vu dans celui de
l’''Étudiant'' esquissé par l’écrivain que j’ose ici contredire.
 
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de ce genre de vie, à la troisième. C’est alors qu’il va au parterre des
Italiens, et qu’il commence à s’habiller comme tout le monde. Mais un
 
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/181]]==
certain nombre de jeunes gens reste attaché à ces habitudes de flânerie,
de billard, d’interminables fumeries à l’estaminet, ou de promenade par
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réticences.
 
— Voilà ! écoutez ! répondit le président. Je peux bien le dire : cela ne
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Je peux bien le dire : cela ne
fait aucun tort à la dame. Ah ! tu écoutes, toi ? ajouta-t-il en voyant
Arsène toujours derrière lui. Tu voudrais faire le capon, et redire cela
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dernier étage. Je remontai vingt fois jusqu’à ma porte ; je redescendis
autant de fois l’escalier. Le plus profond silence régnait dans ma
 
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/183]]==
mansarde et dans toute la maison. Plus je combattais ma folie, plus elle
s’emparait de mon cerveau. Une sueur froide coulait de mon front. Je
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la tente de son café à la grille du Luxembourg, comptant sans doute sur
la beauté d’une telle enseigne pour achalander son établissement. Cette
secrète pensée n’empêchait pas M. Poisson d’être fort jaloux, et, à lan’empêcha
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it pas M. Poisson d’être fort jaloux, et, à la
moindre apparence, il s’emportait contre Marthe, et la rendait fort
malheureuse. On assurait même dans le quartier qu’il l’avait souvent
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offert une retraite et la couvrir de sa protection. Son chaperonnage
était assez respectable ; tous mes amis professaient à bon droit pour
E
Eugénie une haute estime, et je ne me vantai jamais, comme on peut le
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ugénie une haute estime, et je ne me vantai jamais, comme on peut le
croire, de mon ridicule accès de jalousie.
 
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« Vous avez bien de la bonté, monsieur et madame, dit Louison en jetant
un coup d’œil prohibitif à Suzanne ; mais nous n’avons pas faim. »
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/186]]==
pas faim. »
 
Elle avait l’air désespéré ; Suzanne s’était hâtée de défaire les malles
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vanité et les suggestions de la paresse précipitent dans le mal.
 
[Illustra
[Illustration : Chut ! ne faites pas de bruit !]
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/187]]==
tion : Chut ! ne faites pas de bruit !]
 
Malgré mon empressement à la rassurer, Marthe vit ce qui se passait en
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qui domine l’enfance : je tombai dans la paresse. Je voyais à peine mon
père ; il partait le matin avant que je fusse éveillée, et ne rentrait
que tard le soir lorsque j’étais couchée. Il travaillait vite et bien ;
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/188]]==
et bien ;
mais à peine avait-il touché quelque argent, qu’il allait le boire ; et
lorsqu’il revenait ivre au milieu de la nuit, ébranlant le pavé sous son
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j’y fus toujours lente et maladroite. La souffrance avait étiolé mes
facultés actives ; je ne vivais que de rêverie, heureuse quand je n’étais
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/189]]==
pas rudoyée, terrifiée et presque abrutie quand je l’étais.
 
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avait beaucoup de goût et d’invention. Louison cousait rapidement et
avec une solidité cyclopéenne. Suzanne n’était pas maladroite. Eugénie
 
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/190]]==
ferait les affaires, essaierait les robes, dirigerait les travaux, et
partagerait loyalement avec ses associées. Chacune, étant intéressée
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la jeunesse. Horace ne l’avait pas encore ; et n’ayant ni ressenti les
émotions passionnées ni vu leurs effets dans la société ; en un mot,
n’ayant appris ce qu’il savait que dans les livres, il ne pouvait être
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/191]]==
que dans les livres, il ne pouvait être
poussé ni par une révélation supérieure ni par un besoin généreux, au
choix de tel ou tel récit, de telle ou telle peinture. Comme il était
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c’est-à-dire qu’il s’élança sous les roues de sa voiture (après l’avoir
guettée à la sortie), sans toutefois se laisser faire aucun mal ; puis
il jeta un ou deux bouquets sur la scène ; puis enfin il lui écrivit unepu
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is enfin il lui écrivit une
lettre délirante, comme il avait écrit quelques semaines auparavant à
madame Poisson. Il ne reçut pas plus de réponse cette fois que l’autre,
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assidues, mais régulières et durables, qui pouvaient toujours me
mettre en rapport, à ma première velléité, avec ce que le faubourg
Saint-Germain avait de plus brillant et de plus aimable. J’avais unbrillan
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/193]]==
t et de plus aimable. J’avais un
unique habit noir qu’Eugénie me conservait avec soin pour ces grandes
occasions, des gants jaunes qu’elle faisait servir trois fois à force de
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se fût jamais avisé tout seul, et s’étonna de l’indifférence, peut-être
affectée, avec laquelle Marthe assistait à ces préparatifs. Au fond,
Marthe s’inquiétait beaucoup de cette fantaisie d’aller dans le monde,
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/194]]==
dans le monde,
et quoiqu’elle ne se fût point avoué qu’elle aimait Horace, elle avait
le coeur serré d’une épouvante secrète. Il y eut un moment où Horace,
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Les parvenus de ce temps-ci ont poussé à l’ombre de l’industrie, dans
l’atmosphère pesante des usines, l’âme toute préoccupée de l’amour du
gain, et toute paralysée par une ambition égoïste. Mais leurs enfants,l
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/195]]==
eurs enfants,
élevés dans les écoles publiques, avec ceux de la petite bourgeoisie,
qui, à défaut d’argent, veut parvenir, elle aussi, par les voies de
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allée voisine, m’appela d’un signe.
 
