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Vraiment d’un bon |
Vraiment d’un bon oyseau guidé je ne fus point, |
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Et mon cœur me |
Et mon cœur me donnoit assez signifiance, |
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Que le ciel |
Que le ciel estoit plein de mauvaise influence, |
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Et que Mars |
Et que Mars estoit lors à Saturne conjoint. |
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Cent fois le bon |
Cent fois le bon advis lors m’en voulut distraire, |
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Mais toujours le destin me |
Mais toujours le destin me tiroit au contraire : |
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Et si mon |
Et si mon desir n’eust aveuglé ma raison, |
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N’estoit-ce pas assez pour rompre mon voyage, |
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Quand sur le seuil de l’huis, d’un sinistre |
Quand sur le seuil de l’huis, d’un sinistre presage, |
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Je me |
Je me blessay le pied sortant de ma maison ? |
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Si |
Si celuy qui s’appreste à faire un long voyage, |
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Doit croire |
Doit croire cestuy là qui a jà voyagé, |
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Et qui des flots marins longuement outragé, |
Et qui des flots marins longuement outragé, |
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Tout moite et |
Tout moite et degoutant s’est sauvé du naufrage : |
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Tu me croiras |
Tu me croiras (Ronsard) bien que tu sois plus sage, |
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Et quelque peu encor (ce |
Et quelque peu encor (ce croy-je) plus aagé, |
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Puis que j’ay devant toy en ceste mer nagé, |
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Et que |
Et que desjà ma nef descouvre le rivage. |
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Donques je |
Donques je t’advertis, que ceste mer Romaine, |
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De dangereux |
De dangereux escueils et de bancs toute pleine, |
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Cache mille |
Cache mille perils, et qu’ici bien souvent, |
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Trompé du chant pipeur des monstres de Sicile, |
Trompé du chant pipeur des monstres de Sicile, |
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Pour Charybde |
Pour Charybde eviter tu tomberas en Scyle, |
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Si tu ne |
Si tu ne sçais nager d’une voile à tout vent. |
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Ce n’est l’ambition |
Ce n’est l’ambition ni le soin d’acquerir |
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Qui m’a fait |
Qui m’a fait delaisser ma rive paternelle, |
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Pour voir ces monts |
Pour voir ces monts couvers d’une neige eternelle, |
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Et par mille dangers ma fortune |
Et par mille dangers ma fortune querir. |
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Le |
Le vray honneur, qui n’est coustumier de perir, |
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Et la vraye vertu, qui seule est immortelle, |
Et la vraye vertu, qui seule est immortelle, |
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Ont comblé mes |
Ont comblé mes desirs d’une abondance telle, |
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Qu’un plus grand bien aux dieux je ne |
Qu’un plus grand bien aux dieux je ne veux requerir. |
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