« Poésies érotiques (Parny) » : différence entre les versions
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<poem>
Aimer à treize ans, dites-vous,
Avez-vous besoin
Pour goûter le plaisir des fous ?
Ne prenez pas pour une affaire
Ce qui
Lorsque vient la saison de plaire,
Le cœur
Au bord
Reine des buissons
Une rose à demi-captive
Égaré par un goût volage,
Dans ces lieux passe le zéphir
Il
Lui propose
Mais en vain : son air ingénu
Ne touche point la fleur cruelle.
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Revenez ce soir, et peut-être
Serez-vous un peu mieux reçu.
Zéphir
Et va se consoler ailleurs ;
Ailleurs, car il en est des fleurs
À-peu-près comme de nos Belles.
Tandis
Un peu plus fort que
Qui de la Rose, en se jouant,
Détache une feuille légère ;
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Une autre feuille en fait autant,
Puis trois, puis quatre ; en un moment,
Eut moissonné tous ces appas
Faits pour des Dieux plus délicats,
Si la Rose eut été plus fine.
Le zéphir revint, mais hélas !
Il ne restoit plus que
</poem>
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== '''Le lendemain''' ==
<poem>
Tu
Ce doux plaisir, ce péché si charmant
Que tu craignois, même en le désirant ;
En le goûtant, tu le craignois encore.
Eh bien, dis-moi ;
Que laisse-t-il après lui dans ton âme ?
Un léger trouble, un tendre souvenir,
Un doux regret, et sur-tout un désir.
Déjà la rose aux lis de ton visage
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Avec moins de timidité,
Repousse la gaze légère
Et que la main du tendre amour,
Moins discrete et plus familière,
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Qui désespéroient ton Amant ;
Et ton ame plus attendrie
Au délicieux sentiment
Ah ! laissons nos tristes censeurs
Traiter de crime abominable
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Leur zèle barbare et jaloux
Fait un outrage à la nature ;
Non, le crime
</poem>
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Dès que la nuit sur nos demeures
Planera plus obscurément ;
Dès que sur
Le marteau frappera douze heures ;
Sur les pas du fidèle Amour,
Ligne 106 :
Et les voluptés tour-à-tour
Défileront devant leur Reine ;
Ils y resteront
Et si la matineuse aurore
Oublioit
Ses larges portes de vermeil,
Le soir ils y seroient encore.
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Ne disons point au jour les secrets de la nuit ;
Aux regards inquiets dérobons nos caresses.
Je crains pour toi les yeux
Je crains ce vieil argus, au
Dont la vertu brusque et rétive
Ne
Durant le jour, tu
Si je
Défends à ton amour le plus léger soupir ;
Affecte un air distrait ; que ta voix séduisante
Évite de frapper mon oreille et mon
Ne mets dans tes regards ni trouble, ni langueur.
Hélas ! de mes conseils je me repens
Ma chère Éléonore, au nom de nos amours,
Je dirois,
</poem>
Ligne 141 :
== '''À la même (II)''' ==
<poem>
Au sein
Où Damis trouvoit le repos,
Le plus paisible des ruisseaux,
Parmi les fleurs
Rouloit nonchalamment ses flots.
Au campagnard il prit envie
Cette eau qui lui donnoit la vie.
Il prépare un vaste bassin
Qui reçoit la source étonnée.
Trouble bientôt
Cette onde se tourne en poison.
La tendre fleur, à peine éclose,
Sur ses bords penche tristement ;
Adieu
Flore
Ce ruisseau,
Ces fleurs vous peignent les plaisirs
Des regrets et des vains soupirs
Ce limon perfide est
Et pour ce malheureux bassin,
</poem>
Ligne 171 :
== '''À Éléonore (III)''' ==
<poem>
De cette nuit où nos brûlans désirs
Et de nos goûts la libertine adresse
Ligne 182 :
Sur le parquet tombèrent en éclats.
Des voluptés tu passas à la crainte ;
Ton foible cœur pressé contre le mien ;
Tu murmurois, je riois de ta plainte ;
Ligne 189 :
Il vit tes pleurs ; Morphée, à sa prière,
Du vieil Argus que réveilloient nos jeux
Ferma bientôt et
Et de son aîle enveloppa ta mère.
De nos baisers interrompre le cours ;
Elle chassa les timides amours ;
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Viendroit bien tard annoncer le soleil ;
Et celui-ci, dans sa course légère,
Ne feroit voir au haut de
Et les Amans auroient plus de loisir.