[Illustra
[Illustration : La vicomtesse Léonie de Chailly.]
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/196]]==
tion : La vicomtesse Léonie de Chailly.]
 
« Tu as un ami bien bruyant, me dit-elle : qu’a-t-il donc à tempêter de la
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inquiéter et intimider. Sa maigreur était effrayante et ses dents
problématiques ; mais elle avait des cheveux superbes, toujours arrangés
avec un soin et un goût remarquables. Sa main était longue et sèche,rem
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/197]]==
arquables. Sa main était longue et sèche,
mais blanche comme l’albâtre, et chargée de bagues de tous les pays du
monde. Elle possédait une certaine grâce qui imposait à beaucoup de
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vous disiez comme cela que c’était bien dommage qu’il se fût fait valet,
et qu’il était perdu. Et mademoiselle Marton, au lieu de vous
traiter co
traiter comme vous le méritiez pour ce mot-là, disait d’un petit air
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/198]]==
mme vous le méritiez pour ce mot-là, disait d’un petit air
étonné : — Comment donc ? comment donc, perdu ? — Oui, que vous avez dit : il
aurait beau changer de condition, maintenant, il lui resterait toujours
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Le soir, Eugénie, pour éviter de recevoir la visite d’Horace, qui
s’était annoncé pour cette heure-là, nous proposa de faire un tour de
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/199]]==
, nous proposa de faire un tour de
promenade. Marthe accepta avec empressement, et nous étions déjà tous
sur l’escalier, lorsque Louison dit qu’elle ne se sentait pas bien, et
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n’avait su lui exprimer. Le pauvre Arsène n’avait jamais osé, jamais pu
parler que d’amitié. Sa personne n’avait aucune séduction, son langage
aucune poésie, ou du moins aucun art. Les autres amours que Marthe avaitmo
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/200]]==
ins aucun art. Les autres amours que Marthe avait
inspirés étaient des fantaisies impertinentes qu’elle avait réprimées,
ou des passions brutales qui l’avaient effrayée. Depuis le jour où
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ambition quelque chose de trop personnel qui lui a montré l’avenir sous
un jour d’égoïsme. À présent qu’il aime, son âme va s’ouvrir à des
notions
notions plus larges, plus vraies, plus généreuses. Le dévouement va
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/201]]==
plus larges, plus vraies, plus généreuses. Le dévouement va
se révéler, et, avec le dévouement, la nécessité et le courage de
travailler. »
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— Eugénie, dit Horace en lui prenant les mains avec feu, ne me jugez pas
sans me comprendre. Vous vous repentiriez un jour de m’avoir avili aux
yeux d
yeux de Marthe et aux miens propres. Je n’ai pas les doutes infâmes que
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/202]]==
e Marthe et aux miens propres. Je n’ai pas les doutes infâmes que
vous m’attribuez. Je parle sans mesure et sans discernement peut-être ;
mais aussi votre susceptibilité s’effarouche pour des mots, et la mienne
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Marthe ne saura jamais le service que tu viens de me rendre. »
 
[Ill
[Illustration : Tenez, lui dit-il en lui remettant la lettre.]
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/203]]==
ustration : Tenez, lui dit-il en lui remettant la lettre.]
 
Il passa dans mon cabinet, où je venais de rentrer moi-même, et,
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rende grâce et qu’elle y renonce à jamais.
 
[Illustration : Non ! non ! elle ne rentrera pas avec Théophile, dit
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/204]]==
non ! elle ne rentrera pas avec Théophile, dit
Arsène.]
 
Ligne 4 677 ⟶ 4 753 :
 
Quand je rentrai chez moi, je trouvai Marthe d’une gaieté charmante.
Horace, d’abord troublé par la présence de son rival, s’était battu les
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/205]]==
présence de son rival, s’était battu les
flancs pour être aimable, et celle qui l’aimait ne se faisait pas prier
pour trouver son esprit ravissant. Elle ne s’était seulement pas doutée
Ligne 4 823 ⟶ 4 901 :
verras aussi qu’il sera le premier à nous en parler, et à être content
quand nous dirons du mal d’elle.
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/206]]==
 
— C’est égal, je ne le ferai jamais, dit Suzanne.
Ligne 4 960 ⟶ 5 039 :
Marthe savait bien qu’il reviendrait le lendemain, et qu’il demanderait
pardon de ses torts ; mais elle était de ces âmes tendres et passionnées
qui ne savent pas attendre fièrement la fin d’une crise douloureuse.f
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/207]]==
ièrement la fin d’une crise douloureuse.
Elle se leva, jeta son châle sur ses épaules, et s’élança vers la porte.
 
