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<section begin=s1/>des clubs et du proconsul, retourna à Douarnenez le jour même, et continua ses recherches.
<section begin="s1"/>{{tiret2|félici|tations}} des clubs et du proconsul, retourna à Douarnenez le jour même, et continua ses recherches.


Kernan revint le soir au Porzik ; il apprit aux deux jeunes gens que l’exécution du comte était retardée, sans leur dire pour quelle raison, et il annonça son intention d’aller chaque jour à Brest savoir ce qui s’y passait. Mais, par-dessus toutes choses, il leur recommanda de ne pas mettre le pied au-dehors.
Kernan revint le soir au Porzik ; il apprit aux deux jeunes gens que l’exécution du comte était retardée, sans leur dire pour quelle raison, et il annonça son intention d’aller chaque jour à Brest savoir ce qui s’y passait. Mais, par-dessus toutes choses, il leur recommanda de ne pas mettre le pied au-dehors.
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Pendant treize jours, Kernan partit le matin et revint le soir sans rapporter aucun fait nouveau. La plupart des pêcheurs arrêtés à Morgat, avec leurs femmes et leurs enfants, avaient été exécutés. Quant au comte, un miracle seul pouvait le sauver.
Pendant treize jours, Kernan partit le matin et revint le soir sans rapporter aucun fait nouveau. La plupart des pêcheurs arrêtés à Morgat, avec leurs femmes et leurs enfants, avaient été exécutés. Quant au comte, un miracle seul pouvait le sauver.


Le soir du treizième jour, le 26 juillet, Kernan, parti le matin, suivant sa coutume, ne rentra pas, et Henry passa la nuit dans une mortelle inquiétude.<section end=s1/>
Le soir du treizième jour, le 26 juillet, Kernan, parti le matin, suivant sa coutume, ne rentra pas, et Henry passa la nuit dans une mortelle inquiétude.
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{{t3|XV. — LA CONFESSION.}}


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{{t3|XV. — {{sc|la confession}}.}}


Le retour de Kernan avait été, en effet, retardé par une rencontre inattendue. Il était neuf heures du soir ; il revenait désespéré ; on annonçait pour le lendemain l’exécution du ci-devant comte de Chanteleine. Karval, ne pouvant retrouver la jeune fille, avait enfin ordonné le supplice.
Le retour de Kernan avait été, en effet, retardé par une rencontre inattendue. Il était neuf heures du soir ; il revenait désespéré ; on annonçait pour le lendemain l’exécution du ci-devant comte de Chanteleine. Karval, ne pouvant retrouver la jeune fille, avait enfin ordonné le supplice.
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— Tout de suite ?
— Tout de suite ?


— À l’instant même.
{{Corr|A|À}} l’instant même.


— Et que demandes-tu pour cela ? dit le misérable.
— Et que demandes-tu pour cela ? dit le misérable.
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— Mais que veux-tu ? balbutia le misérable.
— Mais que veux-tu ? balbutia le misérable.


— Te faire voir Mlle de Chanteleine ; mets ton bras sous le mien ! Allons, pas de façons ! tu n’es pas de force ; nous allons passer devant des maisons habitées, devant des postes même ; tu sentiras toujours cette lame appuyée sur ton cœur ; au moindre cri, je l’enfonce. Mais je sais que tu es un lâche, tu ne crieras pas.
— Te faire voir {{Mlle}} de Chanteleine ; mets ton bras sous le mien ! Allons, pas de façons ! tu n’es pas de force ; nous allons passer devant des maisons habitées, devant des postes même ; tu sentiras toujours cette lame appuyée sur ton cœur ; au moindre cri, je l’enfonce. Mais je sais que tu es un lâche, tu ne crieras pas.


Karval ne put répondre ; saisi dans un étau de fer, il suivit le Breton ; et ces deux hommes, bras dessus, bras dessous, avaient l’air de deux amis. Kernan se dirigea vers la porte de Recouvrance ; plusieurs fois, des passants attardés croisèrent Kernan et Karval ; celui-ci n’osa pas ouvrir la bouche ; il sentait la pointe du poignard qui déchirait ses vêtements.
Karval ne put répondre ; saisi dans un étau de fer, il suivit le Breton ; et ces deux hommes, bras dessus, bras dessous, avaient l’air de deux amis. Kernan se dirigea vers la porte de Recouvrance ; plusieurs fois, des passants attardés croisèrent Kernan et Karval ; celui-ci n’osa pas ouvrir la bouche ; il sentait la pointe du poignard qui déchirait ses vêtements.
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Enfin, ils arrivèrent à la poterne. Là, était une porte assez vivement éclairée ; Karval vit les soldats allant et venant dans le corps de garde ; il n’avait qu’un cri à jeter pour se faire entendre ; il se tut pourtant !
Enfin, ils arrivèrent à la poterne. Là, était une porte assez vivement éclairée ; Karval vit les soldats allant et venant dans le corps de garde ; il n’avait qu’un cri à jeter pour se faire entendre ; il se tut pourtant !


À dix pas, la sentinelle se promenait de long en large. Karval frôla le soldat en passant ; il n’avait qu’un signe à faire ; il ne le fit pas. Le poignard de Kernan entrait dans sa poitrine, et quelques gouttes de sang filtraient à travers ses habits.
{{Corr|A|À}} dix pas, la sentinelle se promenait de long en large. Karval frôla le soldat en passant ; il n’avait qu’un signe à faire ; il ne le fit pas. Le poignard de Kernan entrait dans sa poitrine, et quelques gouttes de sang filtraient à travers ses habits.


Bientôt, la double enceinte fortifiée fut dépassée ; les deux hommes remontèrent la grande route pendant un quart de lieue dans le plus grand silence, Karval toujours rivé à Kernan ; puis le Breton se jeta dans un chemin couvert sur la gauche, et ne tarda pas à arriver à l’un<section end=s2/>
Bientôt, la double enceinte fortifiée fut dépassée ; les deux hommes remontèrent la grande route pendant un quart de lieue dans le plus grand silence, Karval toujours rivé à Kernan ; puis le Breton se jeta dans un chemin couvert sur la gauche, et ne tarda pas à arriver à l’un<section end="s2"/>