« Les Amoureuses/Les Bottines » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Phe (discussion | contributions)
mAucun résumé des modifications
Phe-bot (discussion | contributions)
m Phe: split
Ligne 5 :
 
 
==[[Page:Daudet - Les Amoureuses, Charpentier, 1908.djvu/49]]==
 
<pages index="Daudet - Les Amoureuses, Charpentier, 1908.djvu" from=49 to=54 />
 
{{t3|LES BOTTINES}}
 
 
<small>…Ce bruit charmant des talons qui</small><br>
<small>résonnent sur le parquet : clic ! clac ! est</small><br>
<small>le plus joli thème pour un rondeau.</small><br>
 
<small>GŒTHE, ''Wilhelm Meister''.</small><br>
 
 
 
<poem>
I
 
Moitié chevreau, moitié satin,
Quand elles courent par la chambre,
Clic ! clac !
</poem>
==[[Page:Daudet - Les Amoureuses, Charpentier, 1908.djvu/50]]==
<poem>
Il faut voir de quel air mutin
Leur fine semelle se cambre.
Clic ! Clac !
 
Sous de minces boucles d’argent,
Toujours trottant, jamais oisives,
Clic ! clac !
Elles ont l’air intelligent
De deux petites souris vives.
Clic ! clac !
 
Elles ont le marcher d’un roi,
Les élégances d’un Clitandre,
Clic ! clac !
Par là-dessus, je ne sais quoi
De fou, de railleur et de tendre.
Clic ! clac !
</poem>
==[[Page:Daudet - Les Amoureuses, Charpentier, 1908.djvu/51]]==
<poem>
 
 
II
 
En hiver au coin d’un bon feu,
Quand le sarment pétille et flambe,
Clic ! clac !
Elles aiment à rire un peu,
En laissant voir un bout de jambe.
Clic ! clac !
 
Mais quoique assez lestes, – au fond,
Elles ne sont pas libertines,
Clic ! clac !
Et ne feraient pas ce que font
La plupart des autres bottines.
Clic ! clac !
</poem>
==[[Page:Daudet - Les Amoureuses, Charpentier, 1908.djvu/52]]==
<poem>
 
Jamais on ne nous trouvera,
Dansant des polkas buissonnières,
Clic ! clac !
Au bal masqué de l’Opéra,
Ou dans le casion d’Asnières.
Clic ! clac !
 
C’est tout au plus si nous allons,
Deux fois par mois, avec décence,
Clic ! clac !
Nous trémousser dans les salons
Des bottines de connaissance.
Clic ! clac !
 
Puis quand nous avons bien trotté,
Le soir nous faisons nos prières,
Clic ! clac !
Avec toute la gravité
De deux petites sœurs tourières.
Clic ! clac !
</poem>
==[[Page:Daudet - Les Amoureuses, Charpentier, 1908.djvu/53]]==
<poem>
 
 
III
 
Maintenant, dire où j’ai connu
Ces merveilles de miniature,
Clic ! clac !
Le premier chroniqueur venu
Vous en contera l’aventure.
Clic ! clac !
 
Je vous avouerai cependant
Que souventes fois il m’arrive,
Clic ! clac !
De verser, en les regardant,
Une grosse larme furtive.
Clic ! clac !
</poem>
==[[Page:Daudet - Les Amoureuses, Charpentier, 1908.djvu/54]]==
<poem>
 
Je songe que tout doit finir,
Même un poème d’humoriste,
Clic ! clac !
Et qu’un jour prochain peut venir
Où je serai bien seul, bien triste,
Clic ! clac !
 
Lorsque, – pour une fois,
Mes oiseaux prenant leur volée,
Clic ! clac !
De loin, sur l’escalier de bois,
J’entendrai, l’âme désolée :
Clic ! clac !</poem>