« Les Fleurs du mal (1861)/L’Albatros » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
ThomasBot (discussion | contributions)
m ThomasV : regexp
ThomasBot (discussion | contributions)
m ThomasV : delete
Ligne 6 :
<pre>
 
Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage<br>
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,<br>
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,<br>
Le navire glissant sur les gouffres amers.
 
A peine les ont-ils déposés sur les planches,<br>
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,<br>
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches<br>
Comme des avirons traîner à côté d’eux.
 
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!<br>
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid!<br>
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,<br>
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait!
 
Le Poète est semblable au prince des nuées<br>
Qui hante la tempête et se rit de l’archer;<br>
Exilé sur le sol au milieu des huées,<br>
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
</pre>