« Les Chinois » : différence entre les versions

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==__MATCH__:[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/25]]==
 
{{acte|I}}
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Et la raison ?
 
{{Personnage|Pierrot|c}}
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/26]]==
 
C’est que le mariage ne sied point à une carcasse décharnée comme la vôtre ; et tout franc, vous êtes trop vieux pour faire souche.
 
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Tu vois aussi que je mets les fers au feu. J’attends journellement un gentilhomme de campagne, un docteur, un major et un comédien françois, tous partis sortables pour ma fille, selon qu’il m’a été raconté ; car je ne les ai point encore vus.
 
{{Personnage|Pierrot|c}}
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/27]]==
 
Pensez, monsieur, que vous ne lui baillerez pas tous les quatre à la fois ; c’est trop pour une enfant.
 
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{{Personnage|Pierrot|c}}
Très assurément.
Très assurément. Tenez, monsieur, pour faire un mariage tout entier, il faut, en premier lieu, que le garçon le veuille ; en second lieu, que la fille y consente : or, je suis garçon ; j’ai déjà baillé mon consentement ; ainsi, vous voyez que c’est un mariage à moitié fait.
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/28]]==
Très assurément. Tenez, monsieur, pour faire un mariage tout entier, il faut, en premier lieu, que le garçon le veuille ; en second lieu, que la fille y consente : or, je suis garçon ; j’ai déjà baillé mon consentement ; ainsi, vous voyez que c’est un mariage à moitié fait.
 
{{Personnage|Roquillard|c}}
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==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/29]]==
 
{{scène|IV}}
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{{Personnage|Colombine|c}}
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/30]]==
Oui, cela se passera avec un mari. Franchement, le métier de fille est bien ennuyeux, quand on veut le faire avec honneur. Je sais ce qu’il m’en coûte tous les jours pour conserver le peu de réputation qui me reste.
 
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{{Personnage|Isabelle|c}}
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/31]]==
Si j’en suis dégoûtée, c’est que les femmes aiment naturellement le changement ; et si je me suis lassée d’être fille, je me lasserai encore plus d’être mariée.
 
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{{Personnage|Isabelle|c}}
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/32]]==
Colombine, tu es une coquine. Tu ne me parles point de ce qui me paroît le plus fripon en amour. Est-ce que tu n’as jamais vu l’hiver, à la Comédie, ces jeunes officiers toujours brillants, qui font sans cesse le carrousel autour des actrices jolies ?
 
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==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/33]]==
 
{{scène|VI}}
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{{scène|VII}}
 
{{acteurs|Arlequin, Isabelle, Colombine, deux Valets de chiens, avec des cors.}}
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/34]]==
deux Valets de chiens, avec des cors.}}
 
 
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{{Personnage|Arlequin|c}}
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/35]]==
Vous êtes charmée de ma personne, n’est-ce pas ?
 
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{{Personnage|Arlequin|c}}
L’après-
L’après-dînée, je monte ma jument poil d’étourneau, pour brossailler dans la forêt, et le lendemain, pour être de meilleur matin au bois, je me couche pour l’ordinaire tout botté et éperonné.
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/36]]==
L’après-dînée, je monte ma jument poil d’étourneau, pour brossailler dans la forêt, et le lendemain, pour être de meilleur matin au bois, je me couche pour l’ordinaire tout botté et éperonné.
 
{{Personnage|Isabelle|c}}
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{{Personnage|Colombine|c}}
Ah, mademoiselle ! Un sanglier qui est entré ici !
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/37]]==
qui est entré ici !
 
{{didascalie|Elles s’enfuient.|c}}
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==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/38]]==
 
{{scène|I}}
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{{Personnage|Colombine|c}}
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/39]]==
Diantre ! Voilà de beaux titres de noblesse, cent bois de cerf dans une famille ! Sans ceux qu’on y a introduits, et dont on n’a pas tenu de registre.
 
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{{didascalie|le caressant.|c}}
Mille fois. Vous êtes fleuri, mûr, belle barbe, le
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/40]]==
cuir doux et bien corroyé. Bon, bon ! Il y a bien de la comparaison !
 