De mes instans
Seroit toujours au profit des plaisirs.
Dans un accord réglé par la sagesse,
Au doux sommeil
Le Dieu du vin auroit semblable part ;
Et la moitié seroit pour ma maîtresse.
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== '''À la même (III)''' ==
<poem>
Oui,
Confidente de nos plaisirs,
Et qui verra toujours son ombre
Disparoître avant mes désirs ;
Qui pour voler au rendez-vous
Me prête sa clarté douteuse ;
Ligne 227 :
Et cette parure étrangère
Qui trompe les regards jaloux ;
Enfin,
Je veux dire par tous mes Dieux,
Il
Viens donc, ô ma belle maîtresse,
Perdre tes soupçons dans mes bras.
Viens
Et du pouvoir de tes appas.
Cherchons des voluptés nouvelles ;
Inventons de plus doux désirs ;
Notre fureur et nos plaisirs.
Aimons, ma chère Éléonore :
Aimons au moment du réveil ;
Aimons au lever de
Aimons au coucher du soleil ;
Durant la nuit aimons encore.
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Pleuvent sans doute à tes côtés.
Après ces complimens sans nombre,
Car dès
Remplacer la clarté du jour,
Il
Que le plaisir tendre et discret,
Frappant doucement à ta porte,
Quand
Réduit tristement à glaner,
Ne pouvant plus te la donner.
</poem>
Ligne 271 :
<poem>
Cesse de chercher sur la terre
Des
Le bien que
Ne suis la vertu que pour elle ;
Si
</poem>
Ligne 283 :
== '''Souvenir''' ==
<poem>
Déjà la nuit
Ses voiles par dégrés dans les airs se déploient.
Sommeil, doux abandon, image du néant,
Des maux de
Tranquille oubli des soins où les hommes se noient ;
Et vous, qui nous rendez à nos plaisirs passés,
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Venez dans mon azile, et sur mes yeux lassés
Secouez les pavots et les aimables songes.
Voici
Je pressois dans mes bras ma maîtresse timide.
Voici
Voici le lit commode où
Remplaçoit par dégrés la mourante pudeur.
Importune vertu, fable de notre enfance,
Et toi, vain préjugé, phantôme de
Combien peu votre voix se fait entendre au
La nature aisément vous réduit au silence ;
Et vous vous dissipez au flambeau de
Comme un léger brouillard aux premiers feux du jour.
Momens délicieux, où nos baisers de flâme,
Mollement égarés, se cherchent pour
Où de douces fureurs
Laissent un libre cours au bizarre désir !
Momens plus enchanteurs, mais prompts à disparoître,
Où
Semblent se concentrer pour hâter le plaisir !
Vous portez avec vous trop de fougue et
Vous fatiguez mon
Et vous fuyez sur-tout avec trop de vîtesse ;
Hélas ! on vous regrette, avant de vous sentir !
Mais, non ;
Un long calme succède au tumulte des sens ;
Le feu qui nous brûloit par dégrés
La volupté survit aux pénibles élans ;
Sur sa félicité
Et la réflexion, fixant la jouissance,
Amour, à ces plaisirs
Ne sauroit ajouter
</poem>
Ligne 332 :
Trône de fleurs, lit de verdure,
Gazon planté par les amours,
Recevez
Que ma main vous doit tous les jours.
Couronnez-vous
Croissez, gazon voluptueux.
Vous porte le frais sur ses aîles.
Que ces lilas entrelacés
Dont la fleur
Sur vous mollement renversés,
Laissent échapper goutte à goutte
Les pleurs que
Sous les appas de ma maîtresse
Ployez toujours avec souplesse,
Ligne 352 :
== '''Fragment
<poem>
Quel est donc ce devoir, cette fête nouvelle,
Qui pour dix jours entiers
Et
De quel droit
Se peut-il que du Ciel la bonté paternelle
Ait choisi pour encens les malheurs
Reviens de ton erreur, crédule Éléonore.
Si tous deux égarés dans
Au doux bruit des ruisseaux mêlant nos douces voix,
Nous nous disions sans fin, je
Quel mal feroit aux Dieux notre innocente ardeur ?