Ligne 5 134 ⟶ 5 215 :
me quitta, en me jurant qu’il allait rentrer aussitôt chez lui.
 
Dès que je l’eus vu prendre cette direction, je courus à l’hôtel de
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/208]]==
courus à l’hôtel de
Narbonne ; je m’informai d’Horace. « Il est là-haut enfermé avec une
demoiselle ou une dame, répondit la portière, enfin avec ce que vous
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Arsène, et il me suppliait de le chasser d’ici, et de ne jamais le
revoir. J’y aurais consenti, oui, j’aurais eu cette faiblesse, s’il
eût
eût persisté à me le demander avec tendresse. Mais, dès mon premier
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/209]]==
persisté à me le demander avec tendresse. Mais, dès mon premier
mouvement d’hésitation, il me laissait voir un dépit et une aigreur qui
me rendaient la force de lui résister ; car, moi aussi, je prenais du
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peu diplomate, que je n’ai pensé à rien, et que j’ai cédé à l’ivresse du
moment. Mais ce matin, en me résumant, j’ai reconnu qu’au lieu d’un
 
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/210]]==
sot repentir je devais avoir le contentement et l’énergie d’un amant
heureux.
Ligne 5 566 ⟶ 5 653 :
elle te nuit, je me retire. Seulement, ne me dis pas que c’est pour
toujours, et promets-moi que quand tu auras besoin de moi, tu me
rappelleras. Tu n’auras qu’un mot à dire, un geste à faire, et je serai
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/211]]==
mot à dire, un geste à faire, et je serai
à tes ordres. Tiens, Marthe, si tu veux, je passerai tous les jours sous
ta fenêtre : tu n’as qu’à y attacher un mouchoir, un ruban, un signe
Ligne 5 610 ⟶ 5 699 :
vainement de les détourner. Toutes nos démarches furent infructueuses.
Horace, prévoyant que nous ne lui abandonnerions pas sa proie sans la
lui disputer, avait changé immédiatement de domicile Il avait loué, dans
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/212]]==
Il avait loué, dans
un autre quartier, une chambre où il vivait avec Marthe, si caché,
qu’il nous fallut plus d’un mois pour les découvrir. Quand nous y fûmes
Ligne 5 651 ⟶ 5 742 :
idées si vagues et si diverses sur l’espèce en général, qu’il jouait
avec Marthe comme un enfant ou comme un chat joue avec un objet inconnu
qui l’attire et l’effraie en même temps. Après les sombres et délirantesdél
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/213]]==
irantes
figures de femmes dont le romantisme avait rempli l’imagination des
jeunes gens, l’élément féminin du dix-huitième siècle, ''le Pompadour'',
Ligne 5 782 ⟶ 5 875 :
recevoir de moi aucun service, qu’il avait subi ma protection à son insu
et par oubli total de mes offres et de mes démarches, qu’il me priait de
ne plus me mêler de ses affaires, et que le tailleur serait payé dans
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/214]]==
et que le tailleur serait payé dans
huit jours. Il fut payé effectivement, mais ce fut par moi ; car Horace
oublia aussi vite les promesses qu’il venait de lui faire que celles
Ligne 5 927 ⟶ 6 022 :
 
— Tu veux bien aller au Mont-de-Piété, toi ? Au Mont-de-Piété ! avec les
femmes les plus viles, avec les filles perdues ! Ce serait la première
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/215]]==
les filles perdues ! Ce serait la première
fois de ta vie, n’est-ce pas ? réponds, Marthe ! Dis-moi que tu n’y as
jamais été.
Ligne 6 088 ⟶ 6 185 :
amour-propre. Chaignard était rouge, écumant, furieux ; l’huissier, ne
voyant point à mordre sur des voies de fait d’une espèce aussi délicate
que des sarcasmes, attendait d’un air attentif quelque mot plus tranchéatt
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/216]]==
entif quelque mot plus tranché
qui constituât un délit d’offense punissable par la loi. Le portier,
qui n’aimait pas son maître, riait, dans sa barbe grise et sale, des
Ligne 6 229 ⟶ 6 328 :
caractères légers ont cela de particulier, que les obstacles et les
privations irritent leur soif de jouissances, et redoublent leur au lace
à se les procurer. Après avoir confessé à sa scrupuleuse compagne le
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/217]]==
compagne le
véritable état de ses affaires, après lui avoir laissé lire les lettres
de doux reproches et de plaintes bien fondées que sa mère lui écrivait,
Ligne 6 354 ⟶ 6 455 :
 