{{Personnage|Roquillard|c}}
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{{Personnage|Pierrot|c}}
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/41]]==
 
Monsieur, il y a là-dedans un homme qui est habillé comme la porte d’un jeu de paume. Il demande à épouser votre fille ; lui baillerons-nous ?
 
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==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/42]]==
 
{{scène|IV}}
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Hé ! Monsieur…
 
{{Personnage|Arlequin|c}}Ar
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/43]]==
lequin|c}}
Je n’ignore pas que la fille ne soit une fieffée coquette ; mais dès le lendemain de la noce je la fais mettre aux Magdelonettes,
 
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{{Personnage|Arlequin|c}}
Vous ne savez donc pas que je suis philosophe, orateur, médecin, astrologue, jurisconsulte, géographe, logicien, barbier, cordonnier, apothicaire ? En
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/44]]==
un mot, je suis omnis homo, c’est-à-dire un homme universel.
 
{{Personnage|Colombine|c}}
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{{Personnage|Arlequin|c}}
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/45]]==
Cela, monsieur ? C’est la Rhétorique chantante et la Rhétorique dansante, avec toutes les figures, les points, les virgules, les parenthèses et tout le reste.
 
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Il va toujours de maison en maison.
Que de maris feroient la même chose,
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/46]]==
S’il leur étoit permis de changer de prison !
Mais d’un mari la demeure est certaine ;
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Elle chante aussi. Je vais vous la faire venir.
 
{{PersonnageD|Mezzetin|c|en Pagode, chante.}}
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/47]]==
en Pagode, chante.}}
Je viens exprès du Congo, ho, ho, ho !
Pour boire à tire-larigot
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==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/48]]==
 
{{scène|I}}
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{{Personnage|Isabelle|c}}
Je n’ai qu’un défaut pour le
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/49]]==
théâtre, c’est que je n’ai point de mémoire. Par exemple, Colombine, si j’aimois un homme aujourd’hui, je crois que je ne m’en souviendrois pas demain.
 
{{Personnage|Colombine|c}}
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{{Personnage|Isabelle|c}}
Que veux-tu ? Puisque je suis destinée à être comédienne,
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/50]]==
il faut bien que je m’aguerrisse à faire toutes sortes de personnages.
 
 
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{{Personnage|Octave|c}}
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/51]]==
Que je serois heureux, si vous aviez de pareils sentiments pour moi ! Et que votre coeur…
 
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{{Personnage|Colombine|c}}
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/52]]==
Ah ! Colombine, il n’en peut plus ; il s’est évanoui dans mes bras.
 
Ligne 1 021 ⟶ 1 062 :
 
 
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/53]]==
 
{{scène|V}}
Ligne 1 064 ⟶ 1 106 :
 
 
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/54]]==
 
{{scène|VI}}
Ligne 1 101 ⟶ 1 144 :
Je suis, par ma bonté, surnommé la Douceur ;
Pourvu qu’il me laisse égorger sa volaille,
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/55]]==
Vider sa futaille,
Emporter son manteau,
Ligne 1 128 ⟶ 1 172 :
 
{{Personnage|Arlequin|c}}
J’avoue, mademoiselle, qu’il y a quelque chose à
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/56]]==
refaire à mon attitude ; mais quand on a été, comme moi, soixante ans exposé aux périls de Mars, on est bien heureux de n’avoir qu’une jambe de bois.
 
{{Personnage|Roquillard|c}}
Ligne 1 152 ⟶ 1 198 :
 
{{Personnage|Arlequin|c}}
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/57]]==
Je m’en sers pour lire les mémoires de mes créanciers ; et aussitôt lus, aussitôt payés.
 
Ligne 1 178 ⟶ 1 225 :
Que dites-vous, la majoresse de ma minorité ?
 
{{PersonnageD|Roquillard|c|lui frappant sur l’épaule.}}
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/58]]==
lui frappant sur l’épaule.}}
Elle a raison ; il lui faut un homme tout entier : un homme n’est déjà pas trop pour une femme, il n’en faut rien supprimer.
Je ne veux pas la lui donner, moi.
Ligne 1 193 ⟶ 1 242 :
 
 
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/59]]==
 
{{scène|I}}
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{{Personnage|Octave|c}}
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/60]]==
Ah, ma pauvre Colombine ! Il n’y a rien que tu ne doives attendre de moi, si, par ton moyen, j’épouse Isabelle.
 