Sur le gazon fleuri, si près de moi couchée,
Tu remplissois tes yeux
Si ta bouche brûlante à la mienne attachée
Jettoit dans tous mes sens une vive chaleur ;
Si mourant sous
Nous renaissions encor, pour encor expirer ;
Quel mal feroit aux dieux cette volupté pure ?
La voix du sentiment ne peut nous égarer,
Et
Ce Jupiter
Plongé dans les douceurs
De ce que nous faisons ne
Ses regards déployés sur la nature entière
Ne se fixent jamais sur un foible mortel.
Va, crois-moi, le plaisir est toujours légitime ;
Laissons la vanité riche dans ses projets
Se créer sans effort une seconde vie ;
Laissons-la promener ses regards satisfaits
Sur
Cet abyme sans fond où la mort nous conduit
Garde éternellement tout ce
Tandis que nous vivons, faisons notre Élysée ;
Pour ranger leurs sujets sous la verge des loix ;
Et cet épouvantail de la foule abusée,
Ligne 406 :
Le plaisir est toujours permis.
Que notre existence légère
Vivons pour nous, soyons heureux,
Un jour il faudra nous courber
Sous la main du tems qui nous presse
Mais jouissons dans la jeunesse :
Et dérobons à la vieillesse
Tout ce
</poem>
Ligne 422 :
Six fois, durant le même jour,
Je fus le plus heureux des hommes.
Nous étions seuls avec
Sur les lèvres de mon amie
Un baiser me faisoit mourir ;
Un autre me rendoit la vie.
Ligne 432 :
== '''La rechute''' ==
<poem>
Amis, je reviens dans vos bras ;
Les Belles ne vous valent pas,
Ligne 441 :
Et distrais mon ame affligée.
Buvons, ô mes amis, buvons.
Il est de toutes les saisons ;
Lui seul nous console et nous venge
Des maîtresses que nous perdons.
Que dis-je, malheureux ! ah !
De feindre la gaîté dans le sein des douleurs !
La bouche sourit mal quand les yeux sont en pleurs.
Ligne 454 :
Au cri des passions qui couvent dans mon sein,
En vain tu veux mêler ta voix douce et sacrée.
Tu gémis de mes maux
Tu
Et tu sondes ma plaie au lieu de la guérir.
Va, ne
Laisse-moi
Laisse-moi
Tout courbé sous les fers chanter la liberté,
Saisir avec transport des ombres passagères,
Ligne 469 :
Dans la nuit des erreurs fait briller sa lumière,
Et dissipe à nos yeux le songe des amours.
Le tems qui
Emporte, en se jouant, nos goûts et nos penchans,
Mettra bientôt le terme à mes égaremens.
Ô mes amis ! Alors échappé de ses chaînes,
Mon
Ce
Sur votre expérience appuyant ma foiblesse,
Peut-être je pourrai
Prévenir les retours jaloux.
Sur les plaisirs de mon aurore
Ligne 488 :
<poem>
Abjurant ma douce paresse,
Mais mon
Adieu, tu partiras sans moi.
Les baisers de ma jeune Amante
Ligne 498 :
Des Dieux implore la puissance,
Pleure déjà mon inconstance,
Gémit, et ne
Viens, dit-elle ; un autre rivage
Nous attend au déclin du jour ;
Nous ferons ensemble un voyage,
Mais
</poem>
Ligne 519 :
Mon ame trop long-tems flétrie,
Aux rayons naissans du plaisir,
Déjà commence à
Ô maîtresse toujours plus chère !
De ces lieux tu fais
Dans ces lieux tu fais sans mystère
Le bonheur du plus tendre amant.
Ligne 530 :
Que la Perse, à grands frais, teignit pour notre usage.
Je ne repose point sous un dais de rubis ;
Mon lit
Eh
Les rêves
Le baiser
Et les voluptés moins durables ?
Pendant la nuit, lorsque je peux
Entendre dégoutter la pluie,
Et les fiers enfans
Ébranler mon toit dans leurs jeux ;
Alors si mes bras amoureux
Entourent ma craintive amie,
Puis-je encor former
À qui mon bonheur fait envie ?
Je suis au port, et je me ris
De ces écueils où
Je regarde avec un souris
Cette fortune qui se joue
En tourmentant ses favoris ;
Et
Sur
Gémisse qui voudra sur le sort des humains ;
Trop foibles pour être coupables,
Ou trop méchans pour être plaints,
Ils ne valent pas les chagrins
Que laisse dans mon
La haine est triste et trop pénible ;
Une indifférence paisible
Ligne 570 :
Reçois et conserve toujours
Ces vers enfans de ma tendresse ;
Et dis à ceux
Amènera dans ce bocage,
Que si
Je serois mort sous ton ombrage.
