« Kourroglou (1853) » : différence entre les versions

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==__MATCH__:[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, 1853.djvu/295]]==
PRÉFACE.
 
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le plus beau de ses chants de douleur. Un seul amour pénètre jusqu’au
fond de son âme, et fait de lui un être sympathique par quelque endroit,
c’est sa tendresse exaltée pour son fils adoptif, Ayvaz, le Benjamin,
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exaltée pour son fils adoptif, Ayvaz, le Benjamin,
le Renaud du poëme. Mais le véritable héros de la vie de Kourroglou, ce
n’est point Kourroglou, ce n’est pas le bel Ayvaz, ce n’est pas même le
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Roushan fut rempli d’amertume, et il tomba dans une profonde tristesse.
Mirza lui dit alors : « Ne perds pas courage ; nul cheval vivant ne pourra
jama
jamais approcher de la poussière que soulèveront les pieds de ce
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jamaisis approcher de la poussière que soulèveront les pieds de ce
coursier. »
 
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qui précède le vendredi sera arrivée, tu veilleras avec ce livre dans la
main, en répétant continuellement la prière qui se trouve a ce passage
du livre ; tes jeux devront suivre avec la plus grande vigilance les deux
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, 1853.djvu/298]]==
vigilance les deux
étoiles jusqu’au moment où elles se rencontreront. Alors tu verras la
surface de l’eau se couvrir d’une écume blanche. Prends ce vase que
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d’Iran, va le trouver ; mais ne demeure pas ici plus longtemps. Si tu as
quelque chose à me dire, je t’écouterai afin de savoir ce que c’est. »
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, 1853.djvu/299]]==
 
Kourroglou trouve le discours de l’ambassadeur un peu familier ; mais il
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ou du tambourin. Souvenez-vous de cette défense, ou je vous arracherai
de la terre, et vous jetterai au vent, comme un chardon nuisible. Je
 
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, 1853.djvu/300]]==
pars seul pour chercher mon futur enfant, pour chercher Ayvaz. Je
mourrai ou je reviendrai avec lui. Écoutez ma chanson.
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langue turque : « Quelle viande portes-tu là, que tu la convoites ainsi,
et sembles soupirer après ? » Le Turc répondit : « Es-tu donc étranger,
seigneur, ou viens-tu de quelque contrée éloignée ? » Kourroglou dit :
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éloignée ? » Kourroglou dit :
« Oui, je viens de loin. » Le Turc lui dit alors : « Ne sais-tu pas que dans
les autres pays le pain est cher, tandis que dans celui-ci, c’est la
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d’adresse et un de force. Je ne crois pas pouvoir effrayer cet enfant. »
Il s’approcha alors d’Ayvaz, mit la main dans sa poche, et, prenant une
piastre, il la jeta devant Ayvaz en lui disant : « Frère, pèse-moi un okha
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, 1853.djvu/302]]==
Frère, pèse-moi un okha
de viande, et rends-moi le reste en monnaie de cuivre. Seulement
sois prompt, mes compagnons sont partis, et il faut que je coure les
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qu’il n’y en aura pas plus de vingt pour ma part. Tu feras bien mieux
d’attendre ici et de t’asseoir, tandis que je vais aller chercher mon
père. Nous achèterons à nous seuls tout ton troupeau, et nous seuls
==[[Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, 1853.djvu/303]]==
nous seuls tout ton troupeau, et nous seuls
te donnerons l’argent. » Kourroglou répondit : « Va donc, je t’attendrai
ici. — Reste, dit Ayvaz. Tu vois ici douze quartiers de viande ; s’il
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dit : « Puisses-tu mourir, oncle, tu m’as compris merveilleusement ! la
chose dont tu parles s’appelle ''Dushab''. — Comment ? qu’est-ce donc,
alors, que
alors, que tu bois ainsi, mon enfant ? — C’est du vin. — Bien, bien, je le
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alors, que tu bois ainsi, mon enfant ? — C’est du vin. — Bien, bien, je le
vois à présent ; nous en avons en abondance dans notre pays. — Comment le
faites-vous dans vôtre pays, mon oncle ? — Nous prenons de la crème, que
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troupeau, Roushan-Beg ? — Ce l’est. — Commençons donc nôtre marché. Nous
conviendrons d’abord de prix et nous examinerons ensuite combien il y
a de moutons gras et en bon état ; combien de maigres et
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combien de maigres et
d’estropiés. — Qu’il en soit ainsi ! Fais comme il te plaira. — Combien
as-tu de moutons ? — Je t’ai dit ce matin que j’en avais neuf
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Ayvaz chanta alors :
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''Improvisation''. — « Mes fleurs, je vous ai laissées dans le jardin !
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lieu où est maintenant Kourroglou ; il faudra qu’il y meure ou qu’il
descende. »
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À tout événement, Kourroglou demeura trois jours sur le sommet de la
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Ils s’approchèrent plusieurs fois à cheval poitrine contre poitrine et
dos contre dos. Ils se prirent l’un l’autre par la ceinture. Reyhan
tirait Kourroglou afin de le désarçonner, et criait : « Tu n’emmènerasdésa
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rçonner, et criait : « Tu n’emmèneras
pas Ayvaz. » Kourroglou le tirait aussi de dessus sa selle et criait :
« J’emmènerai Ayvaz. »
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On l’emmène à Chamly-Bill, on fêta sa venue ; Kourroglou improvise pour
lui au dessert, et, dans une de ses strophes, il lui dit :
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« Personne sur la terre ne connaîtrait mes hauts faits sans mes jolies
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vu. — As-tu vu une plus belle fête, etc. — Mais, ô Kourroglou ! j’ai vu,
à Istambul, la princesse Nighara ! » Kourroglou dresse l’oreille, lit le
billet, regarde la miniature, fait seller Kyrat ; et part en laissant
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seller Kyrat ; et part en laissant
Belly-Ahmed enchaîné dans un cachot, comme il avait fait pour
Khoya-Yakub ; en pareille circonstance, c’est sa façon d’agir.
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donne encore une poignée d’argent pour qu’elle aille acheter une robe
neuve ; car la sienne est si vieille et si malpropre, que le sybarite
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Kourroglou ''ne peut la regarder''. « Voici un vrai fils pour moi ! dit la
sorcière. Puissé-je rencontrer une douzaine de tels enfants ! » Elle s’en
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« Levons-nous, mes filles, dit la princesse. J’ai lu dans les traditions
sacrées que ceux qui vont au devant d’un pèlerin de la Mecque sont
préservés d’être brûlés par la flamme de l’enfer, si la poussière desbr
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ûlés par la flamme de l’enfer, si la poussière des
sabots de son cheval tombe seulement sur eux. »
 
