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{{tiret2|che|vrier}} comme lui pour profaner son humble
{{tiret2|che|vrier}} comme lui pour profaner son humble bonheur ! Mes formes amaigries, ma chevelure inculte, mon teint flétri par le hâle, m’eussent mise à couvert d’une si grossière insulte, et ma laideur honnête n’eût pas eu à rougir. Comment oserai-je, après la scène de cette nuit, passer à côté de ces hommes, droite et fière sous les plis d’une tunique qui n’a rien à dérober ni à l’un ni à l’autre ? j’en tomberai morte de honte sur le pavé ! ― Candaule, Candaule, j’avais pourtant droit à plus de respect de ta part, et rien dans ma conduite n’a pu provoquer un tel outrage. Étais-je une de ces épouses dont les bras s’enlacent comme le lierre au col de l’époux, et qui ressemblent plus à des esclaves achetées à prix d’argent pour le plaisir du maître qu’à des femmes ingénues et de race noble ? ai-je jamais chanté après le repas des hymnes amoureux en m’accompagnant de la lyre, les lèvres humides de vin, l’épaule nue, la tête couronnée de roses, et donné lieu, par quelque action immodeste, à me traiter comme une maîtresse qu’on montre après un festin à ses compagnons de débauche ? »
bonheur ! Mes formes amaigries, ma chevelure
inculte, mon teint flétri par le hâle, m’eussent
mise à couvert d’une si grossière insulte, et ma
laideur honnête n’eût pas eu à rougir. Comment
oserai-je, après la scène de cette nuit, passer
à côté de ces hommes, droite et fière sous les
plis d’une tunique qui n’a rien à dérober ni à
l’un ni à l’autre ? j’en tomberai morte de honte
sur le pavé ! ― Candaule, Candaule, j’avais
pourtant droit à plus de respect de ta part, et rien
dans ma conduite n’a pu provoquer un tel outrage.
Étais-je une de ces épouses dont les bras
s’enlacent comme le lierre au col de l’époux, et
qui ressemblent plus à des esclaves achetées à
prix d’argent pour le plaisir du maître qu’à des
femmes ingénues et de race noble ? ai-je jamais
chanté après le repas des hymnes amoureux en
m’accompagnant de la lyre, les lèvres humides
de vin, l’épaule nue, la tête couronnée de roses,
et donné lieu, par quelque action immodeste,
à me traiter comme une maîtresse qu’on montre
après un festin à ses compagnons de débauche ? »


Pendant que Nyssia s’abîmait ainsi dans sa douleur, de grosses larmes débordaient de ses yeux comme les gouttes de pluie du calice d’azur d’un lotus à la suite de quelque orage, et, après avoir coulé le long de ses joues pâles, tombaient sur ses belles mains abandonnées, {{tiret|languissam|ment}}
Pendant que Nyssia s’abîmait ainsi dans sa
douleur, de grosses larmes débordaient de ses
yeux comme les gouttes de pluie du calice d’azur
d’un lotus à la suite de quelque orage, et, après
avoir coulé le long de ses joues pâles, tombaient
sur ses belles mains abandonnées, {{tiret|languissam|ment}}