</poem>
Ligne 583 :
Viens dans mon paisible séjour
Exercer ton talent de plaire.
Viens voir ce
Pour avoir été trop bon maître.
Je serois mieux portant peut-être,
Ligne 589 :
Si moins empressé, moins fidèle,
Et moins tendre dans mes chansons,
Où mon
Ah ! viens du moins, viens appaiser
Les maux que tu
Ranime ma langueur mortelle ;
Viens me plaindre ; et
Me rende une santé nouvelle.
Fidèle à mon premier penchant,
Ligne 606 :
Ils ne sont plus, ces jours délicieux
Où mon amour respectueux et tendre
À votre
Où vous
Vous adorer, vous le dire et vous plaire,
Sur vos désirs régler tous mes désirs,
Aimé de vous, quels
Tout est changé ; quand je suis près de vous,
Triste et sans voix, vous
Si quelquefois je tombe à vos genoux,
Vous
Et dans vos yeux
Il fut un tems, vous
Où
Ce tendre feu que le désir fait naître,
Et qui survit au moment du bonheur.
Tout est changé, tout, excepté mon
</poem>
Ligne 631 :
Qui par un amoureux divorce
Se reprennent pour se laisser.
Ne parle plus
Rejette ces chiffres menteurs ;
Le tems a désuni les coeurs
Ligne 641 :
<poem>
Corrigé par tes beaux discours
Et dans un accès de courage
Je congédiois les amours
Ligne 649 :
Tous mes songes étoient faciles ;
Je ne craignois point le réveil.
Mais quand
Blanchissant
À la nature renaissante
Annonça le jour qui la suit :
Le sourire le plus charmant
Erroit sur sa bouche ingénue ;
Je le reconnus aisément.
Il
Tu dors, me dit-il doucement,
Et tandis que ton
Ici bas tout se renouvelle,
Son existence
Suivi
Mais encor trop long sans amour.
À ces mots
Adieu sagesse, adieu projets ;
Revenez, enfans de Cythère,
Ligne 676 :
== '''Demain, à Euphrosine''' ==
<poem>
Vous
Vous promettez incessamment,
Et le Zéphir, en se jouant,
Emporte vos vaines promesses.
Demain, dites-vous tous les jours ;
Je suis chez vous avant
Mais volant à votre secours
La pudeur chasse les amours ;
Ligne 687 :
Rendez grâce au Dieux bienfaisant
Qui vous donna
Mais le tems, du bout de son aîle,
Touchera vos traits en passant ;
Ligne 698 :
== '''À un ami trahi par sa maîtresse''' ==
<poem>
Quoi, Tu gémis
Tu pleures, nouveau Céladon ?
Ah ! le trouble de ta raison
Ligne 708 :
Tu fixerois plus aisément
Le soufle du Zéphyr volage,
Les flots agités par
Et
Quand les rapides aquilons,
Glissant du sommet des montagnes
Ligne 715 :
Siflent en rasant les campagnes.
Elle
Mais pouvoit-elle aimer sans cesse ?
Un rival obtient sa tendresse ;
Un autre
Et dès demain, je le parie,
Un troisième plus insensé
Remplacera dans sa folie
Il faut dans les jeux de Cythère
À fripon, fripon et demi.
Trahis pour
Préviens même la plus légère ;
Que ta tendresse passagère
Donne tes sens, retiens ton ame.
Tout
Et sur-tout un amour de femme.
</poem>
Ligne 739 :
== '''À Aglaé''' ==
<poem>
Tu me promets
Et tu veux
Nous formions des
Aglaé, ta flâme est prudente.
Eh bien !
Je fais le serment redoutable,
Si tu veux jurer à ton tour
</poem>
Ligne 758 :
Lyre fidelle, où mes doigts paresseux
Trouvent sans art des sons mélodieux,
Prends
Et parle-moi de ma maîtresse absente.
Belle Aglaé, pourvu que dans tes bras
De mes accords
Et
En les chantant, je baise tes appas ;
Si tes regards, dans un tendre délire,
Ligne 770 :
Si tu fais plus, et si mon humble Lyre
Sur tes genoux repose mollement ;
Des beaux esprits
Et du Public la sentence sévère ?
