« Page:Alembert - Trois mois à la cour de Fréderic : lettres inédites.djvu/28 » : différence entre les versions

 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page corrigée
+
Page validée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
''ai point encore vu en particulier'', me dit-il, ''et ce n'est pas là vous voir ; asseyez-vous auprès de moi et causons.'' »
{{t|''ai point encore vu en particulier'', me dit-il, ''et ce n’est pas là vous voir ; asseyez-vous auprès de moi et causons.'' »|90}}


« Il me parla d’abord des propositions de Russie et de mon refus et me tint sur cela les discours les plus obligeants et les plus pleins de bonté ; ensuite il me parla belles-lettres, philosophie, politique même, guerre et paix, etc., etc. Il me faudrait un volume pour vous rendre compte de cette conversation ; tout ce que je puis vous assurer et que certainement vous
{{t|« Il me parla d’abord des propositions de Russie et de mon refus et me tint sur cela les discours les plus obligeants et les plus pleins de bonté ; ensuite il me parla belles-lettres, philosophie, politique même, guerre et paix, etc., etc. Il me faudrait un volume pour vous rendre compte de cette conversation ; tout ce que je puis vous assurer et que certainement vous
auriez trouvé comme moi, c’est que le roi m’a paru supérieur à sa gloire même, parlant de cette gloire et de sa renommée avec une modestie bien vraie, rendant justice à ses ennemis mêmes, et voyant avec une modération et une tranquillité bien dignes de lui tout le mal qu’on a voulu lui faire, plein d’estime et de goût pour notre nation, disant même du bien de plusieurs
auriez trouvé comme moi, c’est que le roi m’a paru supérieur à sa gloire même, parlant de cette gloire et de sa renommée avec une modestie bien vraie, rendant justice à ses ennemis mêmes, et voyant avec une modération et une tranquillité bien dignes de lui tout le mal qu’on a voulu lui faire, plein d’estime et de goût pour notre nation, disant même du bien de plusieurs
de nos généraux, même de ceux qui n’ont pas été aussi habiles que lui. Ce qui fait encore plus son éloge, c’est que depuis la paix, c’est-à-dire depuis trois mois, il a déjà rebâti 4500 maisons dans les villages, que de huit pages qu’il avait, il s’est réduit à deux, et de vingt heiduques à six, et ainsi du reste. Partout où nous avons passé, l’empressement de le voir et les
de nos généraux, même de ceux qui n’ont pas été aussi habiles que lui. Ce qui fait encore plus son éloge, c’est que depuis la paix, c’est-à-dire depuis trois mois, il a déjà rebâti 4500 maisons dans les villages, que de huit pages qu’il avait, il s’est réduit à deux, et de vingt heiduques à six, et ainsi du reste. Partout où nous avons passé, l’empressement de le voir et les
acclamations sont inexprimables ; il est fort gai, se porte bien et est même beaucoup moins changé que je ne l’aurais cru ; notre conversation d’hier a duré quatre heures et ne m’a point ennuyé, à beaucoup prés,
acclamations sont inexprimables ; il est fort gai, se porte bien et est même beaucoup moins changé que je ne l’aurais cru ; notre conversation d’hier a duré quatre heures et ne m’a point ennuyé, à beaucoup près,|90}}