« Horace (Sand) » : différence entre les versions

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de place et de nature. J’ai tenté de faire un peu attentivement la
[Illustration (sans légende)]
 
HORACE
 
 
 
 
NOTICE
 
 
Il faut croire qu’''Horace'' représente un type moderne très-fidèle
et très-répandu, car ce livre m’a fait une douzaine d’ennemis bien
conditionnés. Des gens que je ne connaissais pas prétendaient s’y
reconnaître, et m’en voulaient à la mort de les avoir si cruellement
dévoilés. Pour moi, je répète ici ce que j’ai dit dans la première
préface ; je n’ai fait poser personne pour esquisser ce portrait ; je l’ai
pris partout et nulle part, comme le type de dévouement aveugle que
j’ai opposé à ce type de personnalité sans frein. Ces deux types sont
éternels, et j’ai ouï dire plaisamment à un homme de beaucoup d’esprit,
que le monde se divisait en deux séries d’êtres plus ou moins pensants :
''les farceurs'' et ''les jobards''. C’est peut-être ce mot-là qui m’a
frappée et qui m’a portée à écrire ''Horace'' vers le même temps. Je
tenais peut-être à montrer que les exploiteurs sont quelquefois dupes de
leur égoïsme, que les dévoués ne sont pas toujours privés de bonheur. Je
n’ai rien prouvé ; on ne prouve rien avec des contes, ni même avec des
histoires vraies ; mais les bonnes gens ont leur conscience qui les
rassure, et c’est pour eux surtout que j’ai écrit ce livre, où l’on a
cru voir tant de malice. On m’a fait trop d’honneur : j’aimerais mieux
appartenir à la plus pauvre classe des ''jobards'' qu’à la plus illustre
des ''farceurs''.
 
 
GEORGE SAND. Nohant, 1er novembre 1852.
 
 
 
 
À M. CHAULES DUVERNET.
 
Certainement nous l’avons connu, mais disséminé entre dix ou douze
exemplaires, dont aucun en particulier ne m’a servi de modèle. Dieu me
préserve de faire la satire d’un individu dans un personnage de roman.
Mais celle d’un travers répandu dans le monde de nos jours, je l’ai
essayée cette fois-ci encore ; et si je n’ai pas mieux réussi que de
coutume, comme de coutume je dirai que c’est la faute de l’auteur et non
celle de la vérité. Les marquis d’aujourd’hui ne sont plus ridicules.
Une couche nouvelle de la société ayant poussé l’ancienne, il est
certain que les prétentions et les impertinences de la vanité ont changé
de place et de nature. J’ai tenté de faire un peu attentivement la
critique du beau jeune homme de ce temps-ci ; et ce ''beau'' n’est pas ce
qu’à Paris on appelle ''lion''. Ce dernier est le plus inoffensif des