« La religion, comme nous l’entendons, nous, c’est le droit sacré de
l’humanité. Il ne s’agit plus de présenter au crime un épouvantail aprèsprése
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/218]]==
nter au crime un épouvantail après
la mort, au malheureux une consolation de l’autre côté du tombeau.
Il faut fonder en ce monde la morale et le bien-être, c’est-à-dire
Ligne 6 492 ⟶ 6 595 :
Paul Arsène, frappé de ce qu’elle lui fit entrevoir dans une première
conversation, alla écouter les prédications saint-simoniennes. Il se
lia avec de jeunes apôtres ; et sans avoir précisément le temps de
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/219]]==
apôtres ; et sans avoir précisément le temps de
s’instruire, il se mit au courant de la discussion, et s’y forma un
jugement, des sympathies, des espérances. Ce fut une rapide et profonde
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qu’Arsène essayait d’arracher son amour de son sein, comme une flèche
empoisonnée. Mais sa nature évangélique s’y refusait : il était forcé
d’aimer. La haine et le mépris qu’il appelait à son secours ne voulaient
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/220]]==
qu’il appelait à son secours ne voulaient
pas entrer dans ce coeur plein d’indulgence, parce qu’il était plein de
justice.
Ligne 6 567 ⟶ 6 674 :
ils sont exceptionnels, et Marthe n’en a que de bons. Si elle a choisi
Horace au lieu de moi, c’est qu’alors je n’étais pas digne d’elle et
 
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/221]]==
qu’Horace lui a semblé plus digne. Incertain et farouche, tout en
m’offrant à elle avec dévouement, je ne savais pas lui dire ce qu’elle
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qu’il traitait cependant avec une douceur et des égards auxquels elles
n’étaient guère habituées.
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/222]]==
 
Ceci est l’histoire de bien des hommes. Une fierté singulière les
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et devinrent de plus en plus fréquentes. Horace aimait la dissipation ;
il y cédait avec une légèreté effrénée. Il ne pouvait plus passer une
 
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/223]]==
seule soirée chez lui ; il ne vivait qu’au parterre des Italiens et de
l’Opéra. Là il était condamné à ne point briller ; mais c’était pour lui
Ligne 6 983 ⟶ 7 095 :
Vous avez fait souffrir et dépérir une pauvre créature qui vous adore et
que vous n’estimez seulement pas.
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/224]]==
 
— Moi ! je n’estime pas Marthe ! Osez-vous dire que je n’estime pas la
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C’est ainsi que Marthe parlait à Laravinière ; car ce dernier, voyant
qu’Horace ne se décidait à rien, avait rompu la glace avec elle, après
avoir bien et dûment averti Horace de ce qu’il allait faire. Horace,
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/225]]==
,
qui l’avait pris, pour ses amère critiques, en une véritable aversion,
prévoyant qu’il faudrait désormais en venir à des querelles sérieuses
Ligne 7 280 ⟶ 7 395 :
vérité et la conviction ; il n’avait pas l’intelligence assez prompte
et assez subtile pour repousser toutes les objections et toutes les
 
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/226]]==
moqueries de son adversaire. Horace voulait aussi la république, mais
il la voulait au profit des talents et des ambitions. Il disait que
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les épaules. « Voulez-vous que je vous dise ce que c’est ? me dit-il en
baissant la voix encore davantage : c’est une panique, rien de plus.
Voilà deux ou trois fois qu’il nous a fait des scènes pareilles ; et siq
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/227]]==
u’il nous a fait des scènes pareilles ; et si
j’avais été ici ce soir, Marthe n’aurait pas été, tout effrayée, vous
déranger. Pauvre femme ! elle est plus malade que lui.
Ligne 7 477 ⟶ 7 596 :
 
En effet, étant revenu le lendemain m’assurer de l’état de parfaite
santé où se trouvait Horace, j’obtins de lui, sans la provoquer
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/228]]==
de lui, sans la provoquer
beaucoup, la confidence de ses chagrins. « Eh bien, oui, me dit-il,
répondant à une observation que je lui faisais, je suis mécontent de mon
Ligne 7 520 ⟶ 7 641 :
n’étreins que la réalité.
 
