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n’était pas habillée à la grecque ; elle venait d’assister à une panégyrie, et elle retournait à son palais d’été dans la cange, avec le costume égyptien qu’elle portait à la fête. Nos lectrices seront peut-être curieuses de savoir comment la reine Cléopâtre était habillée en revenant de la Mammisi d’Hermonthis où l’on adore la triade du dieu Mandou, de la déesse Ritho et de leur fils Harphré ; c’est une satisfaction que nous pouvons leur donner.
venait d’assister à une panégyrie, et elle retournait
à son palais d’été dans la cange, avec le
costume égyptien qu’elle portait à la fête.


Nos lectrices seront peut-être curieuses de savoir
La reine Cléopâtre avait pour coiffure une espèce de casque d’or très léger formé par le corps et les ailes de l’épervier sacré ; les ailes, rabattues en éventail de chaque côté de la tête, couvraient les tempes, s’allongeaient presque sur le cou, et dégageaient par une petite échancrure une oreille plus rosé et plus délicatement enroulée que la coquille d’où sortit Vénus que les Egyptiens nomment Hâtor ; la queue de l’oiseau occupait la place où sont posés les chignons de nos femmes ; son corps, couvert de plumes imbriquées et peintes de différents émaux, enveloppait le sommet du crâne, et son cou, gracieusement replié vers le front, composait avec la tête une manière de corne étincelante de pierreries ; un cimier symbolique en forme de tour complétait cette coiffure élégante, quoique bizarre. Des cheveux noirs comme ceux d’une nuit sans étoiles s’échappaient de ce casque et filaient en longues tresses sur de blondes épaules, dont
comment la reine Cléopâtre était habillée
en revenant de la Mammisi d’Hermonthis où
l’on adore la triade du dieu Mandou, de la
déesse Ritho et de leur fils Harphré ; c’est une
satisfaction que nous pouvons leur donner.

La reine Cléopâtre avait pour coiffure une espèce
de casque d’or très léger formé par le corps
et les ailes de l’épervier sacré ; les ailes, rabattues
en éventail de chaque côté de la tête, couvraient
les tempes, s’allongeaient presque sur
le cou, et dégageaient par une petite échancrure
une oreille plus rose et plus délicatement enroulée
que la coquille d’où sortit Vénus que les
Égyptiens nomment Hâtor ; la queue de l’oiseau
occupait la place où sont posés les chignons
de nos femmes ; son corps, couvert de plumes
imbriquées et peintes de différents émaux, enveloppait
le sommet du crâne, et son cou, gracieusement
replié vers le front, composait avec
la tête une manière de corne étincelante de pierreries ;
un cimier symbolique en forme de tour
complétait cette coiffure élégante, quoique bizarre.
Des cheveux noirs comme ceux d’une
nuit sans étoiles s’échappaient de ce casque et
filaient en longues tresses sur de blondes épaules,