Je suis Amant, et ne suis point Auteur.
Je ne veux point
Trop de clarté fait peur au doux plaisir :
Je ne suis rien, et ma muse paisible
Brave, en riant, son siècle et
Je
Au fol espoir de vivre après ma mort.
Belle Aglaé, lorsque la main du sort
Ligne 785 :
Soulageront sa tête languissante,
Et que ses yeux soulevés à demi
Seront remplis
Lorsque mes mains tâcheront
Tes yeux fixés sur ma paisible couche,
Et que mon
De tes baisers recevra le dernier ;
Je ne veux point
Vienne trahir ma douce obscurité,
Ni
Annonce à tous le convoi qui
Dans mon azile, heureux et méconnu,
Indifférent au reste de la terre,
De mes plaisirs je lui fais un mystère ;
Je veux mourir comme
Peut-être alors tu répandras des larmes ;
Oui, tes beaux yeux se rempliront de pleurs ;
Ligne 803 :
Dans mon amour tu trouves quelques charmes.
Peut-être hélas ! vous gémirez aussi,
Belle Euphrosine ; et toi que
Plus que jamais, ingrate Éléonore,
Premier objet que mon
Lorsque la mort aura coupé la trame
De ces momens
Renfermera ma douleur et ma flâme ;
Ô mes amis, vous que
Allez trouver cette Beauté cruelle,
Et dites-lui :
Bientôt du ciel la justice éternelle
Me
Je lui pardonne ; ajoutez à ses jours
Les jours heureux que
</poem>
Ligne 823 :
<poem>
À vous qui savez être belles,
Favorites du Dieu
À vous, maîtresses infidelles,
Salut, tendre hommage, heureux jour,
Et sur-tout voluptés nouvelles !
Écoutez. Chacun à
Vous craint, vous adore et vous gronde ;
Pour moi, je vous dis grand merci.
Vous seules de ce triste monde
Avez
Vous seules variez la scène
De nos goûts et de nos erreurs ;
Ligne 840 :
Le tourbillon qui vous entraîne
Vous prête des appas plus doux ;
Le lendemain
Tous les yeux sont fixés sur vous,
Et
Vous ne donnez pas aux dégoûts
Le tems de naître sur vos traces.
Ligne 849 :
Plus heureux par la jouissance ;
Chacun poursuit votre inconstance ;
Et
Il en a du moins
</poem>
== '''
<poem>
Hier Lisette
Ligne 861 :
Alloit chantant
La chansonnette.
Elle
Au bord de
Claire et profonde :
Deux fois
Jeune et mignonne,
Et la friponne
Ligne 875 :
Discret témoin,
Son chien fidèle
Étoit près
Tandis
Dans la prairie
Alloit paissant
Le long du bois
Je fais silence,
Et je
En tapinois ;
Puis en cachette
Ligne 893 :
Salut à vous,
Bonjour, ma Reine !
À vos chansons
Nous vous prenons
Pour Philomèle.
Aussi bien
Vous cadenciez,
Ma toute Belle ;
Mais mieux feriez
Si vous aimiez
Aussi bien
Plaire, charmer,
Sur-tout aimer,
Et le devoir
Du premier âge.
Répond Lisette ;
Suis trop jeunette,
Et je
Propos
Une Fillette
Ne trouve rien
Ligne 930 :
Fut le présage.
Le lieu, le tems,
Gazons naissans
À notre usage,
Ligne 937 :
À sa défaite
Tout conspiroit.
Elle
Menace, fuit,
Puis
Puis recommence,
Pleure, gémit,
Se tait, succombe,
Chancelle et
En rougissant
Elle se lève,
Sur moi soulève
Son
Et me serrant
Avec tendresse,
Ligne 954 :
Aimons sans cesse !
Que nos amours
Ne
Et ne finissent
</poem>
Ligne 964 :
Crois-moi ; la brillante couronne
Dont tu flattes ma vanité,
Sans
Fruits légers de ma foible veine,
Cet honneur
Modestes et connus à peine
Vous me ferez peu de jaloux.
Il est vrai
Je ne me sens pas assez fort
Pour sacrifier cette vie.
Dans les sentiers
Égarant ma jeunesse obscure,
Je
Aux écrits pompeux du Mercure,
Et je renonce sans murmure
À la trompeuse ambition
En vain ta voix douce et propice
Promet plus de gloire à mes vers ;
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