— En d’autres termes, repris-je en essayant d’adoucir par un tond’ad
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/229]]==
oucir par un ton
caressant ce que mes paroles pouvaient avoir de sévère, vous voudriez
l’aimer plus que vous-même, et vous ne pouvez pas même l’aimer autant. »
Ligne 7 658 ⟶ 7 781 :
tables fatales, offraient aux regards la plus hideuse plaie sociale, la
mort violente dans toute son horreur, la preuve et la conséquence de
l’abandon, du crime ou du désespoir. Arsène sembla retrouver son couragere
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/230]]==
trouver son courage
au moment où celui d’Horace faiblissait ; il s’approcha d’une femme qui
reposait là avec le cadavre de son enfant enlacé au sien ; il souleva
Ligne 7 797 ⟶ 7 922 :
« Elle était bien tranquille en effet ! Et moi, stupide et grossier dans
ma confiance, je ne compris pas que c’était le calme de la mort qui
s’étendait sur ma vie. Je m’endormis brisé, et je ne m’éveillai qu’au
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/231]]==
brisé, et je ne m’éveillai qu’au
grand jour. Mon premier mouvement fut de chercher Marthe, pour la
remercier à genoux de sa miséricorde. Au lieu d’elle, j’ai trouvé ce
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et alors il devint expansif et plein d’énergie. Il nous témoigna à
tous trois un redoublement d’amitié que nous accueillîmes d’abord
avec sympathie, mais qui bientôt déplut un peu à Paul, et beaucoup àma
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/232]]==
is qui bientôt déplut un peu à Paul, et beaucoup à
Laravinière. Horace ne s’en aperçut pas, et continua à s’enthousiasmer,
à les prôner l’un et l’autre sans qu’ils sussent trop à propos de quoi.
Ligne 8 067 ⟶ 8 196 :
croiriez possédé de mille passions et de dix mille diables. Mais
menacez-le de le quitter, et vous le verrez se calmer tout à coup comme
un enfant que sa bonne menace de laisser sans chandelle. » Jean ne
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/233]]==
chandelle. » Jean ne
songeait pas qu’il y a à Bicètre des fous furieux qui se tueraient si on
les laissait faire, et que la menace d’un peu d’eau froide sur la tête
Ligne 8 202 ⟶ 8 333 :
à cette noble fonction. En un mot, je me suis retranché jusqu’à nouvel
ordre, et qui sait pour combien d’années, dans un jugement philosophique
des hommes et des choses de mon temps. C’est une souffrance profonde
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/234]]==
choses de mon temps. C’est une souffrance profonde
parfois, quand je me souviens que j’ai vingt-cinq ans, et que j’ai
l’ardeur et le courage de ma jeunesse ; c’est aussi une jouissance
Ligne 8 344 ⟶ 8 477 :
conversation) que les entreprises où l’on vous pousse compromettent la
cause de la liberté, il faut être bien résolu d’avance à ne pas chercher
des avantag
des avantages personnels dans un résultat inespéré. Il faut remettre
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/235]]==
es personnels dans un résultat inespéré. Il faut remettre
votre carrière politique à des temps plus éloignés. Vous êtes jeune,
vous verrez peut-être arriver le triomphe de la civilisation par des
Ligne 8 390 ⟶ 8 525 :
vieille amie la comtesse, et sur ses petits-enfants dont elle était
beaucoup plus occupée que leur mère, la merveilleuse vicomtesse Léonie.
Cette dernière, quoique fort bienveillante pour moi dans ses manières,mani
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/236]]==
ères,
me déplaisait de plus en plus. Ce n’est pas qu’elle manquât d’esprit, ni
de caractère. Elle avait certaines qualités brillantes à l’extérieur,
Ligne 8 429 ⟶ 8 566 :
personne ; mais il ne la comprenait pas, et il était incapable de donner
à ses enfants une bonne direction. Tout dans cette famille respirait
extérieurement l’union et l’harmonie, quoique en réalité ce ne fût pas
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/237]]==
quoique en réalité ce ne fût pas
une famille, et que, sans le dévouement absolu et infatigable de la
veille femme qui en était le chef et la providence, il n’eût pas été
Ligne 8 563 ⟶ 8 702 :
forces et de se glorifier aux dépens l’un de l’autre.
 
La vicomtesse songea toute la nuit aux trois toilettes qu’elle ferait le
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/238]]==
qu’elle ferait le
lendemain. D’abord elle apparut dès le matin sur le perron, en robe de
chambre si blanche, si fine, si flottante, qu’elle rappelait Desdemona
Ligne 8 695 ⟶ 8 836 :
hautaine et si éprise d’elle-même, appartenir à un homme vieux, laid et
froid ! Elle en faillit mourir, et ce fut là le le plus grand chagrin de
sa vie. Le marquis en fut effrayé, lui qui ne l’avait jamais été ; aussi
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/239]]==
effrayé, lui qui ne l’avait jamais été ; aussi
travailla-t-il à la rassurer et à la relever à ses propres yeux avec
un soin et un zèle qui dépassaient tous ses miracles précédents en
Ligne 8 834 ⟶ 8 977 :
éclats de cette voracité d’écolier, et plein d’amicale gratitude pour
Horace, qui se prêtait si bien à ce rôle d’homme sans conséquence. Mais
la vicomtesse riait pour la première fois de sa vie sans ironie ;
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/240]]==
la première fois de sa vie sans ironie ;
elle comprenait qu’Horace se dévouait à la divertir pour être admis,
n’importe à quel prix, dans son intimité. Elle l’avait entendu parler
Ligne 8 979 ⟶ 9 124 :
 
— Comment l’avez-vous quittée ?
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/241]]==
 
