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DE LA BASSE-NORMANDIE

Comment fut-elle traitée par la justice ? La tradition se tait à cet égard ou plutôt elle la confond avec Marie Bucaille. Ce dernier personnage n’a rien de légendaire. Sa vie et sa mort sont connues. Mais elle n’était pas de Gréville, elle était de Cherbourg, s’appelait Marie Benoît sur son état civil, et dans les accusations portées contre elle, nous ne voyons figurer aucune des cruautés reprochées à Mademoiselle de Gruchy. La seule inculpation commune est celle de sorcellerie. Marie Bucaille passait pour avoir été vue à la même heure en plusieurs endroits différents. Elle ne le niait pas, mais elle prétendait que son bon ange tenait sa place dans la prison pendant qu’elle allait à ses affaires au dehors.

Son histoire ressemble à celle de beaucoup d’autres cas de sorcellerie jugés par les tribunaux ou étouffés avant jugement, au XVIIe siècle. Liée intimement avec un Père Saulnier, son confesseur, elle fut dénoncée par une rivale qui l’avait précédée dans la faveur du prêtre. Celle-ci, chez qui on avait trouvé trente ou quarante hosties teintes de sang, affirma qu’elle les tenait du Père Saulnier et de Marie Bucaille. Tous deux furent traduits pour sacrilège devant le tribunal de Valognes, qui