Ligne 1 237 ⟶ 1 288 :
 
{{Personnage|Colombine|c}}
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/61]]==
On voit bien que vous vous ressentez toujours de la fierté romaine ; vous aimez les titres ; et, si l’on n’y tient la main, vous vous mettrez de pair avec les mouleurs de bois, et vous prendrez dans vos affiches la qualité de conseillers du roi.
 
Ligne 1 263 ⟶ 1 315 :
{{didascalie|déclamant.|c}}
Prends un siége, Parterre, prends, et sur toute chose,
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/62]]==
N’écoute point la brigue en jugeant notre cause :
Prête, sans nous troubler, l’oreille à nos discours ;
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{{Personnage|Colombine|c}}
Non, ce n’est point la flatterie qui me dénoue.la langue ; je rends seulement les hommages dûs à ce souverain plénipotentiaire : c’est l’éperon des auteurs, le frein des comédiens, le contrôleur des bancs du théâtre, I’inspecteur et le curieux examinateur des hautes et basses loges : et de tout ce qui se passe en icelles ;
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/63]]==
en un mot, c’est un juge incorruptible, qui, bien loin de prendre de l’argent pour juger, commence par en donner à la porte de l’audience.
 
{{Personnage|Le Parterre|c}}
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{{Personnage|Colombine|c}}
En effet, pour donner à l’univers un comédien italien, il faut que la nature fasse des efforts extraordinaires. Un bon Arlequin est naturae laborantis opus ; elle fait sur lui un épanchement de tous ses trésors ; à peine a-t-elle assez d’esprit pour animer son ouvrage. Mais pour des comédiens françois, la nature les fait en dormant ; elle les forme de la même pâte dont elle fait les perroquets, qui ne disent que ce qu’on leur
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/64]]==
apprend par coeur : au lieu qu’un italien tire tout de son propre fonds, n’emprunte l’esprit de personne pour parler ; semblable à ces rossignols éloquents, qui varient leurs ramages suivant leurs différents caprices.
 
{{Personnage|Le Comédien Français|c}}
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{{Personnage|Le Comédien Français|c}}
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/65]]==
Est-ce qu’un bourgeois doit plaindre trente sous pour être logé pendant deux heures dans l’hôtel le plus magnifique et le plus doré qui soit à Paris ?
 
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{{Personnage|Colombine|c}}
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/66]]==
Le tout mûrement considéré, je conclus qu’un comédien italien est préférable, par toutes sortes de raisons, à un comédien françois.
 
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{{Personnage|Le Comédien Français|c}}
Peut-on faire quelque parallèle entre le mérite d’un comédien françois et celui d’un comédien italien ? Le premier est le maître
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/67]]==
des passions ; c’est le balancier qui fait mouvoir tous les ressorts de l’âme ; c’est un vieux fiacre routiné, qui tient à la main les rênes des passions : tantôt, faisant claquer son fouet, il excite le trouble et la terreur :
Paraissez, Navarrois, Maures et Castillans,
Et tout ce que l’Espagne a nourri de vaillants.
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{{Personnage|Le Comédien Français|c}}
Quae cum ita sint, je conclus que Roquillard est un sot, s’il ne marie sa fille à la Discorde. En la donnant à un comédien italien, il lui donne tout au plus un homme. Arlequin est toujours Arlequin ; le Docteur
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/68]]==
toujours le Docteur : au lieu qu’un comédien françois est un mari en plusieurs hommes ; tantôt homme de robe et tantôt homme de guerre, aujourd’hui César et demain Mascarille. Ah ! Que c’est un grand plaisir pour une femme de tâter un peu de tout, et de pouvoir mettre un mari à toutes sauces ! Finis coronat opus.
 
{{Personnage|Le Parterre|c}}
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{{Personnage|Le Parterre|c}}
Mes jugements sont sans appel.
==[[Page:Regnard - Œuvres complètes, tome sixième, 1820.djvu/69]]==