— Ne me le demandez pas ; j’ai été ridicule ou odieux, je ne sais pas
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considération morale. Peut-être le courage de ce jeune homme eût offensé
et rebuté la vicomtesse s’il eût persisté davantage. Mais le marquis de
Vern
Vernes, qui craignait le choléra tout en feignant de le braver, ayant
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/242]]==
es, qui craignait le choléra tout en feignant de le braver, ayant
ouï dire qu’un cas s’était manifesté sur la rive gauche de la rivière,
prétexta une lettre de son banquier qui le forçait de retourner à Paris,
Ligne 9 269 ⟶ 9 417 :
tâche n’est pas de rappeler des événements dont le souvenir est encore
saignant dans bien des coeurs. Je n’ai rien su de particulier sur ces
événements, sinon la part que mes amis y ont prise. J’ignore mêmem
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/243]]==
es amis y ont prise. J’ignore même
comment Laravinière y fut mêlé, s’il les avait prévus, ou s’il s’y jeta
inopinément, poussé par les provocations de la force militaire au convoi
Ligne 9 309 ⟶ 9 459 :
mansarde par une fenêtre inclinée qu’il apercevait à quelques pieds de
distance. Ce n’était qu’un pas à faire, un instant de résolution et de
sang-froid à ressaisir ; mais Arsène était mourant et à demi fou. Le sang
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/244]]==
mourant et à demi fou. Le sang
de Laravinière, mêlé au sien, était chaud sur sa poitrine, sur ses mains
engourdies, sur ses tempes embrasées. Il avait le vertige. La douleur
Ligne 9 349 ⟶ 9 501 :
Marthe ne l’avait pas reconnu. Brisée, elle aussi, par la souffrance,
la misère et la douleur, elle n’était pas soutenue par une exaltation
fébrile qui pût la ranimer tout d’un coup et lui faire sentir la joie aurani
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/245]]==
mer tout d’un coup et lui faire sentir la joie au
sein du désespoir. Elle fut d’abord effrayée ; mais elle ne chercha pas
longtemps l’explication d’une visite aussi étrange. Toute la journée,
Ligne 9 487 ⟶ 9 641 :
Enfin cette agitation se calma, et il dormit pendant une heure. Marthe,
épuisée, avait replacé l’enfant sur le lit, à côté du moribond. Assise
sur une chaise, d’un de ses bras elle entourait son fils pour le
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/246]]==
pour le
préserver, de l’autre elle soutenait la tête de Paul ; la sienne était
tombée sur le même coussin ; et ces trois infortunés reposèrent ainsi
Ligne 9 622 ⟶ 9 778 :
comprendre qu’il ne se sauve de l’échafaud que pour vous conduire avec
lui à l’hôpital. Le pauvre jeune homme ne peut pas savoir combien il
vous nuit. Il ne voit pas qu’à dormir sur la paille, comme vous faites,
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/247]]==
la paille, comme vous faites,
avec une fenêtre ouverte sur le dos, vous ne pouvez pas durer longtemps.
La maladie lui ôte la réflexion, c’est tout simple ; mais si vous me
Ligne 9 758 ⟶ 9 916 :
soupant avec nous, il ne put s’empêcher de ramener à tout propos, dans
la conversation, les grâces imposantes, l’esprit supérieur, le tact
exquis, to
exquis, toutes les séductions qu’il voulait nous faire admirer chez la
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/248]]==
utes les séductions qu’il voulait nous faire admirer chez la
vicomtesse. Eugénie, qui avait été sa couturière, et qui avait vu
sa beauté, ses belles manières et son grand esprit en déshabillé,
Ligne 9 903 ⟶ 10 063 :
dirait-on pas que je suis le plus malheureux des hommes, parce que je
possède la plus adorable et la plus séduisante des femmes ? Je ne sais
pas si elle est une héroïne de roman parfaite, telle que vous la
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/249]]==
, telle que vous la
voudriez ; mais pour moi, qui suis plus modeste, c’est une belle
conquête, une maîtresse délirante.
Ligne 10 039 ⟶ 10 201 :
garçon de café. Chez Léonie, c’était à des grands seigneurs sans doute,
à des ducs, à des princes peut-être, qu’il succédait ; et cette brillante
avant-g
avant-garde, qui avait ouvert et précédé sa marche triomphale, lui
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/250]]==
arde, qui avait ouvert et précédé sa marche triomphale, lui
paraissait un cortège dont on ne devait pas rougir. La pauvre Marthe,
pour avoir accepté avec douceur et repentance le reproche d’une seule
Ligne 10 172 ⟶ 10 336 :
pour s’efforcer de le retrouver, afin d’aider à son évasion, ou tout au
moins de recueillir son cadavre. Cette dernière consolation leur fut
refusée. Louvet retrouva seulement sa casquette rouge, qu’il garda commeseu
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/251]]==
lement sa casquette rouge, qu’il garda comme
une relique, et il ne put savoir si son ami était parmi les prisonniers.
Plus tard, le procès qu’on instruisait contre les victimes n’amena
Ligne 10 212 ⟶ 10 378 :
pouvait pas payer, et qui, en vérifiant l’état des lieux, remarquerait
certainement l’effraction de la fenêtre ; alors ce créancier courroucé
livrerait peut-être Marthe aux poursuites de la police. Enfin, comme en
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/252]]==
comme en
restant les bras croisés il ne détournerait pas ce péril, Paul se décida
à sortir de la maison avant le jour de l’échéance, et s’alla confier à
Ligne 10 251 ⟶ 10 419 :
nuisaient partout. Elle alla faire des ménages à six francs par mois.
Et puis elle réussit à être couturière des comparses du théâtre de
Belleville ; et comme elle n’était pas souvent payée par ces dames, ellen’
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/253]]==
était pas souvent payée par ces dames, elle
se décida à solliciter à ce théâtre l’emploi d’ouvreuse de loges. On lui
prouva que c’était trop d’ambition, que la place était importante ; mais
Ligne 10 382 ⟶ 10 552 :
grandes célébrités, existences qui sont passées au rang de sommité
sociale ; mais parmi les plus humbles et les plus obscures, il en est de
chastes, de laborieuses et de respectables. Celle de Marthe en fut une
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/254]]==
Celle de Marthe en fut une
nouvelle preuve. Délicate de corps et d’esprit, portée à l’enthousiasme,
douée d’une intelligence plutôt saisissante que créatrice ; trop peu
Ligne 10 516 ⟶ 10 688 :
laisser subsister un fait déjà établi. Mais quand nous retrouverons nos
anciens amis (car lors même que nous les éviterions, il nous serait
impossible de ne pas en rencontrer quelqu’un ; un jour ou l’autre cela
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/255]]==
rencontrer quelqu’un ; un jour ou l’autre cela
doit arriver), dis-moi, Marthe, que leur dirons-nous ? »
 