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toucher notre paie ; car, depuis le départ du sultan son père, nous
n’avons pas reçu une obole.
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— Je vous jure que je vous ferai payer, dit Kourroglou, et, en
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Kourroglou ne manque pas d’argent, et il n’y a aucune possibilité de lui
prendre son cheval de force. — Vizir, à l’homme qui m’amènera ce cheval
j
je donnerai la moitié de mon pouvoir ; s’il dit : « Ce n’est pas assez, » je
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jee donnerai la moitié de mon pouvoir ; s’il dit : « Ce n’est pas assez, » je
lui donnerai la moitié de mes richesses ; et si cela même ne le contente
pas, j’ai sept filles, il aura la liberté de choisir la plus belle pour
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Daly-Mehter s’en aperçût. De cette manière, il grisa si bien l’écuyer,
que ce dernier à la fin tomba comme mort sur le plancher. Hamza dit dans
son cœur : « Il n’est pas convenable que je me montre sous ces haillons. »
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n’est pas convenable que je me montre sous ces haillons. »
Il ôta donc ses vieux habits, et ayant dépouillé Daly-Mehter, il changea
de vêtements avec lui. Il trouva dans la poche de l’ivrogne la clé de la
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sa femme, il partit.
 
En s’approchant du camp des Haniss, il se préparait à passer une largepa
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sser une large
rivière, quand il remarqua sur le sable la trace des pieds d’un cheval
qui l’avait franchie en un saut, d’une rive à l’autre. Il dit dans son
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fersakh. Ô toi, bonheur de ma vie, tu es encore à moi.
 
« Il a franchi une grande rivière ; j’ai reconnu l’empreinte de sesreco
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nnu l’empreinte de ses
pas. Oh ! je baiserai chacun de tes sabots, je baiserai tes deux yeux
brûlants. Je remercie Dieu de te revoir, ô mon Kyrat, bonheur de ma vie ;
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« Hamza-Beg, dis-lui de descendre. — Je le lui ai dit, mais il refuse
d’obéir. J’ai peur, en vérité, que cet homme ne soit Kourroglou.
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Pourquoi lui as-tu donné le cheval ? » Le pacha dit : « Allons, vite,
descends, Aushik, es-tu sourd ? » Kourroglou dit : « Pacha, je me rappelle
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hommes de chaque tribu sous ma bannière. Je puis seul montrer cent mille
ingénieuses devises. »
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Le pacha commanda alors à ses hommes de le saisir. Kourroglou, sur
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de la race qui le chante, ''ses grandes vertus'', l’ambition, la cupidité,
la ruse, la volupté, l’intempérance, la soif du sang, tout ce qui l’a
fait grand et
fait grand et heureux parmi les héros de sa race, va l’abandonner peu à
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fait grand et heureux parmi les héros de sa race, va l’abandonner peu à
peu, parce qu’il a abusé de ces dons du ciel. Je parle comme un rapsode
turcoman, faites-moi le plaisir de m’écouter en bons Turcomans ; oui,
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vanter). Kourroglou dit dans son cœur : « Le maudit se raille de moi. » Il
reprit ainsi :
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''Improvisation''. — « Ô mon Dieu, tu l’as créé sans défaut. Il n’est le