Ligne 10 651 ⟶ 10 825 :
départ, refusa de recevoir ses excuses et ses adieux, et s’en retourna à
Paris, bien fatiguée du drame qu’elle venait de jouer, bien satisfaite
d’être enfin délivrée du sujet de ses terreurs. De ce moment, ainsi queterr
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/256]]==
eurs. De ce moment, ainsi que
l’avait prédit le marquis, sa victoire fut assurée ; et Horace, tout en
la plaignant de sa prétendue douleur, tout en se réjouissant de n’avoir
Ligne 10 783 ⟶ 10 959 :
accoutrement de mauvais goût, et lui conseillèrent de destituer son
tailleur du quartier latin pour une célébrité de la ''fashion''. Il
distribua aussitôt sa nouvelle garde-robe aux piqueurs de ces messieurs,
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/257]]==
de ces messieurs,
et en commanda une autre à Humann, qui habillait Louis de Méran.
Recommandé par ce jeune homme élégant et riche, il eut chez ce prince
Ligne 10 922 ⟶ 11 100 :
cavalièrement pour la punir de son impertinence. Mais elle s’en préserva
en le menaçant d’une petite balafre de son aiguille au visage, ce qui
l’eût empêché de paraître le soir dans le monde, et il ne s’y exposa
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/258]]==
ne s’y exposa
point. Il essaya de reprendre son air aisé et ses manières distinguées
avant de nous quitter ; mais il n’en put venir à bout, et, se sentant
Ligne 11 071 ⟶ 11 251 :
encore jeune et belle.
 
[Illustration : Comme nous étions encore penchés sur le balcon.]
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/259]]==
Comme nous étions encore penchés sur le balcon.]
 
Comme elle était dévote, sentimentale et coquette, il s’imagina qu’elle
Ligne 11 107 ⟶ 11 289 :
intimement le comte de Meilleraie. Dès le lendemain, ce dernier fut
informé de l’infidélité de sa maîtresse. Il lui fit, non pas une scène,
il ne l’a
il ne l’aimait pas assez pour s’emporter, mais de piquants reproches,
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/260]]==
imait pas assez pour s’emporter, mais de piquants reproches,
qui la blessèrent profondément. Dès lors, Horace fut l’objet de la haine
implacable de cette femme. Elle connaissait assez particulièrement la
Ligne 11 146 ⟶ 11 330 :
sentiments avec une âme desséchée de colère, frais et fleuri de
métaphores avec une imagination flétrie par le dégoût ! » Il brisa
convulsivement le cachet, et, à sa grande surprise, lut un refus
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/261]]==
lut un refus
très-net en style d’éditeur mécontent, qui appelle un chat, un chat, et
un succès manqué un ''bouillon''. Le digne homme en était pour ses frais.
Ligne 11 278 ⟶ 11 464 :
Alors un des convives lui dit :
 
« À propos de femmes, apprenez-nous donc, mon cher, pourquoi la
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/262]]==
pourquoi la
vicomtesse de Chailly vous en veut si fort. Est-il vrai qu’à un déjeuner
au Café de Paris, avec B… et À…, vous l’ayez compromise ?
Ligne 11 438 ⟶ 11 626 :
très-délicats sur de telles matières, ils auraient eu assez d’instinct
généreux dans l’âme pour lui tout pardonner. Ils auraient estimé la
noblesse et la bonté de son coeur, tout en blâmant la vanité de son
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/263]]==
la vanité de son
caractère. Ces jeunes gens frivoles, qui ne valaient pas mieux que lui
à beaucoup d’égards, avaient du moins reçu du grand monde une sorte
Ligne 11 568 ⟶ 11 758 :
s’était faite. Six mois plus tôt, il eût emprunté gaiement et
insoucieusement un louis par semaine à différents camarades d’études.
 
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/264]]==
Dans ce monde-là, nul ne rougit d’être pauvre, et l’on se conte l’un à
l’autre en riant qu’on n’a pas dîné la veille, faute de neuf sous pour
Ligne 11 720 ⟶ 11 912 :
les aiment plus délicatement, et s’entendent mieux à les élever durant
les premières années ; mais je n’ai jamais compris, moi, qu’en présence
de cet
de cet être faible et mystérieux qui porte en lui un passé et un avenir
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/265]]==
être faible et mystérieux qui porte en lui un passé et un avenir
inconnus, on pût éprouver, pour tout sentiment, la répugnance. Les
hommes du peuple sont meilleurs que nous, Horace. Ils aiment leurs
Ligne 11 867 ⟶ 12 061 :
sorte de malédiction jetée sur lui avec tant de véhémence, s’était levé
aussi ; mais il retomba aussi sur sa chaise, comme foudroyé par le cri de
sa conscience, et cacha son visage dans ses deux mains.d
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/266]]==
eux mains.
 
Il resta ainsi plus d’une heure. Eugénie, essuyant ses yeux, avait
Ligne 12 006 ⟶ 12 202 :
métamorphose, grand Dieu ! s’est opérée en elle ! quel luxe de beauté,
quelle distinction de manières, quelle élégance de diction, quel aplomb,
quelle grâce aisée ! et tout cela sans perdre cet air simple, chaste et
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/267]]==
chaste et
doux, qui jadis me faisait rentrer en moi-même et tomber à genoux au
milieu de mes soupçons et de mes emportements ! Elle a eu ce soir, je
Ligne 12 041 ⟶ 12 239 :
épaules de reine. Elle était encore plus belle que sur la scène, et je
me suis jeté à ses pieds ; j’ai pressé ses genoux contre ma poitrine, au
grand scandale de sa soubrette, qui m’a paru une villageoise bien naïve
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/268]]==
naïve
pour une habilleuse de théâtre. Je savais que je ne trouverais pas
Arsène auprès d’elle ; je me souvenais bien qu’il est caissier, qu’il est
Ligne 12 079 ⟶ 12 279 :
revoir certainement qu’en présence de son mari ; comme, si son mari y
consent, ce sera pour moi un engagement tacite de respecter sa confiance
et son honneur, vous l’avez guère à craindre, ce me semble, que jel’
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/269]]==
avez guère à craindre, ce me semble, que je
trouble la sérénité de ce ménage. Oh ! ne vous inquiétez pas, je vous en
prie ; je n’ai pas le moindre désir de lui enlever sa femme, quoiqu’il
Ligne 12 219 ⟶ 12 421 :
— Eh bien, je le verrai, mais en ta présence, répondit Marthe. La seule
chose qui me fasse souffrir, c’est de penser qu’il verra Eugène, qu’il
l’emb
l’embrassera devant nous, qu’il l’appellera son fils, et qu’il verra
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/270]]==
rassera devant nous, qu’il l’appellera son fils, et qu’il verra
en moi la mère de son enfant. Non, je n’aurais pas voulu réveiller et
reconstituer ainsi en quelque sorte le passé. Je m’étais habituée à
Ligne 12 353 ⟶ 12 557 :
préparatifs terminés, et se sentant excédé de ma surveillance, m’échappa
adroitement, et courut chez Marthe. Il éprouvait un désir insurmontable
de la revoir seule et de lui faire ses adieux. Peut-être la manièreadieu
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, vol 4, 1853.djvu/271]]==
x. Peut-être la manière
calme et douce avec laquelle elle avait pris congé de lui à notre
dernière réunion lui avait-elle laissé un secret mécontentement. Il
Ligne 12 491 ⟶ 12 697 :
lui-même. J’ignore s’il aurait poussé jusque-là son désespoir ; mais à
peine avait-il effleuré son gilet, qu’un homme, ou plutôt un spectre qui
lui parut sortir de la muraille, s’élança sur lui le désarma, et, le
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sur lui le désarma, et, le
poussant par les épaules, le précipita dans les escaliers en lui criant
avec un rire amer :
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courageusement son droit ; et maintenant il travaille à se faire une
clientèle dans sa province, dont il sera bientôt, j’espère, l’avocat le
p
plus brillant.
=== no match ===
lus brillant.